Bakkies Botha : « Si j’entends un “allez Toulon », j’ai envie de mettre le maillot et de casser des trucs »

Bakkies Botha : « Si j’entends un “allez Toulon », j’ai envie de mettre le maillot et de casser des trucs »

Le lundi 15 mai 2023 à 22:28 par David Demri

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L’ancien deuxième ligne emblématique du Rugby Club Toulonnais, Bakkies Botha s’est longuement confié dans les colonnes du journal régional Var-matin pour évoquer son passage au RCT.

Il affirme avoir totalement changé de vie et travailler dans le secteur bovin.

Cependant, il indique avoir toujours envie de mettre le maillot du RCT, de temps en temps. Extrait:

« Aujourd’hui, je bosse dans le secteur bovin. Sans public, sans bruit, juste avec le calme des animaux. Je ne peux pas me permettre d’avoir des supporters qui me crient dessus, car si j’entends un “allez Toulon », ça me met la chair de poule, j’ai envie de mettre le maillot et de casser des trucs. »

Il confirme avoir été agacé par les critiques faites par certains observateurs qui estimaient que les stars du RCT étaient simplement des mercenaires. Extrait:

« Je voulais prouver, à chaque fois que je mettais les crampons, que je n’étais pas venu pour l’argent. Je venais à Toulon pour gagner le respect des supporters et de mes coéquipiers. Des mecs comme Wilkinson, Hayman, Sheridan, Giteau, Mitchell, Halfpenny, Contepomi, Michalak, Ali Williams, je les considérais comme des ennemis depuis des années, et d’un coup je me suis retrouvé sous le même maillot. Alors je voulais qu’ils se disent “ok, Bakkies ne triche jamais”. J’ai entendu “pré retraite”, “dernières saisons au soleil” ou que le RCT était une “maison de retraite”, mais on a su donner tort à ces détracteurs. Moi, j’aurais pu donner ma vie pour respecter ce maillot. »

Avant de venir à Toulon, il s’était renseigné sur le club Varois. Il explique. Extrait:

« Je savais que c’était un club historique, en difficulté sportivement, mais qui avait su recruter George Gregan en Pro D2. Victor Matfield également, mais il n’a joué que six mois (rires). De l’extérieur, Toulon ressemblait à une grande kermesse. Comme si les mecs venaient pour prendre du plaisir, pas pour jouer au rugby. Mais quand j’ai commencé à me renseigner sur l’histoire de ce club, j’ai compris que le RCT était taillé pour moi. Avec sa culture des avants méchants, d’un rugby physique, brutal… Si tu ajoutes une belle météo, tu te dis qu’on avait plus de chance que les joueurs de Clermont (rires). Enfin, les supporters avaient l’air complètement enragés, avec le Pilou Pilou – que je connais toujours d’ailleurs. Tout était réuni pour que j’accepte de terminer les quelques années qu’il me restait à Toulon. »

Il explique pourquoi il a quitté son club de toujours, les Bulls, pour rejoindre Toulon. Extrait:

« Je voulais changer de vie et découvrir le Top 14, que je regardais tout le temps à la télé. Je rêvais chaque nuit de jouer sous la pluie, dans la boue, en plein hiver à Agen, Bordeaux. Y penser me donnait des frissons. Alors quand Toulon m’a contacté, je n’ai pas hésité. Finalement, ça a été une deuxième jeunesse.

En partant des Bulls, je croyais que j’étais vieux. Mais en arrivant à Toulon, j’ai vu un mec comme Simon Shaw qui avait six ans de plus que moi, et qui mettait les crampons tous les matins. Il faut dire que le jeu proposé en Top 14 est plus lent, mais putain, ça tape! C’était incroyable. Le rugby français m’allait comme un gant. Ici, les mecs aiment le contact. Parfois, tu brises l’os d’un adversaire, parfois un adversaire te brise un os… Putain, c’est ça le rugby quoi (rires)! »

Pour conclure, Bakkies Botha explique ce qu’il retient de son aventure avec Toulon. Extrait:

« Mayol, le RCT, les supporters, les matchs sous des seaux d’eau à Agen, durant lesquel tu te fais casser la main, mais où tu as brisé une épaule. J’ai aimé ce jeu. Pouvoir terminer à Toulon, c’était un rêve. Et aujourd’hui, mes amis ne me parlent jamais des Springboks ou des Bulls, mais du RCT. C’est LE sujet, et là d’où j’ai ramené mes plus belles histoires. Toulon, c’était la cerise sur le gâteau. Tu ne peux pas mieux terminer ta carrière. »

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