Avant de retrouver Toulon en finale, le manager de Castres insiste sur la constance de son équipe en phases finales qui ne doit rien au hasard.

Malgré vos succès contre Clermont et Montpellier, on a l’impression que vous êtes encore plus outsider que d’habitude pour cette finale…
Matthias Rolland: Je ne trouve pas ça illogique par rapport à ce qu’a fait Toulon lors de sa finale de H-Cup contre les Saracens (23-6). On a tous vu le match, ils ont dégagé une force collective qui est assez impressionnante avec beaucoup de puissance et beaucoup de maîtrise. Mais ça restera une finale, un autre match, un autre contexte, le match de H-Cup sera derrière. C’est très commun de dire que ce sera du 50-50 pour une finale, mais ce sera vraiment le cas. Ils ont l’expérience de la saison passée, nous aussi pour d’autres raisons. Les favoris, les outsiders, c’est un jeu qui se joue durant la semaine, mais quand on commence le match il y a tellement de paramètres qui entrent en compte et qu’on ne peut pas maîtriser que c’est dur de dire qui est favori avant le coup d’envoi.

Vous partez de loin après avoir failli ne pas vous qualifier. Cette finale est-elle aussi une façon de prouver que le titre de 2013 n’était pas un accident ?
On n’a rien à prouver. On a surtout de la fierté à revenir en finale par rapport à notre groupe, à notre club et à notre ville. Les spécialistes et les gens qui nous jouent savent très bien qu’on est une grosse équipe et qu’on est difficile à manœuvrer. On n’a plus à le prouver depuis des années. Maintenant, on revient en finale. Vous m’aurez dit ça en début de saison, j’aurais été le premier surpris. Effectivement, ça s’est joué à dix minutes de la fin lors de la dernière journée. Il faut savoir d’où on vient. Maintenant, on y est. On a fait deux très bons matchs en barrages et en demi-finale. Mais ça ne suffit pas, le plus importe reste à jouer.

Dans quel état d’esprit sont vos joueurs avant cette seconde finale consécutive?
C’est un autre contexte que la saison dernière avec un nouveau staff. C’est une autre aventure, une autre finale, il est hors de question de faire du copier-coller avec ce qui a marché par le passé. Il y a quand même de l’excitation qui est là, on sent que les garçons ont envie de parler, de communiquer entre eux. Il faut juste trouver le bon dosage, qu’on garde de la sérénité et qu’on bascule petit à petit dans le match sans y rentrer trop tôt. Chaque détail va compter, il faut que tout soit maîtrisé pour qu’on puisse le retrouver sur le terrain.

L’expérience de la saison dernière apporte-t-elle un peu plus de sérénité au groupe ?
Cela fait surtout cinq ans qu’on dispute les phases finales. Effectivement, il y a eu en plus l’approche de la finale la saison dernière, mais ce sont des matchs couperets qu’on connaît bien maintenant. Le groupe commence à avoir ses habitudes, j’espère que ça durera encore pendant de nombreuses années. Ce n’est pas manquer de respect ou d’humilité, mais le groupe a maintenant suffisamment de recul pour préparer cette finale sereinement.

Source: sudouest.fr