Toulon n’avait jamais connu une telle ferveur
Toulon n’avait jamais connu une telle ferveur
Le lundi 2 juin 2014 à 11:12 par David Demri
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La ville a vécu hier une journée de transe pour saluer les champions d’Europe et de France. La fête a été totale.
NON, TOULON n’avait pas encore tout vu. En cent six ans d’existence, le RCT en a traversé des grands moments avec ses trois titres de champion de France, en 1931, 1987 et 1992. Mais ce qu’ont vécu la ville et le club, hier, n’avait plus rien à voir avec ce glorieux passé. L’histoire a été balayée et s’est écrite au présent dans une ville totalement fada de son équipe de rugby. Cette journée du 1er juin 2014 restera pour longtemps dans l’histoire de la préfecture du Var. Pour les joueurs, elle avait commencé dès le coup de sifflet final, samedi soir. Les glorieux champions de France et champions d’Europe ont évidemment passé la nuit à fêter le titre, même s’ils n’ont pas fait d’excès. Comme s’ils savaient ce qui les attendait à leur retour à la maison, ils se sont contentés de dîner ensemble et de boire quelques bières dans leur hôtel, à Suresnes, avec leurs familles. Ils y ont reçu la visite du prince Albert de Monaco, grand amateur de sport, qui est venu dîner avec eux. Ensuite, quelques joueurs ont pris le chemin du VIP Room, rue de Rivoli, où une salle avait été privatisée par le club. Mais pas de folie, donc. Après avoir salué les trois internationaux (Michalak, Bastareaud, Menini) qui devaient s’envoler pour l’Australie hier soir et qui sont donc restés en région parisienne malgré eux, ils avaient rendez-vous dans la matinée pour prendre l’avion et enfin retrouver leurs supporters. Arrivés en début d’après-midi à l’aéroport d’Hyères une heure et demie plus tard que prévu, ils étaient déjà attendus par 500 personnes qui ont mis le feu au tarmac. Il était temps alors d’entamer leur tour d’honneur de la ville, orchestré pour mettre le feu à la Rade.
DES DIZAINES DE MILLIERS DE PERSONNES DANS LES RUES
Pris dans une douce euphorie, Jonny Wilkinson et ses hommes ne se rendaient pas compte que les supporters du RCT étaient déjà là depuis des heures, les premiers à se masser sur le port arrivant tôt le matin. En attendant ses héros, la marée rouge et noire a fait la fête dans les rues de Toulon, elle a chanté, elle a dansé, elle a salué son RCT, elle a célébré le dieu Jonny Wilkinson. Sur le marché du cours Lafayette, tout le monde avait le sourire, la bonne humeur était générale. Les commerçants avaient sorti les drapeaux aux couleurs du club. Dès midi, le quai du port ressemblait plus à une tribune du stade Mayol. Du rouge et du noir partout qui s’accumulait devant la mairie. Avenue de la République, la foule s’amassait, sur le port aussi. Combien étaient-ils ? Des dizaines de milliers, au moins 50 000, le chiffre de 100 000 a même été avancé, dans une ville qui compte 166 000 habitants. La frénésie s’installait alors qu’une sono crachait le gros son d’ACDC, le groupe qui accompagne l’entrée des joueurs à Mayol. Le pilou-pilou reprenait régulièrement le dessus, puis tout le monde s’est tu quand un bateau de la marine nationale dans le port de Toulon a fait retentir sa sirène pour annoncer l’arrivée des héros à bord du Lou Merou,une navette maritime. Toulon retenait son souffle et allait vivre une foudroyante charge émotionnelle en voyant le bateau s’avancer dans la Rade avec à son bord cette équipe qui est entrée dans la légende avec le doublé Coupe d’Europe-Top 14. Puis les joueurs et le staff se sont rendus à pied à la mairie, avant de s’offrir un énième bain de foule place de la Liberté, qu’ils ont rejointe à bord d’un camion ouvert au milieu d’une foule en transe. Une véritable journée historique, démesurée, comme ce peuple varois qui n’a sans doute pas fini de fêter cette saison 2013-2014.
Source: lequipe.fr
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