Mario Ledesma: « Les Toulonnais ont mis l’accent sur l’épreuve de la mêlée fermée »
Mario Ledesma: « Les Toulonnais ont mis l’accent sur l’épreuve de la mêlée fermée »
Le lundi 2 juin 2014 à 19:33 par David Demri
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Dans le Midi Olympique de ce jour, l’entraîneur des avants de Montpellier, Mario Ledesma a analysé la victoire du Rugby Club Toulonnais contre Castres, samedi après-midi au Stade de France, à l’occasion de la finale du Top 14. Extrait:
Quelle analyse faites-vous de la victoire du RCT ?
Je pense tout d’abord que la finale du Top 14 a souffert de la comparaison avec son homologue anglaise : celle de Premiership fut spectaculaire, mais pas la nôtre… Passé ce constat, Toulon a fait la différence par sa dimension physique. Après quelques minutes de jeu, je me souviens de m’être demandé comment les Castrais pourraient s’en sortir… Les Toulonnais étaient supérieurs à l’impact, dans les rucks, en mêlée, et ont fait jeu égal en touche, qui est traditionnellement une spécialité du Castres olympique. Enfin, vous avez un buteur, en l’occurrence Jonny Wilkinson, qui fait un sans-faute, et l’autre, Rory Kockott, qui est à 40 %…
L’essai de Max Evans en contre n’a pas changé votre pressentiment ?
Pas vraiment non, car il s’agit d’un coup de génie. Dans les autres secteurs, les Toulonnais étaient supérieurs. Bien sûr, il est toujours possible de gagner un match sans dominer, mais ce ne fut pas le cas cette fois-ci. Si encore les Castrais avaient pu profiter de l’indiscipline adverse… mais cette saison, le RCT est une équipe particulièrement disciplinée. Ils font peu de fautes, ne paniquent jamais… dans ces conditions, je ne voyais pas le CO passer.
Quelle analyse faites-vous de la conquête ?
De toute évidence, les Toulonnais ont mis l’accent sur l’épreuve de la mêlée fermée. Pas pour lancer le jeu, mais pour faire mal aux Castrais. On l’a vu : plutôt que de sortir le ballon et de le jouer, Steffon Armitage le gardait le plus longtemps possible dans ses pieds pour attendre la pénalité. Et ils y sont parvenus : sur les seules mêlées, ils ont récolté des pénalités, et capitalisé neuf points. Je m’attendais à ce qu’ils insistent sur ce secteur.
Quel regard portez-vous sur la performance du pilier droit argentin de Castres, Ramiro Herrera ?
Ramiro est une très bonne surprise, en effet. Il s’est très vite adapté et a effectué de très bons matchs, notamment contre nous en demi-finale : il est très mobile, puissant, actif en attaque et sérieux en défense. J’ai d’ailleurs échangé à son sujet avec ses entraîneurs en Argentine, et notamment Mauricio Reggiardo qui suit les jeunes. Il m’a avoué qu’il avait été surpris de ses performances en France, et qu’elles lui ont valu d’être convoqué avec les Pumas pour disputer les prochains Four-Nations. Seulement voilà, il doit encore progresser dans sa tenue en mêlée fermée.
Il faisait pourtant face à un autre jeune joueur, à savoir Xavier Chiocci qui n’a que 24 ans…
Oui mais vous savez, la mêlée ne se limite pas à un duel. Quand un pilier droit pousse, il n’affronte pas que son gaucher. Face à lui, Herrera avait Botha et Williams, ainsi qu’un excellent talonneur en la personne de Craig Burden, sans oublier celui que je considère comme le meilleur droitier d’Europe, voire du monde, à savoir Carl Hayman. Et en plus, Chiocci a fait un super match…
La prestation de l’alignement toulonnais vous at- il surpris ?
Non, parce que l’on savait à quoi s’attendre avec la titularisation d’Ali Williams, qui est l’un des meilleurs sauteurs au monde. Et puis avec Botha, Fernandez Lobbe et Smith, sans oublier Burden qui est précis dans ses lancers, les Toulonnais avaient de quoi assurer leurs lancers. Mais c’est peut-être sur ce secteur qu’ils ont le plus marqué psychologiquement les Castrais. D’habitude, ces derniers sont toujours en mesure de contrer l’adversaire. Cette fois-ci, ils n’ont pas pu le faire, et ça leur a fait mal. D’habitude, c’est Castres qui, après une touche trouvée dans les 22 mètres, enchaîne sur un maul et pousse l’adversaire à la faute pour récolter une pénalité. Là, c’était Toulon. D’une certaine façon, les Toulonnais ont contré les Castrais sur leurs points forts.
Pourquoi les deux équipes ont rarement eu recours aux ballons portés ?
Parce qu’elles ont été pénalisées quand elles y ont eu recours. Mais même si, personnellement, j’ai trouvé M. Berdos sévère sur ce secteur, il a été cohérent. Du coup, les deux équipes n’ont pas vraiment capitalisé sur les mauls. Le seul qui a rapporté une pénalité à Castres était en toute fin de match et il n’a pas servi à grand-chose.
Avez-vous été frustré de voir si peu de lancements de la part des trois-quarts toulonnais ?
De toute évidence, leur intention n’était pas de lancer le jeu, mais de contrôler la partie en occupant le terrain. Mais c’est compréhensible, dans la mesure où ils ont une équipe taillée pour cela : avec Mitchell et Armitage au fond du terrain, les Toulonnais disposent de deux excellents botteurs capables d’occuper le terrain. Ensuite, ils envoient Habana au point de réception qui, avec sa vitesse de pointe et sa détente, fait des ravages dans les airs. L’autre jour, un ami me demandait pourquoi David Smith ne jouait pas davantage : je lui ai répondu que c’est parce qu’il n’est pas aussi bon que Habana sur les ballons aériens.
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La réponse à « Pourquoi Smith n’était-il pas titularisé? ». Habana a récupéré beacoup de ballons dans les airs et met très vite la pression sur les adversaires lors du jeu au pied. Je l’ai également trouvé intraitable défensivement. Certes, il n’a pas fait de traversé fulgurant du terrain, mais il faut bien avoué qu’il n’a pas été très heureux sur les ballons qu’il a reçu. Le seul gros point négatif étant pour moi la touche directe qu’il trouve, nous faisant reculer de plusieurs dizaines de mètres.
« Sans oublier celui que je considère comme le meilleur droitier d’Europe, voire du monde, à savoir Carl Hayman ».
Ca me fout les frissons. C’est vrai que Carl est un monstre de puissance et a un abattage exceptionnel pour son gabarit.. Quel joueur ! Et quelle discrétion hors des terrains..
Carlito c’est tout simplement pour moi depuis deux ans le meilleur pilar au monde et il a déjà été , efficace en défense , propre sur les libérations … Va péter quand c’est nécessaire , et rappelez vous sa première saison , mais c’est lui hayman et patati et patata , certains au stade et sur le forum l’ont un peut démonter sur ces performances , mais des qu’il a trouvé ces repères en top 14 et au changement de règles de la mêlée ,il a récupérer son meilleur niveau et est même devenu je trouve encore meilleur dans le jeu courant qu’avant !!! Et chiocci nous fait une belle saison , Castro un peut moins , mais nous montre qu’il est pas éteind sur ces trois dernières rentrées , surtout sur celle contre racing.sans oublier Andrew !!! Burden monstrueux , chiocci revient fort avec son dynamisme qu’on lui connaît . Donc oui jonny Matt stb Drew et delon font des parties de dingue …. Jonny est un dieu certes mais sans nos poutres mobiles à l’avant et nos guerriers de la deuxième latte et suivit d’une 3ème ligne d’anthologie , jonny ne pouvait que être cent fois meilleur !!! Putain ces gars la ,ont tout simplement fait rentrer notre club dans l’histoire , putain c’est énorme , vive Toulon vive la rade Mb bl jonny Matt le brin de muguet Félix pour notre stade mythique , putain mais allllllllleeeeezzzzzzzz ttttooouuulllloooonnnnnn bordel !!!!!
………………….. Elles sont belles les interrogations , voir plus , entendues en cours de saison …….. 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 🙂
Pour avoir laissé trainer mes oreilles ici et là après le match, je peux vous dire que le minot Kéké était de toutes les discussions: solide en mêlée et présent dans l’ouvert!!
Le Merdol, depuis nos deux victoires historiques, nous fait plus beau que la musique et ils ajoutent que Chiocci, a fait exploser Herrera sur la pression!!
Il y deux mois ils ne connaissaient pas Kéké et aujourd’hui ils le mettent sur un piédestal!!
J’en profite pour rendre hommage au travail de Delmas si décrié jusqu’en Janvier.
On m’a raconté, avec la mise en place des nouvelles règles en mêlée, que Jacques voulait faire changer Carl dans son positionnement!!
Rien que cela!
Mais comme il n’osait (vu le pédigrée du Monsieur) pas et qu’il ne parle pas bien du tout anglais, il ne savait pas comment le lui dire!
Et puis il a fini par le lui faire comprendre et bien le grand Carl l’a très bien pris et l’en a remercié!!
C’est pas la classe le grand Carl?
C’est à cette annecdote que Carl fait allusion, entre les lignes, dans son interview dans le Merdol.
Bref nous avions perdu en 2012 par la mêléee, nous avions été domines par Castres l’annéee dernière dans ce secteur et cette année nous gagnons grâce à notre suberbe mêlée!
Et comme aime à le rappeler Georges: » No scrum, no win »!
Merci Jacques d’avoir rendu la fierté à notre mêlee!