Fernandez Lobbe: « Que l’on soit prêts à mourir sur la pelouse du Stade de France »

Fernandez Lobbe: « Que l’on soit prêts à mourir sur la pelouse du Stade de France »

Le mardi 27 mai 2014 à 10:39 par David Demri

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560juan_lobbeA quelques jours de la finale du Top 14 contre le Castres Olympique, le troisième ligne Toulonnais Juan Martin Fernandez Lobbe est revenu sur la victoire du RCT contre les Saracens dans les colonnes du Midi Olympique.

Il a également évoqué la volonté du groupe Varois de décrocher le Bouclier de Brennus. Il affirme que les joueurs n’ont vraiment aucune envie de revivre la défaite de l’an dernier. Extrait:

Contrairement à l’année dernière à Dublin, on ne sent pas d’euphorie dans votre groupe après le titre. Êtes-vous moins heureux cette fois-ci ?

Ce n’est pas ça… Samedi soir, dans le vestiaire du Millennium, il y avait même beaucoup de joie. Mais il a fallu tout de suite redescendre sur terre parce que nous pensons tous au doublé Coupe d’Europe/Top 14 et être champions de France. Cette année, nous voulons vraiment le faire, réaliser notre rêve. Cela fait deux ans que nous passons à chaque fois à côté en championnat, ça suffit. Nous aurons le temps de savourer ce que l’on a fait à Cardiff après la finale du Top 14. Nos deux défaites précédentes nous ont fait mal et,
croyez-moi, ce n’est pas le genre de revers que l’on oublie en quarante-huit heures… Elles te rongent de l’intérieur et te marquent à vie.

Est-ce Jonny Wilkinson qui vous a transmis cette soif de vaincre, lui qui veut terminer sa carrière par deux titres ?

Je le dis souvent, et tout le monde le sait, Jonny est un formidable compétiteur. Il doit être un modèle pour les autres. Si tu veux être un vrai sportif de haut niveau, tu dois être comme lui. Nous, ses coéquipiers, nous n’avons pas le droit de le laisser terminer sa carrière sur la pelouse. Il doit le faire en tribune, avec un ultime trophée : le bouclier de Brennus… Attention, cela va être vraiment dur d’y arriver puisque nous affrontons le champion de France, une équipe qui démontre que, l’an passé, elle ne l’a pas volé son titre. Et les Castrais sont toujours là.

Etes-vous plus inquiet que l’an passé ?

Les Tarnais ont réussi à faire tomber Clermont à Michelin. Nous leur devons le plus grand respect. Si nous arrivons à gagner, alors je suis certain que nous saurons faire une belle fête. Mais pour le moment, je vous le dis, nous n’avons rien fait.

Cette défaite subie l’an dernier, finalement, vous ne l’avez jamais acceptée ? Est-ce une source de motivation ?

Je ne veux jamais perdre, et surtout pas en finale ! Je le répète : cela fait deux ans que l’on aperçoit le Bouclier et qu’il nous échappe. Pour moi, le match de l’année dernière, il est toujours là ! (il montre sa gorge, N.D.L.R.). Et c’est pareil pour tous ceux qui étaient sur le terrain. J’espère que, cette fois, on va enfin y arriver. Il faut que l’on donne tout pour le groupe, que l’on soit prêts à mourir sur la pelouse du Stade de France.

Avez-vous l’impression que ce groupe est plus fort que l’an dernier ?

Je ne sais pas. Vous savez, si l’on ne gagne pas samedi prochain, nous aurons fait que la même chose que l’an dernier… Je sens toutefois que l’on est bien. 

Plus d’expérience alors, car cette année Toulon ne panique pas lors des temps faibles de ces rencontres ?

C’est sûr. Nous avons plus d’expérience. De vie commune aussi. Cela fait trois ans que l’ossature ne bouge quasiment plus. Que nous jouons des matchs de haut niveau. Aujourd’hui, être en phase finale, c’est quelque part le minimum syndical qui nous est demandé. Nous avons déjà vécu pas mal de situations, nous savons les gérer. Nous savons rester tranquilles dans
les moments difficiles et cela est très important. Une saison est faite de haut et de bas, comme un match d’ailleurs. Si tu gères bien, tes temps faibles, alors tu passes le tour d’après. Nous sommes plus sereins que les années passées, c’est une certitude. Chacun a confiance en ses moyens et en ceux de ses partenaires. De l’extérieur, cela ne se voit pas peut-être pas, mais ce groupe est très fort, soudé. En outre, au niveau rugbystique, il ne manque pas de qualités.

On a l’impression que vous construisez vos succès sur la défense, en usant vos adversaires pour mieux les contrer ?

La marque des grandes équipes, c’est la qualité de sa défense. Bernard (Laporte, N.D.L.R.) nous le répète à longueur de temps mais il a parfaitement raison. C’est aussi dans ce secteur que tu forges la solidité d’un groupe. Si tu es solidaire, alors tu peux faire de grandes choses. Nous n’allons pas envoyer du jeu pour faire plaisir aux gens. Nous, si on le fait, c’est pour marquer. Être efficace, c’est la clé dans le sport professionnel. Les efforts que tu fais sur le terrain ne doivent pas être gratuits et vains.

Personnellement, durant ce printemps, vous semblez retrouver votre niveau ?

Je retiens surtout qu’en demi-finale et en finale, j’ai mis l’équipe dans la merde en prenant à chaque fois un carton jaune. Heureusement, mes partenaires ont été solidaires et, par deux fois, ils ont marqué des points. Je n’ai pas le droit de laisser mes coéquipiers à quatorze. Samedi soir, j’étais vraiment énervé contre moi. L’arbitre Alain Rolland m’a dit qu’il savait que mon geste n’était pas délibéré mais comme le joueur pouvait se faire mal, il était obligé de me sanctionner. Je ne dois plus refaire ce genre de geste même si je vais contester le ballon en l’air. Cela aurait pu me coûter cher. J’espère que Bernard ne m’en tiendra pas rigueur et ne me privera pas de la finale.

Pensez-vous réellement qu’il soit capable de se passer de vous ?

Pendant dix secondes j’ai perdu ma lucidité et comme ces rencontres se jouent sur des détails, ce genre de comportement n’est pas acceptable.

Comme votre en-avant sur le coup d’envoi… Une erreur inhabituelle chez vous…

C’était une très bonne façon de commencer le match ! Je voulais voir si les avants étaient prêts pour les mêlées ! Cette semaine, je vais bosser les réceptions des ballons aériens (rires).

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1 Commentaire

  1. plouf 27 mai 2014 at 11h- Répondre

    Respect! la grande classe Monsieur Fernandez-Lobbe