David Darricarrère: « On n’est pas favori malgré notre titre de champion de France »
David Darricarrère: « On n’est pas favori malgré notre titre de champion de France »
Le vendredi 30 mai 2014 à 17:08 par David Demri
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L’entraîneur des arrières du Castres Olympique, David Darricarrère a évoqué la finale du Top 14 à venir contre le Rugby Club Toulonnais, dans les colonnes du Midi Olympique.
Interview intéressante à lire ci-dessous:
Il y a un an, auriez-vous imaginé préparer la finale de Top 14 avec le CO ?
Écoutez : à la même époque l’an dernier, Serge (Milhas, N.D.L.R.) et moi étions dans les tribunes du Stade de France, aux côtés
des anciens du CO, pour assister à la finale. Tous les supporters que nous croisions nous disaient : « L’an prochain, il faut faire mieux et revenir à Paris ! » Déjà, on leur répondait qu’il serait difficile de faire mieux (sourire). Quant à un retour en finale… On leur disait que ça allait vraiment être difficile aussi ! Et voyez ce qui s’est passé… Ces derniers jours, des gens m’ont montré des photos prises avec nous au Stade de France lors de cette première finale et nous y revoilà. C’est formidable. Nous les avons entendus.
En évoquant Serge Milhas récemment, Fabien Galthié nous confiait que la chose la plus dure pour un entraîneur est de prendre en main une équipe championne de France. Est-ce le cas selon vous ?
C’est sans doute vrai… Même si nous avons beaucoup été aidés par les joueurs, qui se sont lancés à fond derrière nous dans le nouveau projet, par Matthias (Rolland) et par les dirigeants qui nous ont facilité la tâche. Après, nous avons bossé comme des fous. Et c’était vraiment dur par moments. Alors c’est une immense satisfaction que de pouvoir défendre ce titre au Stade de France.
Vous avez disputé deux finales de Pro D2, dont une remportée, quand vous entraîniez La Rochelle. Cette expérience vous sert-elle aujourd’hui ?
Bien sûr. Même si le niveau est complètement différent, même si la tension est différente et que les joueurs, aussi, sont différents,
l’approche d’un match de phases finales en elle-même est toujours la même. Ton expérience est forcément bénéfique dans ces cas-là. Elle te permet d’actionner les bons leviers, de savoir pousser les coups de gueule quand il le faut, de rigoler quand il le faut… C’est dans ces moments-là aussi qu’une finale peut se jouer. Alors il est très important de les maîtriser le mieux possible.
Comment avez-vous évolué depuis ce temps-là ?
Quelque part, le fait de nous être séparés nous a fait du bien parce qu’on a vu d’autres choses. Cela nous a aussi enrichis. Mais nous sommes tout à la recherche de nouvelles choses, c’est notre fonctionnement. Et le fait de travailler avec Matthias nous a fait évoluer encore un peu plus cette année. Nous ne sommes plus les mêmes entraîneurs qu’avant, dans l’approche des matchs notamment. Dans la sérénité pendant les rencontres, aussi. On parvient à prendre un peu de hauteur, ce qu’on n’arrivait pas à faire quand on était en Pro D2.
Sentez-vous que l’expérience de l’an dernier sert, aussi, à votre groupe ?
Bien sûr, comme cela a servi au RCT cette année. L’expérience de ces matchs-là fait que, dans certains moments clés, tu paniques moins, tu es plus sûr de toi, plus confiant, plus serein. Tu maîtrises plus et mieux les choses. Après, je ne crois pas que cette expérience seule suffira à remporter le match. Il faudra beaucoup plus que ça pour venir à bout des Toulonnais.
Vous ont-ils impressionné en finale de H Cup ?
On n’a pas attendu cette finale pour savoir que c’était une super équipe ! Évidemment, nous savions qu’ils étaient capables de réaliser des performances de ce niveau. Après, faire un match aussi complet et maîtriser en finale de Coupe d’Europe, c’est une énorme performance.
Leur victoire constitue-t-elle plutôt une bonne ou une mauvaise nouvelle pour le CO ?
La première chose à dire, c’est qu’on est très contents qu’ils soient champions parce que cela démontre la très grande qualité du Top 14. Et cela prouve bien que c’est une grosse performance d’arriver en finale de ce championnat très relevé. En ce sens, nous étions les premiers supporters de Toulon samedi : leur victoire valorise le championnat français et, à travers lui, cela
nous valorise à nous aussi.
Le fait de ne pas être favoris est-il plus confortable pour vous ?
Si on n’est pas favori malgré notre titre de champion de France, c’est aussi parce qu’on s’est qualifié par la petite porte en terminant sixième et dernier qualifié. Maintenant, les phases finales sont ainsi faites que tout peut arriver. Et notre statut d’outsider n’exclut pas le fait que nous méritons d’être là où nous en sommes.
Les Toulonnais ont avoué avoir pris de haut le CO cette année et assuré qu’ils ne commettraient pas la même erreur. Pensez-vous que ce sera plus dur de gagner cette année ?
Je pars du principe qu’un match de phase finale, est toujours du 50-50. Tu ne sais jamais ce qui peut se passer : il y a toujours des faits de matchs, des tas de petits trucs qui feront basculer la rencontre d’un côté ou de l’autre. Ceci dit, nous sommes conscients qu’ils sont vraiment en pleine confiance et qu’ils maîtrisent complètement leur sujet. Alors on s’attend à quelque chose de très, très difficile.
Contrairement au RCT, votre équipe a bénéficié de quinze jours de préparation. Est-ce un avantage ?
Sincèrement, oui. Si on avait dû jouer le week-end dernier, il aurait fallu serrer les dents très fort… Nous avons laissé pas mal de jus, physiquement et mentalement, lors des deux matchs précédents, que ce soit à Clermont ou à Lille. On l’a vu quand on a retrouvé les joueurs après la demie : ils étaient vraiment fatigués. Il faut dire que nous avons beaucoup été sous tension pendant quinze jours. Pendant trois semaines même, parce qu’il y avait cette pression de savoir si on allait se qualifier ou pas lors du match à Bayonne pour la dernière journée de championnat. Derrière, nous avons enchaîné avec le déplacement à Montferrand, qui était un défi énorme. Ensuite, nous avons joué contre Montpellier qui avait réalisé une saison quasi parfaite. Rendez-vous compte ! Logiquement, nous avons puisé dans nos ressources physiques et psychologiques pour remporter ces rencontres. Alors ces quinze jours n’étaient pas du luxe.
Avez-vous été surpris par ce groupe cette saison ?
Oui et non. Non parce qu’on l’a suivi l’an dernier et qu’on connaissait ses valeurs. Elles ne se sont pas évaporées en quelques mois. La surprise, elle a eu lieu sur le dernier match, contre Montpellier. Ils m’ont étonné en allant chercher aussi loin au fond d’eux-mêmes, physiquement et psychologiquement, pendant les prolongations. Je pensais que ça allait être dur et ils sont allés chercher des ressources énormes. Ils m’ont bluffé.
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2 Commentaires
Si les favoris c’est eux !! Car ils sont champions de france !!!
ça commence à devenir lourd , favori pas favori , nous on est tout petit presque misérable … faut assumer les mecs , j’en peut plus de cette rengaine à deux balle , ils me feraient presque regretter d’avoir battu le stade Français !