Eric Champ: « Je n’avais qu’une obsession : ramener le Bouclier à Toulon »

Eric Champ: « Je n’avais qu’une obsession : ramener le Bouclier à Toulon »

Le mercredi 14 mai 2014 à 12:39 par David Demri

12 Commentaires

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JDE_GRE_ERICCHAMP2P1000790L’ancien joueur Toulonnais Eric Champ s’est confié à La Provence à l’occasion d’un long entretien.

Il revient ainsi sur sa motivation à ramener le Bouclier de Brennus lorsqu’il était encore joueur. Extrait:

« Quand j’étais minot et que j’allais à l’école de rugby, je n’avais qu’une obsession : ramener le Bouclier à Toulon, un jour. Mon père, qui avait été lui-même rugbyman, m’emmenait au stade. J’ai ainsi vécu avec lui l’épopée de 1971. J’avais même assisté à la demi-finale (6-3 contre Brive). J’ai grandi là-dedans. Alors, pensez, soulever le Brennus fut un moment intense dans ma vie. »

Il avoue avoir été stressé et même avoir eu peur lors de la finale en 1987. Extrait:

« Contrairement à quelques grands joueurs, comme Jérôme Gallion et Éric Melville qui avaient encore une fois tracté l’équipe, j’avais eu beaucoup de mal à me libérer. Je n’avais pas été le seul ainsiEn fait, et même si on a donc accompli le match qu’il fallait, c’est la première fois de ma vie sur un terrain de rugby que j’ai eu peur de perdre, parce qu’après la défaite en 1985, puis l’élimination en demi-finale l’année suivante, il fallait s’emparer du Bouclier. C’était écrit. De toute façon, lorsque tu portes ce maillot rouge et noir, tu te sens investi d’une mission et c’est toute l’équipe sacrée en 1987 qui raisonnait de la sorte. C’était également un groupe mêlant de jeunes talents – à l’image de David Jaubert auteur de l’essai – et des éléments d’une grande maturité à des postes clés tels que Jérôme (Gallion), Melville ou encore Orso. Quand j’entends parler Jérôme (Gallion), on ressent bien que l’on était tous tournés vers un seul objectif : gagner. Ce contrat rempli, nous étions sur un nuage lors de la remise du trophée. Dans la cohue, j’avais marché sur les pieds du Président François Mitterrand ! Une semaine plus tard, j’avais été reçu à l’Élysée avec le XV de France avant notre départ pour la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, et en me saluant, il m’avait dit en plaisantant : ‘Ah, c’est vous qui m’avez écrasé le pied !…' »

Par ailleurs, il se rappelle que les supporters étaient déchaînés lors du retour des joueurs à Toulon, avec le Bouclier de Brennus entre les mains. Extrait:

« Le retour chez nous avait été extraordinaire ! Ce fut de la folie. Au moment de l’atterrissage à Hyères, on s’était demandé ce qui se passait en apprenant que l’on ne pouvait pas rallier Toulon en bus.‘ »Tout est bloqué », nous avait-on averti. Du coup, un train avait été spécialement affrété pour nous déposer à la gare de Toulon où un camion avec remorque nous attendait. Or, à cet endroit, la ville était vide (sic). Cependant, au fur et à mesure que l’on avançait vers la rade et la mairie, la rumeur de la foule s’était fait de plus en plus manifeste. Puis, en arrivant au niveau de l’arsenal, on a découvert que c’était toute l’avenue de la République qui était noire de monde. Et là, on s’est dit : ‘Voilà, on l’a fait !’. J’aime cette ville, ce club et j’avais envie de ressembler à toutes ces personnes – des ouvriers de l’arsenal, des commerçants qui faisaient le marché sur le Cours Lafayette,… – et elles aspiraient à nous ressembler. Ce jour-là, on a senti qu’on leur donnait de la fierté.« 

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12 Commentaires

  1. Luffy83 14 mai 2014 at 13h- Répondre

    Lire la dernière partie de son interview ma donne des putains de frissons !!

    Touchons du bois !

  2. seb-83200 14 mai 2014 at 13h- Répondre

    Émouvant souvenir même si j’étais très jeune
    Il n’y a plus qu’à revivre ça 🙂

  3. PHIL DE FIGA 14 mai 2014 at 13h- Répondre

    De toute façon, lorsque tu portes ce maillot rouge et noir, tu te sens investi d’une mission et c’est toute l’équipe sacrée en 1987 qui raisonnait de la sorte. ;;;;;;;;FRISSONS

    Croyons que nos mercenaires l ‘ ont également compris !!

    Allez Toulon PARCE QUE !!!

  4. jacq83 14 mai 2014 at 13h- Répondre

    J’avais 25 ans et je me souviens avoir effectué le trajet gare mairie accroché à ce fameux camion et effectivement arrivé à la porte de l’arsenal c’était noir de monde… quel souvenir !

  5. grand 14 mai 2014 at 13h- Répondre

    Le grand restera le grand a jamais

  6. Besagne 14 mai 2014 at 13h- Répondre

    Légende …Champignon

  7. yann 14 mai 2014 at 13h- Répondre

    Surement la meilleur saison de sa carrière 1987,grand chelem dans le tournoi des 5 nations et si ma mémoire et bonne il plante 2 essais en Irlande,le bouclier de Brennus,et la finale de la 1ere coupe du monde

  8. Éric du pradet 14 mai 2014 at 13h- Répondre

    Carrément hors sujet mais quand mêmes…….. Gaffe si vendredi soir comme je l espère toulon est en finale ne passez pas entre 21h et 1h du matin sur la corniche du mourillon jusqu’à au cap brun contrôle prévu de source informée allez toulon

  9. Georges 14 mai 2014 at 14h- Répondre

    :yes: ..Et toujours Grand merci..mon Grand de ce que tu as fait pour l’Ovalie Ercétienne….et n’oublie jamais de nouer ton lacet avant que de rentrer chez toi…épicétou..Allez TOULON…

  10. le rigaou 14 mai 2014 at 15h- Répondre

    J adore Eric Champ. Un des derniers Seigneur du Rugby Club Toulonnais.Lui et ses frères de jeu nous ont donné une fierté.
    Au delà du titre de 87, Toulonnais etait devenu un adjectif qualificatif pour la France du rugby.
    Il sait parfaitement avec les mots retranscrire le vecu de cette époque.
    Le budget? On en parlait jamais, on savait pas ce que c etait.
    Bien sur, les joueurs prenaient un peu de blé mais c est gratuitement qu ils encaissaient les coups et gratuitement qu ils en rendaient 10 fois plus.
    Mais aussi grace au Bubard, qu est ce que ça jouait bien.
    En finale, Dany avait dit: »un titre, c est un chèque tiré sur la banque du bonheur.
    Et ce cheque est toujours valable 27 ans après.
    Le 2 mai, je fête toujous ça.

  11. jeanmarc 14 mai 2014 at 16h- Répondre

    Un de mes Amis jouaient du coté du RCF ; Pat Serrières et pourtant mon coeur et ma foi étaient à Toulon.

  12. Gilles Technique 14 mai 2014 at 17h- Répondre

    Pour tout ceux qui n’ont pas la chance de connaître cet homme hors du commun, je peux vous dire qu’avec lui vous pouvez voyagez n’importe où, c’est un leader né!
    Il ne faut pas s’étonner que Bakkies le fasse rêver!!

    Allez les( Max , Stéphane , Éric) Champ, allez Toulon!!