André Herrero compare le rugby d’autrefois au rugby professionnel

André Herrero compare le rugby d’autrefois au rugby professionnel

Le mercredi 5 mars 2014 à 15:00 par David Demri

3 Commentaires

Publicité

detttexxq302_dl_herreroLors d’un entretien accordé à Rugby Infos Toulon, l’ancien troisième ligne centre du Rugby Club Toulonnais, André Herrero a évoqué les différences entre le rugby amateur au temps où il jouait, et le rugby professionnel qui évolue constamment depuis plusieurs années.

On ressent un André Herrero assez nostalgique de son époque. Il espère également que le rugby ne sera pas trop tourné vers l’argent dans les années à venir. Pour autant, l’ancien joueur du RCT pense que le championnat s’est amélioré et que toutes les équipes ont désormais un gros niveau.

Aussi, ce-dernier revient brièvement sur le film réalisé pour lui rendre hommage. Extrait:

Certains ont découvert ce film de Michel Di Giovanni qui vous rend hommage. Qu’en avez-vous pensé ?

Ça m’a ému. Ma première idée, c’était que ça allait me permettre de revoir mes anciens copains et d’avoir par la même occasion leur opinion. C’est le reflet de mon expérience avec mes qualités et mes défauts. Beaucoup de gens ont été étonnés de la dimension émotionnelle du DVD. Pour nous, qui avons vécu cette époque, cela nous a replongés il y a des années en arrière et nous a fait repenser à tout ce qu’on avait pu vivre. Je ne veux pas faire de différences entre les supporters, mais ceux qui ont connu et aiment cette époque sont vraiment la famille profonde du RCT. Il n’y a pas que des supporters, il y a des amoureux de cette époque, d’un rugby, des fidèles.

Il y a toujours des supporters qui aiment les joueurs…

Aujourd’hui, le public est beaucoup plus nombreux. Et puis dans la dimension actuelle, le rugby est plus un spectacle aujourd’hui. On y retrouve toujours des aficionados et des spectateurs de longue date habitués, et aussi des spectateurs moins connaisseurs. Mais c’est encore relativement sain, je pense que le public conserve les valeurs de convivialité, de respect. Certains montrent l’exemple aux autres qui sont un peu nouveaux dans les tribunes de Mayol. Je pense que c’est aussi ça qui plaît dans le rugby, et il faut conserver cet esprit-là.

Il y a une eu grosse évolution du rugby…

Oui, bien sûr, il ne faudrait simplement pas que ce soit trop dirigé par la cupidité, les histoires d’argent, les affaires. Il y a eu et il y a encore une évolution. Même dans le jeu ça se voit: dans l’entraînement, dans les modifications de règles, dans la préparation physique, les soins aussi, par rapport à notre période, c’est difficile de comparer. A l’époque où je jouais en équipe de France, il n’y avait pas d’entraîneur désigné. Chacun échangeait sur ce qu’il faisait dans son club et faisait partager son expérience aux autres. Aujourd’hui, il me semble qu’on demande moins aux joueurs de penser, si l’on peut dire, mais plutôt d’appliquer un système de jeu. L’inconvénient est qu’on voyait des actions de génie parfois au cours d’un match, on a connu les frères Boniface, ou les frères Camberabero qui apportaient leur touche dans un match, leur façon de jouer, ce qu’on voit moins à présent. De temps en temps il y a des joueurs qui prennent des initiatives et ont des coups de génie. Quoi qu’il en soit, ça reste intéressant.

Le rôle des joueurs a aussi changé, vous ne trouvez pas ? 

Les fondamentaux n’ont pas changé, dans la conquête, la mêlée, les touches. Tu ne peux pas avoir de bonne équipe si tu n’as pas de soutien, ce sont ces fondamentaux qui sont primordiaux. Mais aujourd’hui, on exploite plus le potentiel des joueurs et l’ensemble de leurs qualités. Avec le nombre de joueurs qui forment une équipe, on peut envisager un volume de jeu important, avec de bonnes attaques. Et puis il y a le niveau de jeu. Aujourd’hui, ce sont des sélections internationales, de mon temps, il s’agissait de sélections régionales.

Que pensez-vous des modifications de règles ? 

Les règles changent souvent, même parfois en pleine saison. A mon époque déjà, on voyait arriver des règles qu’on ne comprenait pas toujours très bien. L’IRB a toujours eu un problème pour simplifier tout ça et faire apprécier le rugby au plus grand nombre.

On parle beaucoup de l’arbitrage, il semble différent en Top 14 et en HCup ?

Ce qui est drôle c’est qu’on s’est toujours plaint de l’arbitrage Britannique, mais aujourd’hui c’est l’inverse, on se plaint de l’arbitrage français et on aime davantage l’anglo-saxon. Je pense que comme le RCT aujourd’hui est une équipe dans laquelle évoluent des joueurs étrangers, cela se passe mieux et l’arbitrage est mieux compris lorsque c’est un arbitre étranger. Mais même avec la vidéo, il y a des aspects qui nous échappent. Je ne donnerai de leçon à personne, mais je trouve que l’on est toujours en train de vilipender les arbitres. J’ai rarement vu l’inverse: un entraîneur qui à la fin d’un match remercie l’arbitre d’un bon arbitrage et de décisions favorables. C’est vrai aussi qu’il y a cette réputation à Toulon que l’on traîne, d’être indisciplinés, impulsifs, de culture latine, je ne sais pas.

Que pensez-vous du championnat ?

Il a gagné en qualité au niveau du jeu. Les équipes qui arrivent de deuxième division s’adaptent rapidement, il n’y a plus vraiment de match facile à jouer. Malgré tout, les grosses écuries émergent, mais elles sont obligées aujourd’hui de bien jouer chaque match car le niveau se régularise, la moindre erreur se paie. Cela dit, on a tout intérêt à ce que le niveau se relève, cela nous offre des matches de qualité.

Et en H-Cup ? 

Les équipes françaises qui jouent la H-Cup élèvent le niveau du championnat national. La rencontre des cultures est bénéfique pour tout le monde. On évolue vers des confrontations historiques, internationales, mais je me demande jusqu’où on ira. Il y a un moment où on ne pourra plus surenchérir. Je pense qu’il faudrait aussi se concentrer sur les pays proches de nous, l’Italie par exemple, et d’autres pays Européens qui, s’ils investissent et développent le rugby feront encore évoluer ce sport. Je suis d’accord aussi que rencontrer les All Blacks ou les Walalbies est toujours un spectacle séduisant.

Publicité

3 Commentaires

  1. mig 5 mars 2014 at 19h- Répondre

    Meme du temps ou le grand jouait , les arbitres nous faisaient marrons ,,!! Sinon , l, analyse est bien juste.

  2. brunod'ollioules 5 mars 2014 at 21h- Répondre

    celui qu’on appelait le « condotierre », restera le plus grand!

  3. oeildepetugue 6 mars 2014 at 23h- Répondre

    Je fais partie des admirateurs de l’EPOQUE , et je fais partie des inconditionnels du présent . Elle est pas belle la vie ????. Et pour moi il n’y a aucune contradiction , les deux sont Rctiennement compatibles 🙂 :cute: :shy: :worship: