Entraineur au RCT de 2008 à 2011, Aubin Hueber était présent au début de l’ère Boudjellal. Il est revenu dans l’Access365 sur la méthode qui fait gagner le RCT.

Aubin Hueber, vous êtes-vous remis de ce week-end riche en émotions ?
On se remet… Franchement ça a été la folie samedi soir, avec la nuit parisienne. Et hier, quel énorme public et quelle énorme fête ! Cette équipe mérite que le peuple toulonnais soit là. Il y avait 35, 40, 50 000 personnes qui attendaient sur la Rade devant la mairie et sur la place de la Liberté où les joueurs sont arrivés. C’était un truc exceptionnel. Ça a dépassé 1992 (année du dernier titre de champion du RCT, ndlr) largement.

Mourad Boudjellal a quand même réussi un truc formidable…
Oui, j’ai eu la chance de le côtoyer quand j’étais entraîneur de 2008 à 2011 avec Philippe St-André. Je le compare à Max Guazzini. Tout le monde le décriait, on disait : « il fait jouer des rugbymen en rose ». Mourad Boudjellal fait des choses extraordinaires. On dit : « Il fait venir des Galactiques du Sud, c’est un scandale. » Toulon est un port d’attache, on accepte tous les grands joueurs du monde.

Vous avez vu grandir cette équipe, comment définiriez-vous la méthode Boudjellal ?
C’est déjà un chef d’entreprise qui a un cerveau qui va plus vite que les autres. Et surtout, c’est quelqu’un qui sait choisir les hommes au bon moment. Il y a eu plusieurs joueurs et entraîneurs depuis qu’il est président, mais il a su choisir les bonnes personnes au bon moment. Chaque entraîneur a apporté sa pierre à l’édifice. Pour en arriver là, il a su finaliser avec ce qui se fait de mieux en Europe. C’est quelqu’un de très contentieux.

Son entente avec Bernard Laporte fonctionne à merveille…
Oui, car on a affaire à deux personnes passionnées et intelligentes. On pouvait se dire : « ces deux grandes gueules, ils vont se chamailler toute la journée. Mais ils ont su mettre de l’eau dans leur vin. Ils sont là pour une chose avant tout, c’est gagner des titres. Je crois que Bernard Laporte, après son intermède politique, avait besoin de ressentir à nouveau l’émotion de gagner des titres. C’est ce qu’il est venu chercher à Toulon.

Source: rugby365.fr