Jonny Wilkinson attaque la dernière ligne droite de sa carrière. Mais l’Anglais ne veut pas penser au futur, ni se retourner vers son glorieux passé. Il est focalisé sur l’instant présent.

« Jonny Wilkinson, après avoir annoncé votre prochaine retraite lundi dernier, ne craignez-vous pas de voir l’émotion vous submerger pour vos deux derniers matches ?
Vu la nature du rugby, avec les valeurs de ce jeu, tout ce qui compte, c’est le prochain match. Je n’ai toujours pensé qu’à l’équipe, et comme tout au long de ma carrière, le match qui arrive est le plus important ! Et là, la prochaine semaine n’existe pas, et les années passées non plus ! Il est juste question d’ici et maintenant ! Et cette finale de Coupe d’Europe est énorme.

Quel souvenir vous a laissé la victoire finale dans cette compétition l’an dernier ?
C’était un moment incroyable, d’être impliqué dans cette aventure et de voir comment ça a fini. Mais on apprend vite qu’il faut passer à autre chose et au début de cette année on a compris le privilège qu’on avait eu d’atteindre ces buts la saison dernière. Et y revenir a été un énorme challenge. C’est un privilège de jouer cette compétition. Pendant pas mal de saisons avec Newcastle, je me suis contenté de regarder les autres équipes à la télévision. En faire partie et l’avoir gagnée, c’est magnifique. Mais là, on ne pense qu’à la dernière partie de notre préparation.

Les hommages se sont multipliés. Etes-vous d’accord quand on dit que vous avez changé le poste d’ouvreur ?
Non, tout le monde joue avec le but de laisser le jeu dans un meilleur état qu’à son arrivée. J’ai essayé de repousser mes propres limites, mais j’ai été loin d’approcher le talent de beaucoup de joueurs avec qui j’ai joué ou contre lesquels j’ai joué. J’ai essayé de faire aussi bien tout au long de ma carrière ! J’ai été inspiré par tous ceux-là autour de moi, j’ai eu de la chance de jouer pendant cette ère.

Steve Borthwick, le capitaine des Saracens, est dans le même cas que vous : il a annoncé sa retraite en fin de saison, et il lui reste les finales européennes et de championnat d’Angleterre à disputer…
Je le connais depuis très longtemps, on a joué ensemble dans la même école de rugby il y a des années ! Ce gars, c’est une inspiration, parce qu’il n’a jamais compromis ses valeurs. Il a toujours fait en sorte de faire les bonnes choses, il a mené ses équipes. Il a toujours tout donné pour son équipe, fait ce qui était le mieux pour elle et ça ne m’étonne pas qu’à ce moment-là, il ait tant de responsabilités dans cette équipe des Saracens. Il a une énorme influence. »

Source: lequipe.fr