La dernière journée de Top 14 a été marquée par le match entre Montpellier et Toulon. La victoire du MHR satisfait notre consultant Alain Penaud dans la mesure où c’est celle du jeu.

« Alors finalement, Fabien Galthié garde son scooter. Plus sérieusement, c’est vrai que nous avons suivi Montpellier toute la saison et que j’ai aimé la qualité de jeu de cette équipe. Je préférerai toujours cela à une équipe qui mise sur les individualités pour faire avancer le collectif, comme peut le faire Toulon. J’aime savoir qu’en 2011 un club avec un bon staff et sans le plus gros budget peut arriver en phase finale. Pour moi, rien ne remplacera la qualité du jeu proposé par des équipes comme Montpellier, Clermont ou le Stade Toulousain.

Jouer, c’est se faire plaisir

Pour revenir à ce match entre Montpellier et Toulon, et bien au final il n’y en a pas eu. On parle d’un manque d’envie pour le RCT. Mais c’est quelque chose qui se construit tout au long de la saison. En misant sur le jeu et le plaisir qui en découle, Montpellier a su mobiliser ses joueurs. Ils se sentent tirés vers le haut par leur staff et ont envie de se défoncer tous les week-end. L’addition de compétence ne remplacera jamais le plaisir. Et c’est bien pour le rugby français de voir arriver des équipes fraîches comme Montpellier.

Je voudrais également revenir sur quelque chose. On m’aborde souvent en me disant « Il n’y a plus de 10 en France ». C’est un débat vieux comme le rugby. Et franchement, quand je vois le match de François Trinh-Duc face à Toulon… En fait, il n’y a pas assez de jeu en France. Mettez du jeu et vous verrez des 10 éclore. Parce que Trinh-Duc, samedi, il a mangé la soupe sur la tête de Wilkinson, une référence mondiale. J’espère que les entraîneurs du XV de France ont regardé ce match. Parce quand ils sont mis dans ces conditions de jeu, nos 10 peuvent s’éclater et emmener avec eux toute l’équipe. Mis dans de bonnes conditions, comme à Montpellier, Trinh-Duc peut prendre de l’influence sur le moral de l’équipe de France et la tirer vers le haut. Pour moi, c’est un des tous meilleurs et il s’est considérablement amélioré.

Et si finalement la surprise c’était le Racing ?

L’an dernier, Perpignan et Toulon s’étaient qualifiés pour les demi-finales. Cette année, ils ne sont pas en barrage. Je pense que c’est, là aussi, lié à des problèmes de jeu. L’an dernier, l’USAP était plus mobile et jouait plus sur la largeur. Mais ils ont aussi eu de nombreux blessés et des erreurs de gestions sur certains matches qui leur ont coûté l’Europe. Pour Toulon, je ne suis pas trop surpris. Le projet de jeu est à trop court terme et basé sur les individualités. Le jour où celles-ci ne sont pas en phase ou hors du coup, c’est toute l’équipe qui le paye. Dans ce système, le Racing est un peu l’exception qui confirme la règle. Parce que sur le papier, son cas est proche de celui du RCT. Mais le Racing a su faire évoluer sensiblement son jeu pour être un peu plus offensif. Mais de nombreux matches ont été laborieux et le sujet n’est pas encore totalement maîtrisé. Finalement, ce sont peut-être eux les invités surprise des phases finales ».