Il y a près d’un mois maintenant, Alun-Wyn Jones mettait un terme définitif à sa carrière sportive après une magnifique victoire remportée par le Rugby Club Toulonnais sur la pelouse de Clermont.

Celui qui avait signé en faveur du RCT en tant que joker Coupe du monde décidait de ne pas prolonger son contrat avec le XV de la Rade et raccrochait ainsi ses crampons.

Lors d’un entretien exclusif accordé à Telegraph, le géant Gallois a fait une grosse révélation.

Dans un premier temps, il a annoncé qu’il s’agira probablement de sa dernière sortie médiatique. Extrait:

« Je n’ai pas fait une interview comme celle-ci depuis longtemps, et j’aimerai que ce soit la dernière. Depuis que j’ai pris ma retraite du rugby international, tout le monde me pose des questions, et il est de plus en plus difficile de répondre à ces questions avec le temps. »

Dans la foulée, l’ex deuxième ligne international Gallois annonce être atteint d’une pathologie cardiaque.

C’est lors d’un test médical effectué à Toulon qu’une fibrillation auriculaire lui a été détecté. Extrait:

«On m’a diagnostiqué une fibrillation auriculaire. Cela a été découvert lors d’un examen médical complet, qui comprenait un examen ECG, lorsque j’ai rejoint Toulon en juillet en contrat de courte durée en guise de couverture pendant la Coupe du monde. Le cardiologue l’a détecté immédiatement. Mon rythme cardiaque était comme celui d’un cheval au galop à six pattes.»

Il apporte des précisions. Extrait:

« Les choses qui provoquent cela chez quelqu’un de mon âge sont probablement l’exercice cardiovasculaire et le stress, cela se produit dans des sports comme l’aviron et les sports d’endurance, mais ce fut un choc car tout au long de ma carrière, j’ai toujours été fier de ma forme physique. J’ai toujours été très déterminé à faire des extras après les matchs, à travailler constamment sur ma forme physique et à me remettre de mes blessures. »

A l’annonce de cette pathologie, Alun-Wyn Jones a consulté un spécialiste à Londres, lequel l’a rassuré, lui expliquant que le risque pour sa santé était finalement faible mais que sa fréquence cardiaque allait rester élevée.

Il lui a conseillé de subir une petite intervention chirurgicale une fois sa carrière terminée afin d’éviter toute complication à long terme.

C’est ainsi qu’il a décidé de jouer tout de même avec le Rugby Club Toulonnais. Extrait:

« Il y avait un risque, mais j’étais prêt à jouer pour Toulon. Anwen et moi avons eu une conversation en tant que mari et femme. Cela peut sembler une décision égoïste étant donné que j’ai trois jeunes filles, mais je devais saisir l’opportunité. Cela ne devait durer que quatre mois, et cela m’a donné l’occasion de faire l’expérience et d’avoir une perspective sur ma carrière et ma vie. »

Selon les spécialistes, Alun-Wyn Jones aurait développé cette pathologie il y a environ 12 mois ou 18 mois.

Le géant Gallois sentait que sa condition physique n’était plus aussi bonne qu’avant. Il se posait forcément des questions. Extrait:

« Après chaque séance et chaque match, je faisais des extras parce que je voulais m’impliquer. J’ai même fait des extras après le dernier match de la tournée estivale parce que j’essayais de prouver quelque chose. Mais maintenant, je comprends pourquoi je me sentais fatigué. Je me souviens d’avoir ressenti d’étranges palpitations cardiaques, mais je n’y ai pas pensé car j’avais l’habitude de pousser mon corps.

C’était similaire à l’automne 2022. Je me souviens avoir fait un ‘Bronco’ pour la première fois depuis quelques années et mon temps pour terminer le test était bien pire que le précédent. Maintenant, je me demande si c’est parce que je n’ai pu fonctionner qu’à 75 % de ma capacité. Je suis reconnaissant envers l’équipe de force et de conditionnement qui a persévéré avec moi tout au long de cette épreuve et qui a toujours cru en moi. »

Pour conclure, Alun-Wyn Jones estime que les joueurs doivent se faire contrôler plus souvent pour éviter des drames. Il remercie d’ailleurs le club de Toulon de lui avoir détecté cette pathologie. Extrait:

« Ce sport est certainement arrivé à un point où les joueurs devraient être contrôlés plus souvent, surtout à une époque où les exigences du jeu augmentent. J’ai eu beaucoup de chance et je serai toujours reconnaissant à Toulon de m’avoir signé. S’ils ne m’avaient pas proposé de contrat, je n’aurais peut-être jamais eu connaissance de ma maladie cardiaque.

Ces quatre mois à Toulon ont été pour moi aussi importants que tout ce que j’avais fait auparavant, d’un point de vue physiologique et mental. Cela m’a donné un signal d’alarme.

Parfois, j’oublie quel âge j’ai parce que je me suis entraîné et joué au plus haut niveau pendant si longtemps. Je ne me suis jamais vraiment vu autre qu’un joueur de rugby. Maintenant, je peux être un père de famille à plein temps. »