Ce sera une première. Pour sa onzième sélection, Alexis Palisson sera aligné d’entrée à l’arrière samedi à Montpellier. Régulièrement utilisé à l’aile depuis ses débuts en juin 2008 contre l’Australie, le Briviste portera le numéro 15 samedi face à l’Argentine. Comme il le fait régulièrement dans son club qui connaît d’ailleurs un début de saison particulièrement délicat. A trente reprises, il a été titularisé à ce poste en Corrèze contre vingt à l’aile, toutes compétitions confondues. « Peu importe du moment que je joue », nous confiait-il lundi à la veille de l’annonce du XV de départ. Et cela tombe bien. Car le natif de Montauban aura l’occasion de démontrer son talent sur la pelouse de La Mosson. Bien plus en tout cas que, la semaine dernière, lors de la victoire face aux Fidji à Nantes où il n’était entré qu’à quatre minutes de la fin à la place de Jérôme Porical. « J’ai une petite préférence pour l’arrière mais je n’y ai pas joué au niveau international. Je pense que j’aurai un peu d’appréhension. »

« Nous l’avons souvent utilisé à l’aile mais il joue quasiment exclusivement à l’arrière à Brive, rappelle Marc Lièvremont. Ce choix entre aussi dans notre logique de roulement. Avec la présence de Yoann Huget et Marc Andreu, qui sont de véritables ailiers, nous nous sommes appuyés sur la polyvalence d’Alexis pour le replacer à l’arrière. Tout en sachant qu’il peut très bien s’en sortir aussi à l’aile gauche. » Polyvalent, le garçon est aussi discret. Surtout dans la vie. Car sur le terrain, il n’hésite pas à se montrer malgré son petit gabarit (1,75 m, 75 kg). C’est peut-être d’ailleurs pour cela que le jeune homme de 23 ans aime jouer à l’arrière. Pour se sentir encore plus utile. « C’est un poste avec encore plus de responsabilités, dit-il. Quelques petits trucs changent par rapport à l’aile mais il faut seulement s’y habituer. Avec une semaine de travail, il n’y aura pas de problèmes pour ce week-end. »

Contre les Pumas, il essaiera de « montrer ses valeurs, ce dont il est capable et ce qu’il sait faire ». En l’absence d’autres concurrents, comme les Toulousain Maxime Médard, aligné à l’aile contre les Fidji, et Clément Poitrenaud, non retenu pour cette tournée, Palisson a sans doute un bon coup à jouer. Avec évidemment, comme pour tous les autres, déjà la Coupe du monde dans un coin de la tête. « Je veux justifier la confiance des entraîneurs et je vais essayer de faire avancer l’équipe. Bien sûr que j’espère être retenu l’année prochaine mais je vais prendre ce que l’on va me donner. Je veux surtout prendre du plaisir. » Et accessoirement en donner au public et à l’encadrement. Au sein d’une équipe massive, il devrait détonner. « C’est un joueur adroit et courageux même s’il n’a pas la hauteur d’un Damien Traille, prévient Lièvremont. Mais on compte sur ses talents de contre-attaquant et d’animateur, aidé comme souvent par ses ailiers. Il sera aussi épaulé par le numéro 8 qui viendra le seconder sur les ballons à grosse pression. » Chabal au secours de Palisson. A moins que ce ne soit l’inverse. L’image vaudra le détour.