Le demi-de-mêlée du Rugby Club Toulonnais, Baptiste Serin s’est présenté en conférence de presse ce vendredi midi pour évoquer le match à venir contre Oyonnax, programmé dimanche au Stade Mayol.

Ce-dernier explique se sentir bien à l’approche de la reprise. Extrait:

« Je vais bien. Je suis à fond dans le projet du RCT. Ça fait un petit moment que j’ai essayé de faire le deuil de cette Coupe du monde. Ça a été une grosse déception. Il faut avancer. Toulon m’a bien accueilli, aussi bien le staff que les joueurs. C’était très important pour moi. J’ai eu des échéances précises après ma non-sélection. Il fallait être dans le vif du sujet et dans le moule. C’est une période assez difficile quand tu es joueur… Tu t’entraînes sans carotte, sans aucun match. Sachant qu’il y a une Coupe du monde qui se joue, ce n’est pas évident. Je me suis raccroché à ce que je pouvais contrôler. »

Lors de son essai inscrit à Mayol contre Bayonne, Baptiste Serin a serré fort le poing. Il explique sa célébration. Extrait:

« Je pensais à moi, je pensais au fait que j’avais vécu une semaine de merde (il n’avait pas été retenu dans le groupe France pour la Coupe du monde). Qu’elle se finissait d’une meilleure façon. Mais, le match n’était pas encore gagné. J’avais vécu une semaine compliquée. Tu penses à toi. C’est un soulagement. C’est propre à moi, pas un ressentiment envers quelqu’un, ni pour envoyer un message. J’avais enfin un truc qui me souriait dans la semaine. »

Depuis le début de la saison, Toulon n’a pas encore marqué un véritable essai de trois-quarts. Pour Baptiste Serin, cela n’est pas une inquiétude. Extrait:

« Ce n’est pas un débat. On a envie d’en marquer, on en parle, on se chambre un peu mais ce n’est pas tabou. Ce n’est pas ma première année de rugby professionnel. Je sais que quand il te manque 18 mecs, le temps que ça vienne… Il faut un peu de temps. On est sur la bonne voie et tout le monde comprendre ce que veut Andrea Masi et Pierre Mignoni. Tout le monde se met dans le moule. L’apport de quelques mecs apporte en assurance et en propreté globale au niveau de la restructuration des choix et de la qualité technique. Mais je ne suis pas inquiet car ça va venir. Il y a des qualités individuelles dans ce groupe et à un moment ça va être huilé, il n’y a pas de souci. »

Il n’a qu’une hâte : refouler les pelouses et que la compétition reprenne. Extrait:

« Vivement dimanche. C’était une période horrible, c’était trop long avec deux préparations, 45 semaines sans match le week-end, c’est horrible. Pour un joueur c’est trop chiant. Personne dira qu’il aime les préparations physiques estivales. Cette période elle est derrière nous. On avait aussi besoin de travailler collectivement. Avec l’apport des mecs, j’espère que ça va se vérifier maintenant. »

Il est ensuite revenu sur le match amical disputé contre le Stade-Français Paris, vendredi dernier. Extrait:

« On a mis plus d’impact en seconde mi-temps. On a joué plus juste aussi. Je pense que sur la première mi-temps, on perçoit que c’est un match amical et en seconde période on se rend compte qu’on est derrière au score et on restructure un peu pour rejouer plus juste et plus pragmatique. C’est ce que nous avons fait. On a été fort en conquête, on a joué plus haut avec une plus grosse défense. On a eu deux essais de trois-quarts. On a joué plus juste mais on prend un essai sur première main où on se trompe sur le placement. C’est gratos. Mais ce sont des choses qui ne faut pas qui arrivent. On a eu les deux mi-temps, on a vu ce qui allait et ce qui n’allait pas. »

15 matches vont s’enchaîner en Top 14. Baptiste Serin veut les prendre les uns après les autres. Extrait:

« Je calcule match après match. C’est bateau mais c’est vrai. On a un effectif pour jouer 25 semaines consécutives. Après, quand il y a des blessés c’est différent. Mais je n’ai pas trop d’inquiétude. Ce n’est pas un sujet qui revient. On sait très bien qu’il faudra se positionner dans le haut du tableau sur ces 15 semaines. »

Baptiste Serin n’a pas manqué de dire le plus grand bien de son coéquipier Ben White, l’international Ecossais. Extrait:

« Je pense que c’est un apport qui est ultra positif pour le club. Ca reste un mec qui a du vécu. C’est un international, il a l’habitude de jouer des matches de haut niveau. J’ai joué contre lui et c’est un joueur de ballons, il est basé sur le collectif. Il va être différent du Français, il est dans un monde British. Il fonctionne d’une main de maître pour Russell. C’est un joueur d’équipe, il accélère, une bonne passe, un bon pied, il a des qualités physiques. Il apporte un panel du 9 que nous n’avons pas avec Jules Danglot. Suivant les équipes que l’on jouera, ce sera bien d’avoir ce profil. Il est capable d’être gestionnaire comme un accélérateur. Il est porté sur l’attaque. Il a toute la panoplie et il fonctionne bien dans un collectif. C’est lui qui pose l’huile et tout le monde se met au diapason derrière lui. »

Il a également parlé de l’adversaire du RCT : l’US Oyonnax. Extrait:

« Oyonnax est une équipe qui mérite grandement sa place dans le championnat. J’ai regardé leurs matches la saison dernière et ils ont surfé sur leur championnat. Ils méritent d’être là. Je pense qu’il faut prendre ce match avec beaucoup d’humilité. Ils ont beaucoup d’arguments. Même si c’est un promu, c’est une équipe qui a une façon de jouer qui est très réfléchie avec de l’impact et de la vitesse dans son jeu. Des mecs sont capables de gratter dans les rucks, d’avoir une bonne défense. Ils se sont très bien adaptés au Top 14. Ils jouent beaucoup l’occupation et ils sont très joueurs. Ils trient très bien leurs ballons et ils jouent quand il le faut. Leurs coaches ont très bien analysé le Top 14. On s’est concentré sur eux en début de semaine. C’est une équipe que l’on respecte beaucoup. »

Pour conclure, Baptiste Serin rappelle que la protection des joueurs reste un sujet très important. Extrait:

« Il faut protéger les joueurs. On a des calendriers très denses. C’est toujours bénéfique pour un joueur d’avoir des plages de repos. On fait un métier physique où la répétition des matches engendre pas mal de blessures. Il faut faire quelque chose sur le calendrier. Je ne sais pas ce qu’il faut faire et ce n’est pas mon rôle. Mais on doit protéger le joueur et le calendrier fait partie de cela. Il faut avoir du repos sur les plages d’été, au milieu de la saison, de couper.

On parle beaucoup d’aspect physique mais il y a aussi l’aspect psychologique qui est ultra important. Quand il y a un échec, il faut prendre du recul et faire un deuil. La santé mentale arrive petit à petit. Le sport en général fait beaucoup d’effort par rapport à cela mais la santé mentale est très importante. La santé mentale peut-être sur un mec qui va jouer tous les matches car c’est dur pour lui de rester toujours au niveau. Il faut être au niveau le week-end mais aussi à l’entrainement la semaine pour montrer l’exemple. Il y a aussi le joueur qui va très peu jouer le week-end et il faut qu’il soit au niveau la semaine. Il faut faire des efforts sur le sujet. Je pense qu’on tend sur du bon petit à petit car des joueurs phares ont ouvert leur parole et c’est très important. »