Alexis Palisson: « Je tiens à remercier Mourad qui a toujours été « réglo » avec moi »

Alexis Palisson: « Je tiens à remercier Mourad qui a toujours été « réglo » avec moi »

Le vendredi 6 juin 2014 à 11:46 par David Demri

9 Commentaires

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alexis-palisson-s-apprete-a-decouvrir-la-ferveur-de-mayol-avEn manque de temps de jeu au Rugby Club Toulonnais, l’ailier Alexis Palisson a décidé de quitter le Var et de rejoindre le Stade-Toulousain pour jouer davantage.

Dans les colonnes du Midi Olympique, ce-dernier évoque sa décision de quitter le RCT. Il avoue avoir vécu une saison compliquée et explique être très déçu de devoir jouer ailleurs. Il tient néanmoins à remercier le président Toulonnais Mourad Boudjellal d’avoir été réglo avec lui, notamment sur sa décision de le relâcher assez facilement. Extrait:

Comment avez-vous vécu les derniers jours ?

On a fait la fête. L’arrivée sur le port me reste en tête. C’était la folie. J’en ai pris plein les yeux et la réaction des gens m’a touché. On a parlé de 50 000 à 80 000 personnes… C’était impressionnant. Je souhaite à tout joueur de connaître ça. 

Et on vous a même vu vous jeter à l’eau… 

J’avais fait un pari. Je ne pouvais pas m’échapper (rires). Mais tous les mecs se sont lâchés. Avoir gagné le titre nous a encore rapprochés. La saison a été tellement difficile, notamment en Top 14. 

Personnellement, vous n’avez pas du tout été utilisé en fin de saison. Comment l’avez-vous appréhendé ?

Ce fut dur, surtout de faire le deuil de Toulon. Personne n’a vraiment été clair avec moi. On ne m’a pas dit que je ne jouerais plus. Lors des deux derniers matchs à l’extérieur, quand j’ai vu que je ne jouais pas, j’ai compris tout seul que je ne jouerais plus. C’est à cet instant que j’ai dû faire le deuil du RCT. Mon rôle était juste de soutenir mes partenaires.

On sent de la frustration…

Bien sûr. Je suis heureux quand je joue au rugby. Si on regarde, j’ai fait onze feuilles de match, dont deux en espoirs. Même si ma blessure (épaule, N.D.L.R.) m’a éloigné deux mois des terrains, même si celle au doigt m’a arrêté deux semaines en début d’exercice, cela ne fait qu’une absence de deux mois et demi. Ce fut une maigre saison pour moi. Cela m’a poussé à prendre la décision de partir.

Avez-vous du ressentiment ?

Je n’en veux à personne. Mais quand on est huit pour trois postes, ça fait juste. Même si la répartition était équitable en termes de temps de jeu effectif, cela ne fait que 33 % des matchs à disputer. Ce n’est pas possible. Et quand on apprend le recrutement de deux nouveaux joueurs sur ces postes, c’est encore moins possible. Pourtant, je n’étais pas le plus malheureux. Je pense au jeune Josua Tuisova, qui a été bon quand il a eu sa chance, mais qui a payé un prix encore plus fort que le mien. Je n’avais plus envie de faire banquette. J’ai 26 ans, j’ai besoin de jouer. Tout s’est toujours bien passé avec Mourad Boudjellal ou les entraîneurs, mais j’ai besoin de partir.

Quand avez-vous pris cette décision ?

Quand ils ont fait signer Halfpenny et O’Connor. dans ma tête, je me suis dit que Delon Armitage était tout le temps titulaire à l’arrière, que si Halfpenny et O’Connor arrivaient, ils allaient forcément les faire jouer et décaler Delon à l’aile. J’allais me retrouver encore derrière eux. Aucun autre joueur n’annonçait son départ. Alors c’était à moi de partir. Franchement, ça m’a fait ch… Je venais d’acheter une maison ici. Mais je garderai de supers souvenirs de Toulon. Je suis parrain du groupe de supporters « Les fils de Besagne », j’ai rencontré de vrais amis comme Sébastien Tillous-Borde. Je me suis beaucoup investi et j’étais déçu de quitter le club. Mais je suis content que ce soit pour Toulouse.

Que retirez-vous de cette dernière saison ?

J’ai emmagasiné beaucoup de frustration. Je ne suis bien dans la vie qu’en jouant au rugby. Pour moi, ce n’est pas un travail mais une passion. Là, j’avais l’impression d’être salarié du club pour faire du physique et venir soutenir les potes. Je l’ai fait avec exemplarité, tout le monde pourra en témoigner. Malgré la frustration, j’étais là à chaque fois.

Regrettez-vous d’avoir prolongé au RCT il y a un an et demi ?

Je me suis posé la question. Mais aurais-je eu la chance de jouer deux finales et d’être champion d’Europe, je veux dire avec le maillot sur les épaules (en 2013, N.D.L.R.), si j’avais alors quitté le club ?

Avant de vous engager au Stade toulousain, votre nom a circulé dans de nombreux clubs : Castres, Perpignan, Grenoble ou le Stade français. Comment cela s’est passé ?

Je ne savais pas trop… La décision a été difficile à prendre. Mon agent m’a exposé les faits et j’ai beaucoup hésité. J’ai eu d’autres propositions en effet. Il y a un club où j’étais prêt à signer mais j’ai attendu trop longtemps. Un autre était intéressé mais ça ne se faisait pas. Les négociations ne sont jamais simples. Et il fallait voir si j’allais être libéré (il avait encore un an de contrat à Toulon), s’il n’y aurait pas des indemnités à payer. Tout s’est bien passé de ce côté. Je tiens à remercier Mourad qui a toujours été « réglo » avec moi. 

Alors pourquoi Toulouse ?

Mon papa jouait là-bas. J’ai été élevé avec cette admiration pour le club. J’ai mes souvenirs dans les tribunes… Quand le Stade m’a contacté, je n’ai pas hésité longtemps. 

René Bouscatel nous a confié qu’il était fier de « ramener Palisson dans le club de son père et de son oncle »…

À mon départ de Brive (en 2011), je voulais déjà y aller. Ce n’était pas le bon moment. Mais c’est le club qui m’attirait avant tout. Les gens me disaient que j’avais le jeu pour y évoluer. C’est mon père qui m’a appris le rugby. J’ai grandi à l’école toulousaine. Je pense avoir le profil qui intéressait le staff. Je veux faire en sorte de bosser pour que ça se vérifie. 

La concurrence sera encore forte avec Huget, Médard, Clerc, Poitrenaud…

Je vais arriver dans un club où je connais pas mal de monde grâce à l’équipe de France. Cela me rassure. La concurrence, je l’ai subie à Toulon. À Toulouse, il y a beaucoup de joueurs internationaux et cela donne aussi une possibilité d’avoir du temps de jeu. Au RCT, on était sept ou huit mais il n’y avait aucun sélectionné. Là, à chaque fois, deux ou trois joueurs partiront en équipe de France, ce n’est pas négligeable.

Et peut-être Alexis Palisson justement ?

Quand on a connu des grandes émotions avec les Bleus, on a envie d’y retourner. Mais l’objectif est d’abord de jouer, d’enchaîner les matchs, d’engranger du temps de jeu et de retrouver le plaisir sur le terrain. Le Mondial est dans moins d’un an et demi… Je ne pense qu’à rejouer. Même si cet événement est dans un petit coin de ma tête.

On connaissait votre préférence pour le poste d’arrière. Est-ce toujours le cas ?

J’ai envie de jouer 15 mais ça dépendra des choix du staff, d’où on voudra me placer et je m’adapterai. J’ai cru comprendre qu’il était intéressé par ma capacité à jouer derrière mais je ne vais rien réclamer.

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9 Commentaires

  1. jak84 6 juin 2014 at 11h- Répondre

    Tout ce qu’il dit est très logique.
    Bonne chance Alexis, et bonne continuation.

  2. Chris7583 6 juin 2014 at 12h- Répondre

    Un bon gars tout simplement…
    Bon continuation à lui.

  3. Nicolas_TB 6 juin 2014 at 12h- Répondre

    Bonne chance à Toulouse, j’aurai aimé te voir jouer plus.

  4. Dam 6 juin 2014 at 13h- Répondre

    Là j applaudis son discours.

    Pas ceux d avant.

    Bonne chance a Toulouse.

  5. tchoi zeneguer 6 juin 2014 at 13h- Répondre

    Exellente mentalite a toulouse y va rebondir et on le revera en equipe de france y le merite bonne chance alexis

  6. San Nari 6 juin 2014 at 14h- Répondre

    Bonne continuation pour la suite. Très bon gars. Malheureusement trop critiqué gratuitement.

  7. max 6 juin 2014 at 14h- Répondre

    Son discours a toujours été le même que celui là mais bon certains lui ont craché dessus à blanc. Il aurait peut être pu avoir un peu plus sa chance … MAis bonne chance à lui à TOulouse

  8. aditmaitre 6 juin 2014 at 14h- Répondre

    ,ce sont des propos tenus par les
    joueurs bons ou mauvais mis sur la touche et qui finissent par disparaître,(la liste est longue.
    ou alors ils se concertent pour tenir le
    même discours ou alors la communication de
    bl est fermée dans ces cas,c’est vrai qu’il
    communique à travers la presse,c’est peut
    être la com génération drh qui veut que ça se
    passe de cette manière. (on laisse la situation
    se dégrader pour en tirer sûrement profit et se
    justifier(le cas bruni).
    l’esprit rugby c’est la solidarité dans le meilleur et le pire dans ces ças.
    l’humain disparaît ,c’est dommage.
    je fais peut être parti d’une génération qui ne
    comprend pas ce comportement.
    l’explication c’est peut être l’intérêt
    financier qui prend le dessus,
    les valeurs s’amenuisent?

  9. aditmaitre 6 juin 2014 at 15h- Répondre

    il fallait lire en introduction
    (on ne m’a rien dit,pas clair avec moi)