L’ancien pilier du Rugby Club Toulonnais et du LOU Rugby, Alexandre Menini s’est confié via le journal L’équipe pour évoquer les meilleurs joueurs qu’il a croisé au cours de sa carrière.

Concernant le plus fort joueur avec qui il a eu la chance d’évoluer, il cite sans hésiter Jonny Wilkinson. Extrait:

« Je pense que c’est Jonny Wilkinson, sans hésiter (demi d’ouverture champion du monde avec l’Angleterre en 2003, champion de France en 2014 et deux fois champion d’Europe en 2013 et 2014 avec Toulon). C’était la classe, en fait. Il avait une telle exigence qu’il montrait sur le terrain et à l’entraînement… Tu arrivais à 8 heures pour le petit-déjeuner, lui était déjà là depuis une heure à taper des ballons. Tu partais manger à midi, il était encore sur le terrain. Il ne parlait pas comme un fou en permanence, mais tu avais envie de le suivre. Il faisait tout à 2000 %. Il défendait, il s’accrochait quand il le fallait, c’était un grand leader. Pour moi, c’est le meilleur, c’est une légende. Et je dis ça alors que je suis pilier (rires). L’image du doublé en 2014 et le fait qu’il arrête sa carrière là-dessus, c’est waouh… Même lorsqu’il avait pris sa retraite et qu’il venait au club nous voir, je me rappelle qu’il se mangeait des séances de physique tout seul, plus dur que ce qu’on faisait à l’entraînement. »

Concernant le joueur le plus fort contre qu’il a croisé sur un terrain de rugby, il cite Bakkies Botha. Extrait:

« Avant de rejoindre Toulon, j’ai affronté Bakkies Botha (deuxième-ligne sud-africain aux 85 sélections, passé par Toulon entre 2011 et 2015) lorsque j’évoluais à Mont-de-Marsan (2010-2013). On avait pris trente ou quarante points à la maison (15-29). Bakkies m’avait impressionné. Dans les rucks, c’était vraiment un tueur. Il avait une telle aura. Il souriait pour te montrer qu’il te dominait. C’est celui, dans les dix dernières années, qui me semble avoir été le plus méchant, le plus agressif, le plus dans le combat. J’étais content de me retrouver avec lui ensuite… »

Concernant le plus beau stade, il évoque celui de Cardiff, lors de la finale de Champions Cup du RCT contre les Saracens, en 2014. Extrait:

« Le Millennium à Cardiff. C’est la deuxième victoire du RCT en Coupe d’Europe, ma première, en 2014 (face aux Saracens, 23-6). Le toit était fermé, il y avait presque 80 000 personnes dans le stade. Tu sens une ambiance tellement rugby. C’était aussi la première fois que je jouais dans un stade fermé. Les supporters sont très proches, ça résonne, il y a des flammes quand tu entres. Il m’a vraiment impressionné. »

Le moment où il s’est senti le plus fort ? Lorsqu’il est arrivé à Toulon en 2014. Extrait:

« Je dirais que c’est à partir du début des phases finales en 2014. Je suis arrivé comme joker médical à Toulon, en mars je crois. On fait le doublé Coupe d’Europe – Top 14 et j’enchaîne la tournée avec les Bleus en Australie. Après la tournée, l’entraîneur des avants (des Bleus) Yannick Bru me fait comprendre que j’ai encore du boulot pour être au niveau international et là je me mets à manger très équilibré, à tout peser, à faire très attention. Jusqu’en décembre de la même année, j’ai eu cinq ou six mois où ça se passait vraiment très bien, je me sentais fort, j’étais tout le temps bien en mêlée. Jusqu’à ce que je me casse le pied au début de l’année 2015. Je n’avais pu faire qu’un seul match du Tournoi et j’ai aussi manqué la Coupe du monde. C’est le moment où j’étais à mon meilleur niveau. »