Toulon et les Saracens ont des points en commun
Toulon et les Saracens ont des points en commun
Le jeudi 22 mai 2014 à 18:19 par David Demri
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Avant de se retrouver samedi en finale de Coupe d’Europe, Toulon et les Londoniens des Saracens ont chamboulé le paysage rugbystique dans leurs pays et sur le continent avec des ascensions fulgurantes et parallèles, de chaque côté de la Manche.
2008, le tournant
Retombé en Pro D2, le RCT, trois fois champion de France (1931, 1987, 1992), a entamé sa mue en 2006 avec l’arrivée à la présidence de Mourad Boudjellal, qui a initié une politique de recrutement prestigieux pour redonner au club son lustre passé. De nombreuses stars défilent sur la Rade (Umaga, Matfield, Gregan…) et en 2008 le RCT remonte en Top 14. Coup d’accélérateur en 2009. Renforcés par des joueurs comme Jonny Wilkinson et Juan Martin Fernandez Lobbe, les Toulonnais terminent deuxième de la saison régulière et échouent en prolongation d’une demi-finale épique contre le futur champion Clermont. Le RCT s’installe ensuite rapidement parmi les ténors du Top 14. Après des revers en finales du Championnat (2012, 2013) et du Challenge européen (2010, 2012), il décroche le premier titre de cette « nouvelle ère » avec la Coupe d’Europe en 2013.
Les Saracens n’ont pas le passé prestigieux du RCT. Mais le club londonien, jusqu’alors anonyme, a fait parler de lui grâce à Nigel Wray, ancien joueur amateur qui a racheté le club en 1995 et a réalisé avant Boudjellal quelques « coups » de recrutement en faisant venir Philippe Sella, François Pienaar, Michael Lynagh… Mais sans grand succès sportif sur la durée. Les « Sarries » ont pris une nouvelle envergure en 2008 avec l’arrivée d’un actionnaire sud-africain, le fondateur du groupe de luxe Richemont Johann Rupert, d’un directeur général également sud-africain, Ed Griffiths, puis de l’entraîneur et ancien international Springbok Brendan Venter, qui « a apporté la rigueur qui manquait aux Saracens« , estime l’ancien international français Thomas Castaignède, joueur du club entre 2000 et 2007. Cette progression s’est matérialisée par le premier titre de champion de l’histoire du club en 2011, après une finale perdue l’année précédente. Comme Toulon, les Londoniens en ont désormais deux autres à portée de main avec les finales de Coupe d’Europe et du Championnat d’Angleterre.
Seuls contre tous
Leurs ascensions sportives et médiatiques ont déchaîné des torrents de critiques, notamment de la part des clubs établis, qui ont stigmatisé des équipes de « mercenaires« . Et les ripostes volontiers provocantes de Boudjellal et Griffiths ont placé leurs clubs en position de « seul contre tous ». A Toulon, les critiques contre des « Galactiques » venus passer une lucrative pré-retraite au soleil, combinée à l’émulation d’un groupe de joueurs habitués à briguer les plus grands titres, ont nourri une vive ambition. « J’ai vu certains joueurs arriver avec une très longue carrière internationale en pensant ‘ça va être tranquille’, racontait en fin d’année dernière l’ancien capitaine varois Joe van Niekerk. Mais leur état d’esprit a changé parce qu’il y a un groupe de sept ou huit joueurs qui ont établi une exigence élevée« .
Les Saracens ont été raillés, eux, pour être un club sud-africain dans son organigramme, son effectif et jusqu’à son jeu. Longtemps surnommé « Saffracens » ou « Saraboks », il présente aujourd’hui un effectif nettement « anglicisé » (Borthwick, Goode, Farrell, Ashton…) et son jeu est un des plus complets du continent. Les Londoniens revendiquent leur différence. Ils se sont forgé leur identité à travers des voyages à New York ou à la Fête de la bière et se sont eux-mêmes baptisés « la meute de loups » (« the wolf pack »). « Ils ont voulu prendre l’image d’un groupe d’animaux solidaires, organisés et prêts à tout pour défendre leur territoire« , explique Castaignède. « On fait les choses différemment. Ça ne veut pas dire que c’est la meilleure manière, mais c’est celle qui marche pour nous, affirme le troisième ligne Jacques Burger. Quand on part quelques jours à New York, ce n’est pas de l’arrogance, parce qu’on pense que notre prochain adversaire est faible, mais parce qu’on croit que ça va faire de nous une meilleure équipe. Ça apporte quelque chose que l’entraînement n’apporte pas« .
Source: rugbyrama.fr
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