Les récentes statistiques révélées par Opta et publiées par The Times confirment ce que beaucoup pressentaient : Antoine Dupont est revenu du rugby à 7 avec un niveau de performance encore plus élevé.

Déjà considéré comme l’un des meilleurs joueurs du monde, le capitaine du XV de France a franchi un nouveau cap dans de nombreux domaines, au point d’affoler les compteurs.

Depuis ses débuts professionnels en 2014 avec Castres, Antoine Dupont a fait preuve de qualités exceptionnelles de vitesse, d’explosivité et de lecture du jeu.

Son passage au rugby à 7 en 2024, motivé par le désir de briller aux Jeux olympiques de Paris, avait suscité quelques doutes.

Mais avec trois titres à la clé, dont une médaille d’or olympique, et des statistiques en nette amélioration, cette expérience s’est avérée bénéfique tant pour l’olympisme français que pour Antoine Dupont lui-même.

Les chiffres en témoignent : son ratio d’essais par match a plus que doublé, passant de 0,3 à 0,7. Ses passes décisives restent également à un niveau élevé (1,37 contre 1,41 auparavant), ce qui fait de lui un joueur décisif plus de deux fois par rencontre (2,1 essais ou passes décisives par match).

Autre statistique marquante : la pression qu’il subit sur ses courses. Plus de 30 % de ses déplacements balle en main se font avec au moins deux défenseurs sur le dos (32,9 % contre 25,8 % avant son passage au 7). Pourtant, loin de se réfugier dans un rôle plus discret, Dupont s’engage encore davantage, avec une augmentation du nombre de courses par match (14,6 contre 13,6) et de mètres gagnés (71,6 contre 63).

L’expérience du rugby à 7 lui a également permis de développer encore davantage ses capacités athlétiques. Discipline extrêmement exigeante, le rugby à 7 demande une intensité et une répétition d’efforts qui ont renforcé Dupont sur le plan physique.

Julien Robineau, le préparateur physique de France 7 expliquait à Midi Olympique les qualités d’Antoine Dupont. Extrait :

Il avait les prédispositions physiques à la base pour évoluer à 7, d’autant plus qu’il joue 9 et que la répétition est un de ses points forts, mais il s’est aussi préparé comme il le fallait pour être en forme. Il savait que ça ne se ferait pas en un claquement de doigts. Aujourd’hui, il coche toutes les cases sur le plan physique. Il n’y a pas de secret.

L’ancien sélectionneur de France 7, Jérôme Daret, précisait l’approche adoptée. Extrait :

On a vu avec le Stade Toulousain pour qu’il travaille, dans la mesure du possible, des skills et des petits programmes moteurs, à déclencher sous fatigue pour être le plus efficace possible le moment venu. En gros, cela portait avant tout sur les attitudes au plaquage et les contests. C’était très important pour nous.

Les bénéfices de cette approche sont manifestes sur le terrain. En finale de Champions Cup contre le Leinster, Antoine Dupont a réalisé cinq turnovers, une performance saluée par Shaun Edwards, entraîneur de la défense du XV de France.

Ses statistiques défensives le confirment : il plaque un peu plus (7 plaquages par match en moyenne), et bien que son taux de réussite ait légèrement baissé (87 % contre 88,3 %), il effectue davantage de plaquages offensifs et a quasiment doublé son nombre de turnovers gagnés (0,9 contre 0,5 avant 2024).

Alors que l’ailier anglais Tommy Freeman résumait la stratégie britannique avant un Crunch en affirmant : « Dupont ? Il est comme tout le monde : on lui prend les jambes et il tombe », la réalité semble démontrer l’inverse.

Antoine Dupont, déjà incontournable, est désormais encore plus redoutable.