Jonny Wilkinson fait l’unanimité dans le monde du rugby

Jonny Wilkinson fait l’unanimité dans le monde du rugby

Le lundi 2 juin 2014 à 14:33 par David Demri

3 Commentaires

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wilkinson_toulon_absenceL’ouvreur anglais a toujours fait l’unanimité autour de lui. Ceux qui l’ont côtoyé racontent.

MOURA D BOUDJELLAL
Le président de Toulon

« Quand j’ai fait signer Jonny, en 2009, personne n’y croyait. Tout le monde pensait qu’il serait encore blessé. Je me suis demandé ce que j’avais fait… Et puis j’ai vu ce qu’était un grand monsieur, un grand joueur. Il m’impressionne comme rarement je l’ai été dans ma vie. Les autres jouent au rugby, pratiquent ce sport avec talent. Lui, ce n’est pas un joueur, c’est un artiste. Il est comme un peintre, un musicien, un sculpteur : il crée une oeuvre sur le terrain. Ses gestes, ses attitudes, ses regards, ses inspirations, tout est tourné, de façon unique et particulière, vers son art. Rien ne peut l’en détourner. C’est ce qui est fascinant chez lui. C’est une des grandes rencontres de ma vie. »  

PHILIPPE SAINT-ANDRÉ
Sélectionneur du quinze de France, entraîneur de Wilkinson entre 2009 et 2011

« C’est un très grand serviteur du RCT. Quand Mourad l’a fait signer, c’était un pari énorme. Il avait dû jouer huit ou dix matches en deux saisons avec Newcastle (en fait 15 en 2007-2008 mais seulement 4 en 2008-2009). Il a été un leader de travail, de professionnalisme. Jouer à Toulon, pour lui, ce n’était pas le soleil et les plages de Saint-Tropez, mais une équipe de haut niveau. C’est un grand monsieur, humble, respectueux. C’est un vrai champion : doué, mais travailleur. Une fois, je l’avais emmené comme 24e homme en Italie, en Challenge européen, pour surveiller qu’il ne s’entraîne pas trop. (Rire.) C’est le seul joueur avec qui j’ai eu ce problème. Il est d’un tel pragmatisme, c’est un régal pour un entraîneur. Mourad disait qu’il veut lui faire une statue mais, dans le coeur des Toulonnais, il sera aussi toulonnais qu’un Éric Champ. Il aura marqué l’histoire moderne et le rugby professionnel à Toulon. ».

JAMIE NOON
Ancien coéquipier à Newcastle et en sélection

« On a passé onze saisons ensemble à Newcastle. Dès les catégories de jeunes, c’était notre modèle. C’était étonnant pour nous, du même âge, de voir son énergie et son envie de faire les choses. À cet âge-là, tu sors un peu, tu vas voir les copains, mais lui était déjà super sérieux : un vrai pro à dix-huit ans. Au début, je n’ai pas compris, je me suis dit : “Ce mec est malade ou quoi ! Il faut voir autre chose que le rugby aussi !”. Mais son professionnalisme nous a aidés : on a eu honte qu’il en fasse plus que nous. Un matin, tu arrives à l’entraînement et tu te dis : “Je suis sorti hier, je sens un peu mauvais encore, et ce mec-là me défonce…”. Là, tu te demandes ce que tu veux faire dans la vie. Être pro ? Profiter ? Il nous a tous amenés plus haut. »

ROMAIN TEULET
Arrière de Castres, meilleur marqueur de l’histoire du Top 14

« C’était un match de Championnat, il y a deux ou trois ans. On m’a raconté qu’à la fin, Jonny m’avait attendu à l’entrée des vestiaires pour discuter, alors que nous, on faisait un tour d’honneur. Ça m’avait surpris, parce que c’est le Messi du rugby ! Même si on était de la même génération, je le considérais comme le joueur par excellence. Je m’en suis excusé auprès de lui quelques semaines après, où on a pu parler. Il était admiratif de mes performances. Venant de lui, ça m’a touché ! Il voulait qu’on échange sur la passion qu’on a. Il savait que j’étais un stakhanoviste du jeu au pied, comme lui… On a une passion tellement immense… C’est à travers le regard des autres qu’on se rend compte qu’on est en décalage. On échange encore, avec Jonny, on a tissé des liens. Il est encore plus grand que ce qu’il a fait dans le rugby. »

DAVE ALRED
Spécialiste du jeu au pied, conseiller de Jonny Wilkinson

« La semaine dernière encore, on a fait un exercice pour la première fois de notre vie, après quinze années ensemble ! Mais même aujourd’hui, on cherche toujours ce qu’on peut améliorer, à repousser les limites. Là est le plaisir, et c’est ce qui a permis son enthousiasme juvénile jusqu’à cet âge-là ! Mais je retiendrai surtout mon rendez-vous avec lui alors qu’il sortait de rééducation après la blessure à un genou, en 2008. On s’est assis et on a réalisé que l’hyperextension, qui se produit sur les coups de pied, allait raccourcir sa carrière de manière radicale. On s’est dit : “On va tout changer !” Il a répondu : “D’accord, on recommence tout. Et on sera quand même plus fort qu’on n’a jamais été avant.” C’est ce que je lui disais : quand tu es blessé, l’important, ce n’est pas de recommencer à jouer ; c’est devenir encore meilleur qu’avant. Et c’est ce qu’il a réussi. Tout le monde se souviendra de certains coups de pied dans certains matches… mais pour moi, ça, c’était un moment capital. »

BERNARD LAPORTE
Le manager de Toulon

« Ça a été un honneur de l’entraîner. En arrivant, je ne m’attendais pas à découvrir un homme comme ça. C’est un grand professionnel. Dans le rugby, les gens se contentent souvent du strict minimum. Mais quand on fait plus et qu’on travaille comme Jonny le fait, on devient le meilleur de sa génération. C’est le joueur qui m’a le plus marqué dans ma carrière. »

Source: lequipe.fr

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3 Commentaires

  1. angeluxembourg 2 juin 2014 at 14h- Répondre

    Sincère et sympa la déclaration de Teulet

    • SnEk01 2 juin 2014 at 15h- Répondre

      Très grand bonhomme aussi le Romain, bien que petit par la taille !

  2. CHUk Maurice 2 juin 2014 at 16h- Répondre

    Bravo teulet