Alivereti Raka : « Il ne souhaitait pas me parler car il avait peur de moi, qu’avec mon physique je pourrais le tuer ! »

Alivereti Raka : « Il ne souhaitait pas me parler car il avait peur de moi, qu’avec mon physique je pourrais le tuer ! »

Le samedi 2 mars 2024 à 10:05 par David Demri

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L’ailier international Français Alivereti Raka a été victime d’insultes après la défaite de Clermont concédée à domicile contre le Stade-Toulousain, dimanche dernier à Marcel-Michelin.

Très affecté, le joueur Clermontois a dans un premier temps songé à arrêter le rugby, dégoûté que sa famille soit mêlée à ces insultes.

Fort heureusement, Alivereti Raka a reçu ensuite énormément de soutien ce qui lui a permis de repartir de l’avant.

Interrogé via L’équipe, le solide joueur Clermontois a accepté de revenir sur ces messages haineux reçus après le match contre Toulouse. Extrait:

Lundi, au lendemain de notre défaite face à Toulouse, je n’avais pas passé une bonne nuit. J’avais de fortes douleurs à la tête, qui étaient encore présentes à mon réveil. Je suis donc allé à la pharmacie pour acheter des médicaments. J’ai vu que j’avais reçu un message privé sur Instagram. Mais je l’ai d’abord regardé sans y prêter plus d’attention. Puis une fois à la maison, j’ai lu le message qui était rédigé en anglais. J’ai tout de suite ressenti de la colère. Ce message était destiné à me faire du mal. Qu’on parle de rugby, dire que je suis nul, je m’en fous ! Mais insulter mes parents en disant qu’ils sont handicapés, ce qui est faux, ou me souhaiter une grave blessure, j’ai été choqué. Je ne comprenais pas pourquoi on pouvait me dire ça.

Il a alors ressenti énormément de tristesse. Extrait:

J’étais en colère, mais j’avais surtout beaucoup de tristesse en moi. J’ai montré le message à ma femme, Élodie. Sur l’énervement, je lui ai dit : « J’arrête tout, je veux rentrer aux Fidji auprès de mes parents. » Je suis en France depuis dix ans et c’est la première fois qu’un truc pareil m’arrive. C’est marquant.

Il explique être traumatisé depuis. Extrait:

Je ne suis pas comme d’habitude. Quand je me lève le matin, la première chose à la laquelle je pense, c’est ce message. Ça me travaille. Ensuite, dès que je suis à l’entraînement, avec les copains, je pense à autre chose. J’ai aussi la chance d’être bien entouré par ma famille, notamment ma femme et mes enfants. Ils m’ont beaucoup réconforté. J’ai également reçu beaucoup de marques de soutien de la part du club, de mes coéquipiers et de supporters. Mercredi, lors de l’entraînement ouvert au public, il y avait des banderoles. Ça fait chaud au coeur.

Mais il se sent prêt à jouer dès ce week-end contre le Stade Rochelais. Extrait:

Oui ! J’ai envie de jouer ! Le staff m’a posé la question. J’ai répondu que je souhaitais passer à autre chose, être sur le terrain et oublier ce triste épisode.

Il ne pense pas porter plainte. Extrait:

Nous en avons discuté avec le club, mais je ne pense pas. Quand j’ai montré le message à ma femme, elle a tout de suite essayé d’appeler son auteur afin de comprendre pourquoi il avait été aussi méchant.

Puis ils ont échangé quelques messages. Il a dit qu’il ne souhaitait pas me parler car il avait peur de moi, qu’avec mon physique je pourrais le tuer ! Mais je n’ai jamais eu l’intention de le frapper ou lui faire le moindre mal. Je ne voulais même pas lui parler ! Ma femme a insisté. Mais il a menacé de la poursuivre pour harcèlement. Pour lui, il avait le droit d’être mécontent et de donner son avis sur ma performance. Mais il m’a surtout insulté. »

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