Le talentueux ailier Toulonnais Josua Tuisova s’est confié, dans les colonnes de L’équipe, sur sa carrière au Rugby Club Toulonnais.

L’entretien commence d’ailleurs sur les chapeaux de roue puisque le joueur Fidjien dévoile une anecdote assez surprenante. Il n’avait jamais joué à l’aile avant son arrivée au RCT. Extrait:

«Quand je suis arrivé à Toulon, le coach m’a demandé où je jouais. J’ai dit à l ‘aile. Mais je n’y avais jamais joué ! J’avais vu que c’était Bastareaud qui jouait 13 à Toulon. Il était tellement balèze. Moi, j’étais petit, c’est pour ça que j’ai dit ailier.»

Lors de ses débuts à Toulon, Josua Tuisova pesait 91 kg. Désormais, ce-dernièr pèse 108 kg pour 1m80, une boule de muscle très affûtée. Le changement est tel que ses parents ont eu du mal à la reconnaître. Extrait:

«Mes tests de vitesse sont identiques. Mais je suis plus puissant et plus difficile à arrêter. C’est plus facile pour casser les plaquages. Quand je suis arrivé à l’aéroport de Nadi, je portais un sweat à capuche et une casquette. Mes parents m’attendaient. Quand je me suis dirigé vers eux, j’ai vu leur surprise ! “C’est toi ?”, m’a demandé ma mère. J’ai senti qu’elle était un peu effrayée.»

Si désormais Josua Tuisova se sent bien à Toulon, l’ailier du RCT rappelle combien ses débuts dans le Var ont été compliqués. Il prévoyait même de rentrer chez lui à l’issue de sa première année de contrat. Extrait:

« C’était dur de quitter mon père et ma mère. Je ne me voyais pas sans eux. La première année, je ne dormais pas bien. Je pensais tout le temps à mes parents. Je passais beaucoup de temps sur Skype et Facebook avec eux. La première année a été longue. Vivre seul a été le plus dur. J’étais habitué à ce que ma mère prépare à manger et nettoie la maison. C’est désormais à moi de le faire ! Je me disais souvent : “Un an, ça suffit !” Mais Toulon m’a offert un nouveau contrat. Je suis resté. En rentrant aux Fidji, je savais que c’était pour retourner à la ferme. Si je rentrais, c’était pour de bon.  »

Les jours de matches, Josua Tuisova se strappe d’ailleurs l’avant bras gauche où il écrit « Papa » et « Maman ». Il ne manque pas d’embrasser les deux côtés de son strappe lorsqu’il plante un essai avec le RCT.

Depuis la saison dernière, Josua Tuisova impressionne et s’est fait une place parmi les Bryan Habana et les Drew Mitchell. Extrait: 

« J’essaie juste de donner le maximum. Au début, je n’avais pas de pression car je pensais jouer en Espoirs. Désormais, j’essaie de progresser à chaque match pour me mettre au niveau des autres, pour prouver au coach. Je me sens bien dans ce groupe, mais je dois encore prouver. »

Il faut savoir que c’est grâce à l’agent Frédéric Bonhomme que le puissant ailier a rejoint le Sud de la France. Extrait:

«J’ai été alerté par mes contacts aux Fidji. Josh avait été sélectionné pour un tournoi du circuit mondial à 7 avec l’équipe nationale. Il n’avait que dix-huit ans. J’ai jeté un œil. Mais des Fidjiens qui explosent à 7, il y en a la pelle. Il a fallu se procurer des vidéos à XV.»

Grâce à cet entretien, nous apprenons que le RCT s’était également positionné sur le frère de Josua Tuisova: Filipo Nakosi. Le club Varois était prêt à accueillir les deux joueurs. Malheureusement, le dernier cité était dans l’incapacité de devenir JIFF (Joueurs Issus de la Filière de Formation). Filipo Nakosi a néanmoins trouvé un autre point de chute puisqu’il évolue actuellement à Agen.