Mourad Boudjellal rêve du Bouclier de Brennus depuis 2008 !

Mourad Boudjellal rêve du Bouclier de Brennus depuis 2008 !

Le vendredi 30 mai 2014 à 14:29 par David Demri

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le-president-du-rct-mourad-boudjellal-porteDepuis son arrivée à la tête du RCT, le président Mourad Boudjellal a fait du Bouclier de Brennus son objectif prioritaire. Et il s’en est donné les moyens.

Ramener le Bouclier de Brennus à Toulon: depuis 2008, c’est l’obsession du président du RCT Mourad Boudjellal, qui a bâti sa réussite en adossant ses ambitions à un audacieux sens des affaires. Ce rêve n’est pas encore réalisé – son équipe disputera sa troisième finale du Top 14 de suite samedi – que le dirigeant s’est déjà projeté sur un autre. Il l’a révélé dimanche, au lendemain du deuxième titre consécutif de son équipe en Coupe d’Europe. « Dans un an, j’essaierai de faire le plus gros truc que j’ai jamais fait. J’ai une idée dans la tête, une idée de fou. J’ai envie de signer les ‘Quatre Fantastiques’« , a-t-il lancé sans donner de noms.

« Un grand flippé »

Depuis, l’Ovalie s’interroge: qui sont ces quatre joueurs ? Mystère. Mais dans le rugby comme dans son activité originelle de l’édition BD, ce fils d’immigrés de 54 ans est passé maître dans l’art de vendre du rêve. « Il est producteur de spectacle. Les abonnements sont parmi les plus chers de France mais les gens ont les plus beaux joueurs, le plus beau spectacle, les plus beaux stades« , explique à l’AFP l’agent de joueurs Laurent Quaglia, dont au moins 12 joueurs font partie des « Galactiques » de la Rade. « Il continue le même métier. En BD ou dans des matches de rugby, il vend de l’évasion« , souligne pour sa part le scénariste de bande dessinée Christophe Arleston (Lanfeust de Troy, Trolls de Troy…) avec qui Boudjellal a bâti le succès de la maison d’éditions Soleil. « Mourad construit un gros business mais toujours dans un domaine qu’il aime. Il n’aurait pas pu faire fortune dans les petits pois ou les assurances. Il a besoin de vivre cette passion« , ajoute cet ami de 25 ans.

Le gamin de la rue Baudin, dans le quartier malfamé du « Petit Chicago », a d’abord dévoré les bandes dessinées, en a vendu sur les marchés, puis dans sa petite librairie de Toulon. Il les a ensuite publiées avec sa maison d’éditions Soleil richement revendue en 2011 pour pouvoir se consacrer pleinement au RCT, qu’il supporte depuis 1971. « La première fois que je l’ai vu, je l’ai pris pour un doux rêveur« , se souvient Quaglia. « Mais j’ai vu aussi quelqu’un de décidé, qui connaissait le club. Il était en recherche d’émotions. Il avait déjà une réussite professionnelle faite, il cherchait autre chose pour pouvoir continuer à rêver« . « C’est un grand ‘flippé’. Il ne dort pas beaucoup la nuit, il est toujours en train de réfléchir pour trouver quelque chose qui n’a pas été fait« , raconte Arleston. De fait, Boudjellal, qui raconte avoir « eu plus honte d’être pauvre que d’être arabe » étant enfant, est un entrepreneur redoutable. Il a appris les affaires sur le tas, non sans quelques revers, et s’est forgé ses propres règles. « Le véritable prix d’un joueur, c’est la différence entre ce qu’il rapporte et ce qu’il coûte », assure-t-il notamment.

Doucement, il se construit une Dream Team

Sans tabou de recrutement, il ose. « Pour lui, l’argent n’est pas un but en soi, c’est un moyen« , explique Arleston. Il a donc fait venir sur ses deniers dans la terne Pro D2 le mythique capitaine des All Blacks Tana Umaga, le joueur alors le plus capé de l’histoire George Gregan et l’emblématique Springbok Victor Matfield. Après la remontée en Top 14, ce seront Sonny Bill Williams, Jonny Wilkinson, Matt Giteau, Bakkies Botha et tant d’autres… « Il sent les coups. S’il n’était pas rêveur, instinctif, il n’aurait pas fait venir Wilkinson ou Juan Smith« , explique Quaglia. « Sur chaque campagne de recrutement, il lui faut le joueur susceptible d’être l’attraction du marché« .

En 2009, il instaure « le choix du président« , en faisant venir le légendaire Jonny Wilkinson alors que le futur manager Philippe Saint-André souhaitait l’Argentin Felipe Contepomi. Car pour entretenir son rêve et celui des autres, Boudjellal ne s’interdit rien. Et ce, même s’il doit respecter les limites de joueurs étrangers et de salaires imposées par la Ligue nationale de rugby. Son RCT est aujourd’hui une machine économique forte de 30,5 millions d’euros de budget, une « marque basée sur l’émotionnel et le passionnel » selon son fantasque patron, avec une ‘dream team’ qui fascine toute l’Europe et qui vise un fantastique doublé Coupe d’Europe – Top 14.

Source: rugbyrama.fr

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