André Herrero: « À Toulon, il faut que tout le monde donne son opinion »
André Herrero: « À Toulon, il faut que tout le monde donne son opinion »
Le jeudi 15 septembre 2016 à 17:17 par David Demri
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En 1971, dix joueurs du Rugby Club Toulonnais prenaient la décision de quitter le XV de la Rade pour rejoindre Nice après s’être inclinés en finale du championnat contre Béziers.
Interrogé dans les colonnes de L’équipe, le deuxième ou troisième ligne André Herrero revient sur cet épisode particulier dans l’histoire du RCT. Extrait:
« Le président, Jacques Rouard, était très sympa, mais sans autorité. Autour de lui, il y avait des gens qui recrutaient en permanence des gars que je ne faisais pas jouer. Ma ligne était de faire jouer les Toulonnais, les régionaux, en priorité. J’étais difficile à manier, c’est vrai. Ça créait des tensions qui m’avaient usé. Au RCT, on avait nommé un entraîneur plutôt dans la politique du recrutement extérieur. Les joueurs toulonnais se sont opposés à ça : “On s’en va.” Je ne sais pas par quel intermédiaire, Nice, alors en Deuxième Division, apprend qu’il y a ce schisme au RCT. Les jeunes me disaient : “André, ne nous laisse pas, viens avec nous.” Il y avait notamment Daniel, mon frère. Et puis Sappa, Hache, Ballatore, des gars qui flirtaient avec l’équipe de France. Il n’y avait pas de contrat, on pouvait partir comme ça. Et dix joueurs titulaires de la finale, dont moi, sont partis à Nice. C’était une affaire de copains, pas réfléchie. Il y en a qui pensaient que je me gavais financièrement. J’étais jalousé. J’ai eu des contrôles fiscaux sur mes revenus sportifs, autant que Gaëtan Zampa, le caïd de Marseille ! »
Ce-dernier explique que être revenu jouer à Mayol contre le RCT sous les couleurs niçoises. Extrait:
« On est toujours restés les Toulonnais qui jouaient pour Nice, en voulant montrer au RCT qu’on était les meilleurs joueurs de Toulon. Il y avait peut-être 500 mecs de Toulon qui venaient nous voir jouer, ç’a duré presque un an, puis ça s’est étiolé. Mais à Nice, si un truc marche, les gens viennent. On est revenus à Toulon. On était allé au vert sur un golf. On arrive à Mayol, le public était en délire. L’apothéose ! On n’avait pas gagné… ll y avait une bonne équipe à Toulon, avec Gallion qui débutait. »
André Herrero le confirme: à Toulon, tout le monde donne son opinion sur tout. C’est la mentalité. Extrait:
« On a l’habitude de dire qu’au football, s’il y a 10 000 spectateurs, il y a 10 000 entraîneurs. Au rugby, non. Sauf chez nous ! À Toulon, il faut que tout le monde donne son opinion. Tenez, je faisais jouer mes frères Daniel et Francis, j’entendais des mecs qui criaient : “Eh, Herrero, tu vas faire jouer ta grand-mère ?” Le public paie, il a le droit de s’exprimer. Mais les dirigeants ne m’aidaient pas. Il fallait que je menace de démissionner chaque semaine pour imposer mon équipe. Ça fatigue. »
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C’est marrant l’écho entre les générations 🙂
Une époque que j’ai bien connue.
Des fois,ils venaient s entraîner sur le terrain de l’Usam et après,on faisait un petit rugby avec eux.
il ne dit pas toute la vérité, il l’arrange à sa façon. J’ai bien connu cette époque… depuis pour moi c’est un stipendié .
J’avais 13/14ans à l’époque, et depuis j’en ai tellement entendu (tout et son contraire, politique, argent, rivalités personnelles etc), que finalement je ne sais toujours pas la vraie raison de l’ « exode »…
Un stipendié?
C’est pas faux.
je me rappelle aussi ,que l’année de leur départ ,le RCT avait été battu en 1/2 à TOULOUSE par L’ASB et que LE RCT avait ALIGNé autour de C.CARRERE et GRUARIN une équipe de JEUNES qui avait tenu la DRAGée HAUTE aux BITERROIS : je me souviens d’une 3IEME LIGNE avec CARRERE ,P.COULAIS , CORREARD qui avait fait un super match !
A l issue de la finale de 71,André Herrero devait prendre du recul.
Marcel Bodrero devait prendre l entraînement. Devant les réticences de certains,il s’est rétracté.
Le comité directeur à alors fait appel à Pierre Louis.
Là,une majorité de joueurs n’en voulait pas et ont demandé à André de revenir sur sa décision.
Avant que tous les réfractaires signent à Nice,ils assistaient aux matches dans la tribune Bonnus.
Une belle cacophonie. L’ancienne tribune Lafontan criait Toulon Toulon et
la Bonnus scandait Herrero Herrero.
A Toulon,c’était pire que l’affaire Dreyfus.Des pères et des fils se fachaient sur ce sujet.
On n’est pas nombreux à intervenir là…les moins de 55/60 ans ne peuvent pas connaitre :-D:-D:-D
ANDRé , demeurera ,une ICONE ,cependant lorsqu’il dit qu’il faisait jouer ses freres ,si on peut le comprendre pour daniel ? francis n’avait pas le niveau ,sans manquer de respect , il y avait en FLANKER à cette époque : soit MONNET , soit PIQUEMAL , et LAURENCE , je crois aussi entraineur que le pere de l’actuel entraineur du stade ROCHELAIS COLAZZO n’était pas mal non plus !
Christian Carrere avait signé à Tarbes mais le fait que Herrero parte il a fait marche arrière. Merci Christian, mais les instances dirigeantes Equipe France n’ont pas apprécié ce revirement et Christian n’a plus été sélectionné.
Ca c’est un peu enjolivé non? Carrère estsurtout resté parce que la FFR lui a infligé une licence rouge pour son départ à Tarbes: un an sans jouer…
Ceci dit c’était mon idole à l’époque.
En revanche du haut de mes 12 ans en 71 j’en ai vraiment voulu à la bande à Herrero de nous laisser tomber comme ça…
A Bonaparte on en venait aux mains entre les pro-Niçois et les fidèles au RCT.
Vraie déchirure. Sans déconner.
Epoque ou effectivement tu pouvais te facher avec ton meilleur ami …ou te battre pour defendre un camps.
On avez le RCT dans la peau .
Anecdote: A Bona en 73 ou 74, avec les potes (deux pro-niçois et deux « RCT canal historique » on décide d’aller en ASSU/Rugby le mercredi aprem à Bon Rencontre.
Le 1er jour , qui on voit débouler comme éducateur, cheveux courts et collier de barbe bien taillé? Daniel Herrero…Venu de Nice…
Deux ans formidables. Mais on n’a jamais parlé du Grand Schisme avec lui. On n’a jamais osé. Puisqu’il était avec nous le mercredi c’est qu’il n’avait pas oublié Toulon…
C’est Herrero ou moi qui perd la mémoire? Je me souviens d’un Toulon/Nice à Mayol où Nice vient l’emporter avec une transformation d’essai réussie en drop par …André Herrero. J’étais juste devant en Finale.
Je l’ai revé ça?
Tout le monde regrette la scission de 1971 mais en tout cas quoique l’on puisse dire, André restera à jamais un monstre sacré du RCT.
Pour moi Herrero est parti parce qu’il y avait Christian Carrère. Point barre. Tout le monde le disait à l’époque.
Herrero était capitaine de Toulon et Carrère capitaine de l’équipe de France.
Tu mets deux coqs toulonnais dans une cage: il se passe quoi?
Quel que soit les raisons, tout ce qu’on peut dire, c’est que si cette scission n’avait pas eu lieu toulon aurait été la seule équipe qui aurait pu éviter l’hégémonie bitteroise des année 70.
l ‘ histoire entre Herrero et Carrère c Ferrasse qui l ‘ à déclanchée il ne pouvait
pas voir Toulon .en attendant malgré les problèmes qu ‘ ils avaient tous les
deux André a toujours déclaré que tous les dimanches Carrère était le meilleur
de l’ équipe .
Cet été 71, j’étais minot, il y a eu un match amical à Mayol entre le jeune RCT et l’ASB, tout Mayol criait « Estève assassin », c’est depuis ce jour que je suis supporter du RCT.
Quelqu’un s’en souvient ?
Oui, c’était la revanche de la finale.
Petite anecdote, un pote de Peiresc avait voulu se fabriquer un drapeau pour ce match, mais n’ayant pas trouvé de tissu noir chez lui, il avait pris du tissu bleu foncé :-D, et il m’avait dit: « bof, bleu foncé ça ressemble au noir non ? »…peuchère, il a rien entendu dans la tribune le minot ! :-D:-D:-D
Et mon 1° match à Mayol : RCT-sélection de Madagascar qui faisait une tournée en France contre des clubs, certains jouaient pieds-nus. Je me souviens du score : 38-10 pour le RCT mais je ne me souviens plus de l’année, ça te dit quelque chose ?
Mon père m’amenait à Bonrencontre voir le Sporting mais n’aimait pas le rugby, j’étais tout seul dans la tribune face au Faron et c’était super sympa avec les spectateurs qui commentaient le match alors qu’au foot, ils hurlaient simplement pour un centre raté.
Moi je me souviens d’un Toulon/Béziers où tout le stade a gueulé « Estève assassin ». Dans mon souvenir il pleuvait des cordes. Tu dis que c’était un match amical??
Je n’avais pas remarqué…
c’était un match d’avant saison, au mois d’août, je revenais du Mourillon et je suis passé devant Mayol, il faisait beau, tu as du assister à un match pendant la saison…
J’y était avec mon père ( RIP ), et c’était un match de championnat qui n’avait rien d’amical, il pleuvait comme vache qui pisse.
moi je m ‘ en souviens . ça me tord le ventre tous ces souvenirs .
8 ans à l’époque mon père n’était pas trop rugby il n’allait pas dans les stades, je voyais ça de loin ,mais la ferveur de Mayol me faisait plaisir quand nous passions devant le stade pendant des matchs en voiture.
J’ai été plus concerné par la période Daniel Herrero, pas autant que je le suis maintenant .
Dans mes souvenirs il me semble bien que Nice a gagné à Mayol avec un essai de Herrero
Comme je disais plus haut je me souviens d’une victoire de Nice. Et qu’Herrero avait transformé le dernier essai avec un drop.
Si quelqu’un peut confirmer l’année…Je dirais 75?
oui essai a la 2ème minutes ils avaient enfonsés le pack de toulon .
oui essai a la 2ème minutes ils avaient enfonsés le pack de toulon .
Moi je me souviens surtout de la première mêlée de ce match. J’étais dans la finale et il y a eu un silence pesant quand A Herrero et Carere on faillit se mettre sur la gueule. Heureusement qu’il l’on pas fait car sinon on aurait eu une guerre civile à Toulon.
Aujourd’hui on se plaint des règlements: mais si on a perdu cette finale de 71 c’est parce qu’il n’y avait pas de remplaçant. L’équipe arrivait à 15, pas plus. C’est pour celà qu’André n’est pas sorti avec ses deux côtes cassées.
Action lâche et délibérée d’un bitterois.
En cas de victoire, c’était parti pour 3/4 ans. C’est nous qui avons « lancé » le Béziers des années 70. Comme on a lancé le Toulouse des années 85/95.
J’ai encouragé Nice,lors d’un match de quart de finale de du-manoir à Mayol contre Avignon,André a été ovationné,mais dans les tribunes,une certaine tension était perfectible,les pros et les anti…..toute une époque.il y a eu aussi un Toulon/Nice ou Manu a joué 2 ème ligne,mais bon le réveil de Toulon c’est en battant NIce au velodrome en 1985,ce match à permis a Toulon d’exister après tant d’années ou l’on ne passait pas les 8ème,par contre Nice à commencé à « plonger » après la finale 83 et la demi 84