Alain Tingaud prévient World Rugby : « A force de nous chauffer les oreilles, on va se fâcher »
Alain Tingaud prévient World Rugby : « A force de nous chauffer les oreilles, on va se fâcher »
Le mercredi 8 juillet 2020 à 16:58 par David Demri
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Le vice-président de la Ligue Nationale de Rugby, Alain Tingaud s’est confié via RMC Sport pour évoquer la volonté de la Fédération Française de Rugby d’organiser six matches du XV de France cet automne au lieu de cinq.
Ce-dernier estime que les intérêts des clubs doivent être préservés. Il rappelle que contrairement à ce qui se dit, la Ligue souhaite également une équipe de France performante.
Cependant, cela ne pourra pas se faire au détriment du Top 14. Extrait:
« La Fédération nous a fait un compte-rendu de la réunion de hier à World Rugby. Bernard Laporte a confirmé la fenêtre internationale que nous connaissions et que la règle 9 va pouvoir s’appliquer sur cette fenêtre. Maintenant, on va devoir travailler sur comment on aide l’équipe de France sur cette période octobre-novembre sans pénaliser le championnat et nos clubs. Il faut que les intérêts des clubs soient préservés et qu’on trouve un moyen de collaborer pour l’équipe de France. Car contrairement à ce que beaucoup disent, les clubs de Top 14 veulent une équipe de France performante. Ils y contribueront mais pas au détriment du Top 14. Sans un grand championnat, on n’a pas de joueurs et d’équipe de France. »
Il rappelle que la Ligue Nationale de Rugby et les présidents des clubs du Top 14 ont refusé l’organisation de six matches du XV de France cet automne.
Il comprend-là encore la Fédération Française de Rugby, mais il ne souhaite pas que le Top 14 se retrouve à son tour en danger. Extrait:
« Six matches, cela n’est pas la proposition très claire que nous avons faite et qui a été validée à l’unanimité par tous les présidents, y compris de Pro D2. C’est d’avoir cinq dates, cinq matchs incluant le France-Irlande, le dernier match du Tournoi. La Fédération, elle, voudrait six matchs, dont France-Irlande, soit cinq plus un, dont trois à la maison pour remplir les caisses. Nous, ce qui représente déjà un gros effort, on a proposé quatre plus un. On comprend la volonté de la FFR mais nous sommes aussi en plein milieu d’une crise terrible pour le rugby professionnel. On ne peut pas mettre tout en danger. On va discuter et trouver un compromis et la solution la moins pénalisante pour nos clubs. »
Il regrette que World Rugby n’écoute pas les propositions effectuées par la Ligue Nationale de Rugby. Extrait:
« La Ligue est dans une optique de gestion d’une situation compliquée en essayant de protéger les intérêts de tout le monde. On comprend bien que Bernard Laporte, en tant que vice-président de World Rugby, a une double responsabilité pour la France et le monde, et donc les pays du Sud qui sont dans une situation certainement encore plus compliquée que les fédérations française, anglaise et celte. Nous en sommes tous conscients mais ils doivent aussi s’organiser pour être un peu moins dépendant des pays du Nord. J’ai cru comprendre qu’ils allaient refaire des compétitions entre eux, tant mieux. Mais qu’ils arrêtent de vouloir casser les championnats des clubs professionnels en Europe parce qu’ils ont des problèmes. On essaie de trouver des solutions à nos problèmes, ce serait bien qu’il fasse de même de leur côté. Nous ne sommes pas la sécurité sociale du monde. Il faut que chacun prenne ses responsabilités. A la LNR, nous sommes parfaitement conscients de la situation mondiale du rugby, qu’on arrête de dire le contraire. On demande depuis des années à être intégrés à toutes les négociations afin de donner notre avis et faire des propositions. Nous avons d’ailleurs fait une proposition d’équilibre qui permet à tout le monde de survivre et de vivre correctement. Mais on ne nous écoute pas. Si on ne veut pas nous écouter, on fera ce qu’il faut. »
Alain Tingaud l’annonce : si World Rugby n’écoute pas la Ligue, la LNR pourrait se fâcher. Extrait:
« Je n’en dirai pas plus. A force de nous chauffer les oreilles, on va se fâcher. Pour le moment, on ne s’est pas fâché, et on a dit qu’on voulait collaborer et étudier la meilleure des solutions possibles. Quand les gens font la sourde oreille, n’écoutent même pas nos propositions et ne nous intégrèrent pas, à un moment cela fâche. »
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1 Commentaire
Il parle comme un futur président de la LNR !!!
Mais rouler des mécaniques, avant toute négociation, est rarement pris au sérieux par des personnes dont la qualité est indiscutable ! ….