Anthony Etrillard est-il la meilleure recrue estivale du Rugby Club Toulonnais ?

Anthony Etrillard est-il la meilleure recrue estivale du Rugby Club Toulonnais ?

Le vendredi 15 janvier 2016 à 16:02 par David Demri

12 Commentaires

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etrillardArrivé cet été au milieu d’une kyrielle d’internationaux, le discret talonneur basque Anthony Etrillard, considéré comme la meilleure recrue du RC Toulon, toque à la porte des bleus.

Anthony Etrillard au RC Toulon. Et pourquoi pas Mourad Boudjellal président du Sport Athlétique Mauléonais ? Imaginez la scène. Un Basque de 22 ans, discret à souhait, qui débarque au pays des fadas. « Ah c’est sûr, ça m’a fait un choc, sourit le talonneur au débit de voix doux et posé. Je croyais que Bayonne avait le public le plus atypique mais ici, c’est pire. »

Débarqué cet été d’un Pays basque natal qu’il n’avait jamais quitté, Anthony Etrillard (1,80 m, 108 kg) s’est dissimulé sous la masse : Ma’a Nonu, Quade Cooper, Duane Vermeulen, Paul O’Connell… Des noms largement plus clinquants que celui de l’ancien joueur de l’Aviron. « Au début, ça fait bizarre de jouer avec untel, d’être à côté d’un autre, pas loin d’un double champion du monde, énumère-t-il. Rien que leurs noms m’impressionnaient. Et puis c’est passé. Ce sont des mecs tranquilles et ouverts. » Avec lesquels il échange moins qu’avec Ollivon, Lassalle et Menini, la faute à un anglais encore trop approximatif.

« Une bonne bouille »

Les lumières ne se sont pourtant pas braquées sur ces étoiles en ce début de saison. Elles sont allées débusquer ce Bayonnais d’un naturel timide. « Quand je suis arrivé, j’étais un jeune pas trop connu, dit-il. Ça m’allait assez bien. Maintenant, on me reconnaît quand j’achète mon pain. » Y compris à Hyères où il réside. Tout sauf un hasard.

Signer chez le triple champion d’Europe en titre, pari risqué après seulement 37 matches de Top 14. Anthony Etrillard l’a en partie relevé. « Il n’a pas de complexe, apprécie Jacques Delmas, en charge des avants du RCT. C’est une bonne bouille qui nous apporte sa fraîcheur. »

« Il n’est pas très flashy ou bling-bling. Au début, j’ai eu un peu peur que son manque de palmarès et de sélections, important dans un club comme Toulon, le pénalise », admet Dewald Senekal, son ancien équipier, entraîneur des avants de Bayonne, passé également dans le Var (2009-2011). Arrivé en tant que numéro 3 au poste, l’ex-footballeur s’est jeté sur sa première occasion, tel le renard des surfaces qu’il était jusqu’à l’âge de 10 ans à Lahonce, dans les faubourgs de Bayonne.

Guilhem Guirado à la Coupe du monde, Jean-Charles Orioli blessé au pied, il a enchaîné les prestations. Les bonnes. Les chiffres plaident pour lui : il a découvert la Coupe d’Europe, « la grande », et n’a manqué qu’un match de championnat, le premier, à cause d’un accident de scooter. La suite ? Huit titularisations en onze rencontres. « Sur son talent pur, c’est tout sauf une surprise, précise Senekal. Je suis un grand fan d’Anthony. C’est un bœuf en mêlée. »

David Roumieu emploie la même image. Désormais à La Rochelle, le talonneur l’a vu éclore à ses côtés à l’Aviron. Jusqu’à lui piquer sa place la saison dernière. « Il faut dire ce qui est : c’était logique. Il faisait de très bons matches. C’est l’un des meilleurs talonneurs du championnat, peut-être même le plus fort. C’est un sacré client en mêlée fermée. Dans ma carrière, William Servat m’a marqué. Eh bien Anthony, c’est ‘‘ La bûche » numéro 2. En plus gourmand ! »

La plaisanterie a de quoi faire rougir ce « bosseur qui ne fait pas de bruit », comme ce titre honorifique de meilleure recrue estivale du RCT décerné par la plèbe. « Je l’entends, oui, mais je suis juste venu ici pour jouer et montrer ce que je sais faire », s’excuse presque l’intéressé, fils d’un ancien pilier de l’Aviron Bayonnais. Les circonstances ont dicté ce changement d’itinéraire dans sa carrière. « Je m’étais engagé pour trois ans à Bayonne, rappelle cet ancien troisième ligne, passé par les jeunes de Mouguerre avant de se reconvertir au talon suite à une prise de poids. Je souhaitais vraiment rester au Pays basque. La descente a précipité les choses. Je ne voulais pas rater l’opportunité d’évoluer à Toulon. » Un club qui ne l’a plus lâché à mesure que la situation de l’Aviron se détériorait.

Plus très loin du XV de France

« Je connaissais la qualité de ce garçon. J’en avais parlé à Bernard Laporte, indique Jacques Delmas. On me parle d’Anthony Etrillard comme de la meilleure recrue de Toulon. C’est du tout bon. Il a 22 ans. Physiquement, il est fait pour le poste. Il est costaud du bas, fort dans le combat, en mêlée sur les contre-rucks. Il a de bonnes mains. Il faut qu’il s’améliore encore un peu sur les lancers. Mais quand il rentre, le niveau ne baisse pas. » Certains pensent même qu’il augmente. Et qu’il en serait de même en équipe de France.

« D’ici quelques années, il sera international », s’avance Senekal. « Il a tout pour aller plus haut », relance Roumieu, qui note malgré tout la rude concurrence au poste : « C’est une génération avec beaucoup de bons talonneurs. Le petit Chat, le jeune Bonfils, Anthony… Et la présence de Guirado, capitaine, peut le freiner car je ne sais pas si Guy Novès sélectionnera deux talonneurs du même club en équipe de France. »

Des questions qu’Etrillard repousse à plus tard : « Je ne me prends pas la tête, mais je ne vais pas dire non plus que je n’y pense pas… » La gourmandise n’est pas qu’un vilain défaut.

Source: sudouest.fr

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12 Commentaires

  1. michoko69 15 janvier 2016 at 16h- Répondre

    Manoa et Vermeulen ….sont pour moi les vrais fantastiques

    • mazoil 15 janvier 2016 at 16h- Répondre

      le sujet …………………. c est etrillard

      • Dranix 15 janvier 2016 at 19h- Répondre

        Bé justement, puisqu’on parle de lui comme de la meilleure recrue… Je suis très satisfait de ce garçon, des ses qualités et de son état d’esprit, il représente l’avenir du club. Mais je suis d’accord avec Michoko69: les meilleures recrues sont Vermeulen et Manoa. Ils sont titulaires indiscutables quand ils ne sont pas blessés, et ont un réel impact sur l’équipe à chaque fois. Ils ont su s’intégrer et être décisifs dès leur 1er match. Vermeulen était précédé de sa réputation à laquelle il fait honneur pour notre bonheur, et Manoa est une vraie bonne surprise! Quel talent! Et pourtant très peu connu…

  2. chrismo83 15 janvier 2016 at 16h- Répondre

    Belle pioche pour ce jeune !
    Il a su saisir sa chance ! Félicitations à lui !

  3. Cristo83 15 janvier 2016 at 16h- Répondre

    Par rappport a son statut de départ, sûrement la meilleure recrue

  4. Enygma 15 janvier 2016 at 17h- Répondre

    Tu n’as pas la feuille II, David ?

  5. Enygma 15 janvier 2016 at 17h- Répondre

    Ah, ça y est, impecc :-))

  6. Enygma 15 janvier 2016 at 17h- Répondre

    @Michoko : évidemment Vermeulen….Mais faut voir le rapport qualité/prix 😉

  7. titin la foudre 15 janvier 2016 at 17h- Répondre

    A la question: « est-il la meilleure recrue », je réponds que pour bcp de supporters dont moi, se dégage un trio dans le /2016: Etrillard, bien sûr, mais aussi Vermeulen et Manoa…Pour les autres, je pense que ça va venir aussi; simplement ce sera plus long…Et pour dimanche ,je leur souhaite à tous la victoire , sans laisser un point aux Wasps, évidemment..

  8. david 15 janvier 2016 at 18h- Répondre

    est il la meilleure recrue?non,il est dans LES meilleures recrues,samoa,vermeulen et pelissié sont aussi bons!

  9. boom09 15 janvier 2016 at 18h- Répondre

    par rapport à son standing et à son age , c’est sans nul doute la MEILLEURE SURPRISE des recrues ! il ne faut surtout pas comparer des joueurs internationaux confirmés et ETRILLARD !