Alexandre Ménini: « J’essaie de ne pas avoir la tête dans les nuages »

Alexandre Ménini: « J’essaie de ne pas avoir la tête dans les nuages »

Le jeudi 12 juin 2014 à 17:45 par David Demri

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dans-la-meme-saison-alexandre-menini-est-passe-des_1922194_330x450Depuis trois mois, le pilier Alexandre Ménini rabâche qu’il vit des instants magiques: promis à la Pro D2 avec Biarritz, il termine sa saison bardé de deux titres avec Toulon et d’un statut d’international qu’il étrennera samedi face à l’Australie.

A 30 ans, voilà Alexandre Ménini soudainement projeté dans la lumière, retraçant à l’envi un parcours atypique et sinueux, forgé avec détermination mais aussi, reconnaît-il volontiers, une part de chance. « C’est vrai que c’est un conte de fées, c’est génial, mais j’essaie de ne pas avoir la tête dans les nuages« , soulignait-t-il jeudi, à 48 heures de chanter sa première Marseillaise sous le toit de l’Etihad Stadium de Melbourne. « C’est un rêve de gosse, poursuivait-il. J’ai décidé de faire du rugby mon métier quand j’ai vu l’équipe de France à la Coupe du monde 1999 en train de chanter les hymnes. J’ai été pris d’émotion et je savais que c’était ça que je voulais faire. »

Reconverti de la 3e ligne au poste de pilier

Rompu aux joutes obscures de la Pro D2, Ménini (1,83 m, 115 kg) semblait encore il y a peu condamné à y retourner avec le maillot de Biarritz sur les épaules. Jusqu’à ce que le pilier anglais du RCT Andrew Sheridan se blesse et que le manager Bernard Laporte le fasse venir comme joker médical, avec l’assentiment du président du BO Serge Blanco. On est en mars 2014 et le Mosellan donne alors un grand coup d’accélérateur à sa carrière. Avec les « Galactiques » toulonnais, il participe au sacre européen, à celui du Top 14 et gagne aussi son billet en Bleu pour « Oz », l’Australie. De quoi en garder les yeux écarquillés. « Quand on joue en Pro D2, l’équipe de France on en rêve mais on sait que ce n’est pas possible, remarque-t-il. Mais j’ai toujours eu cette idée en tête, même à 30 ans« .

« Je n’ai jamais lâché, quelle que soit la situation, renchérit-il. J’ai toujours continué à garder cette ligne conductrice pour jouer au plus haut niveau« . Il faut reconnaître une sacrée ténacité à Ménini qui, poussé par son rêve, a quitté le cocon familial à 16 ans pour la section sport-études du lycée Lakanal de Sceaux (Hauts-de-Seine). Il joue alors 3e ligne, mais les entraînements à répétition au Stade français l’étoffent physiquement. Fabrice Landreau, alors talonneur du club parisien, lui conseille ce poste, mais un autre N.2, Benjamin Kayser, recommande d’allier ses qualités ballon en main à la position de pilier gauche, pour se bâtir un profil rare. « Les premiers matches que je faisais, je ne mettais plus un pied devant l’autre après les mêlées tellement je lâchais du jus, sourit-il. Je me suis accroché car ça me plaisait d’avoir un contact direct avec l’adversaire« .

Du Pro D2 à l’équipe de France

Il obtient un premier contrat pro à Oyonnax où ses parents ont déménagé, se « régale » sept mois à Rumilly en Fédérale 1, rejoint ensuite Béziers (avec le talonneur Brice Mach) puis Aix-en-Provence, pour des week-ends dans l’anonymat de la Pro D2. En 2010, il signe à Mont-de-Marsan, y rencontre son épouse, une amie d’enfance de l’ouvreur Rémi Tales, et surtout connaît enfin la joie d’une montée en Top 14, en 2012, alors qu’il s’apprête à fêter ses 29 ans. Et quand le Stade Montois descend, il fait ses bagages pour Biarritz, au début de l’exercice 2013-2014. »Je me suis alors dit que j’avais accroché le bon wagon pour rester en Top 14 au moins quelques années de plus, se souvient-il.Quatre mois plus tard, quand je voyais les défaites qui s’accumulaient, je me suis dit que je repartais en Pro D2. Mentalement c’était difficile« .

La suite est forcément magique. Avec le risque de se croire déjà au bout du chemin, avant même de disputer son premier match en Bleu. « Mon leitmotiv c’est de me concentrer sur samedi, rentrer sur le terrain pour tout donner et prendre du plaisir. On fera les comptes à la fin du match« , assure-t-il, fort de son vécu et d’un sens peut-être plus aigü que d’autres du caractère volatil et baroque de la vie.

Source: rugbyrama.fr

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6 Commentaires

  1. Georges 12 juin 2014 at 18h- Répondre

    :-* :yes: ..encore une de ces pépites que MOURAD et son Staff ont l’Art de découvrir…à contrario des Savare et Lorenzetti pour ne parler que d’eux qui sont continuellement dans la polémique alors que Moumou ne fait que répondre et se défendre !!. :reallypissed: :no: .Après l’on dit que c’est notre Prez qui palabre ?:-)…épicétou…Allez TOULON…

  2. Genty83 12 juin 2014 at 18h- Répondre

    C’est une aventure assez fabuleuse.
    Bravo à lui, et qu’il sorte une belle prestation face aux Wallabies. Et il va le faire !!!

  3. Valéria 12 juin 2014 at 18h- Répondre

    :kissing: @Georges:délicieux chauvin,fayot,tête de Panurgie Mouradophile,et Dieu sait encore de tels épithète dont on t’a affublé;on te remercie pour ta constance à défendre les tiens! Cétou!

    • Georges 12 juin 2014 at 18h- Répondre

      :-* ..merci..jolie Prof de philo en ton beau Comté Niçois…Lundi les Bacs…la fidélité..ça eut payé ! :beer:

    • Genty83 12 juin 2014 at 18h- Répondre

      Hummm, Valeria….
      Si tu veux envoyer une déclaration à Georges… Fais le par texto, sur le blog c’est un peu « voyant » :laugh:
      Mais cela ne me regarde pas. :worship:
      Heuuu… Sinon tout va bien dans le 06, bonne ambiance? Les filles sont prêtes pour le Bac… 😉

  4. TronchonTronchon83 12 juin 2014 at 18h- Répondre

    HS en direct du Rugbynistère.

    Test match – La composition inédite du XV de France.

    L’Australie a mis une salade (50-23) à l’équipe de France ce weekend. Les joueurs de PSA étaient rarement à leur place, et les Australiens ont pris l’habitude tout le match de prendre le ballon et d’aller marquer, sans prêter aucune attention à qui ils avaient en face d’eux. En témoigne cette composition du XV de France pour le moins originale en vue du 2e test-match face aux Wallabies qui commence par Brice Dulin en pilier gauche, et finit par Alexandre Menini à l’arrière… (Les postes ont été inversé du 1 au 15 dans la presse).

    Peut-on en vouloir tant que ça aux Australiens ? La prestation de la France a été tellement compliquée que les joueurs eux-mêmes donnaient l’impression de ne pas savoir où ils étaient. Il est également fort probable qu’en voyant le retour de Mathieu Bastareaud ils se soient dit :  » le sélectionneur veut stabiliser la mêlée et il fait donc rentrer son joueur le plus costaud en pilier droit « . Où est le problème, le Toulonnais, avec ses 120 kg pour 1m83, a parfaitement le gabarit pour tenir la mêlée. Et quand on connaît son abattage dans les rucks…

    Vous avez donc cru à une erreur des journalistes australiens, et bien non, il s’agît d’une innovation de Philippe Saint-André. En effet, il a bien vu qu’en alignant les joueurs plus ou moins à leur poste cela ne fonctionnait pas et a donc décidé de tout révolutionner. Une paire de centre Alexandre Flanquart-Rabah Slimani est une association avec un potentiel énorme, un peu à la Jauzion-Fritz de la grande époque. Brice Dulin en revanche semblait très peu enchanté par son repositionnement, pour ne pas dire contrarié. Le sélectionneur a donc choisi de ne conserver que Damien Chouly à son poste, sans doute car il a été un des rares à surnager samedi dernier…

    En savoir plus sur http://www.lerugbynistere.fr/news/insolite-quand-australiens-proposent-saint-andre-aligner-mathieu-bastareaud-pilier-gagner-2e-test-match-1206141039.php#s1kZ18qItYDi6iqV.99