Le réalisme Toulonnais a impressionné contre les Saracens !
Le réalisme Toulonnais a impressionné contre les Saracens !
Le lundi 26 mai 2014 à 7:30 par David Demri
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Pour venir à bout des Anglais des Saracens, les Toulonnais ont fait preuve d’un flegme très britannique avec Wilkinson en chef d’orchestre (23-6). L’antisèche.
Le jeu: Flegme britannique à la sauce varoise
Avant la finale, on louait les Saracens et leur qualité offensive. Rendez vous compte, jusqu’alors, les Anglais avaient inscrit en moyenne 35 points par rencontre, marqué quasiment cinq essais à chaque fois et surtout franchi près de dix fois. Face à une défense varoise parfaitement organisée, les coéquipiers de Steve Borthwick ont été réduits au silence, ou presque. Un seul franchissement, six petits points et aucun essai au compteur. Trop faible pour venir à bout de cette formation du RCT, qui, elle, fait preuve d’une flegme et d’une réalisme si britannique. Et bien évidemment, la nationalité de son maître à jouer/buteur, Jonny Wilkinson n’y est pas étrangère, loin de là.
Les Toulonnais ont livré une prestation qui résume assez bien leur saison : capables de défendre vaillamment et patients, ils frappent ensuite lorsqu’on ne les attend pas. Au Millennium, deux fois, les joueurs de la rade ont planté des banderilles dans le cou d’un taureau au nom de Saracens, qui a fini groggy avant de mordre la poussière. Les Anglais pouvaient bien alors se targuer d’avoir eu plus souvent le ballon (52%). Mais pour quel résultat au final ? Ce RCT est chirurgical et opère souvent sans la moindre bavure. Ce samedi, il l’a (encore) prouvé.
Les joueurs: Juan Smith régale, Farrell en dessous
Quelle santé pour le troisième ligne sud-africain de Toulon, Juan Smith. Perdu pour le rugby un an en arrière, le Springbok promène aujourd’hui ses 32 printemps avec une étonnante fraicheur. Le RCT a parié sur lui, ce samedi, il ne doit pas le regretter, ni sur l’ensemble de la saison. Hyperactif et tellement efficace en défense, il a dégoûté les Anglais (16 plaquages, 100% de réussite). Que dire également de la prestation de son compère Steffon Armitage, docteur ès ruck. Véritable poison avec ses appuis bas et sa science du grattage, il aura joué son rôle à la perfection. On le répète semaine après semaine mais la charnière Tillous-Borde – Wilkinson a une nouvelle fois été proche de la perfection. A l’origine et à la conclusion du premier essai des siens, le centre australien Matt Giteau continue de se rappeler au bon souvenir de son sélectionneur qui se prive de lui depuis sa venue en Europe. Belle performance du pilier droit, Carl Hayman, si précieux dans l’exercice de force qu’est la mêlée fermée. Au contraire, le gaucher Xavier Chiocci a été pris par son vis-à-vis. Sur son aile, Bryan Habana s’est fait trop discret.
Du côté des Saracens, le troisième ligne Billy Vunipola s’est montré à son avantage, multipliant les charges pour essayer de transpercer la défense varoise. Malheureusement pour les siens, il a été trop seul à ce niveau. Seul joueur à lutter à armes égales avec les Toulonnais en termes de puissance, il n’est pas parvenu à changer le cours du match et a finalement coûté trois pénalités. En mêlée fermée, le pilier droit Matt Stevens a largement pris le pas sur son vis-à-vis Xavier Chiocci. Meilleur marqueur d’essais de la compétition, l’ailier Chris Ashton a été parfaitement muselé. On va l’avouer, mis à part un plaquage à retardement dès les premières secondes, il a été transparent. Attendu après sa demi-finale de haut vol contre Clermont, Jacques Burger n’a pas soutenu la comparaison avec la troisième ligne toulonnaise alors qu’Owen Farrell n’a pas été franchement à la hauteur, que ce soit au pied ou par son agacement.
Le tournant qui n’a pas eu lieu: Neuf points laissés en route, c’est trop
Lors du premier acte, les Anglais ont eu l’occasion de faire douter les Toulonnais. Seulement voilà, leurs buteurs, eux, n’ont pas été en réussite. D’entrée, les chocs étaient rudes, la possession en faveur des Saracens et les Varois un peu tendus. Durant la première demi-heure, Farrell et Bosch ont laissé d’abord six points au pied alors qu’ils menaient 3-0. Un drop manqué venait également s’ajouter à la liste des regrets chez les Sarries. Soit un total de neuf points potentiels avant que Giteau n’inscrive le premier essai du RCT et que les siens ne soient plus jamais derrière au score…
La stat: 1
Si la finale a été largement maîtrisée par les Toulonnais, le parcours européen a été également proche de la perfection pour le RCT cette saison. Les hommes de Bernard Laporte n’ont perdu qu’une seule fois, c’était à Cardiff lors de la deuxième journée de la phase de groupe. Ce jour-là, les Varois avaient perdu 19-15 contre les Gallois.
La question: Toulon bientôt l’égal de Toulouse et du Leinster ?
La statistique laisse sans voix. En trois ans de participation à la H Cup, Toulon a disputé deux finales et a été sacré champion… à deux reprises ! Où s’arrêtera le RCT ? Quand on pense que trois ou quatre ans en arrière, le club varois était totalement inexistant sur la scène européenne. Comme sorti de nulle part depuis la reprise du club par le président Mourad Boujellal, à peine arrivé, il fait exploser tous les compteurs. Assez hallucinant ! A titre de comparaison, la référence actuelle, Toulouse, compte quatre titres de champions d’Europe alors qu’il participe à la compétition depuis 1995. Autre géant, le Leinster en a trois. En s’offrant deux sacres européens en tout autant de saisons, Toulon réalise une performance qu’aucun club français n’avait réussi à faire jusqu’alors. Un chiffre, un seul, qui permet d’ores et déjà de classer le club du président Boudjellal dans la catégorie des poids lourds de la H Cup.
Source: rugbyrama.fr
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