L’ancien troisième ligne Toulonnais, Thomas Sourice évolue désormais en Fédérale 1 avec la Seyne. Interrogé dans les colonnes de Rugby Infos Toulon, l’ancien Rouge et Noir évoque ses relations avec le club, sa vie actuelle et la saison du RCT.

Il avoue être resté en contact avec quelques joueurs et affirme être très heureux de jouer à la Seyne. Néanmoins, il regrette qu’il n’y ait pas plus de jeunes Toulonnais qui percent avec le RCT. Extrait:

Thomas, avez-vous gardé des contacts avec vos anciens coéquipiers ?

Je suis resté en contact avec certains joueurs Australiens ou Néo-Zélandais du RCT. J’ai d’ailleurs été l’an passé en Australie, avec Mafi Kefu, puis en Nouvelle-Zélande j’ai revu quelques joueurs là-bas. Et à Toulon, il y a Carl Hayman, on s’appelle de temps en temps, c’est difficile avec nos emplois du temps respectifs, mais Carl est quelqu’un de super simple, très sympa. Aujourd’hui j’ai ma vie à la Seyne sur mer.

Comment ça se passe en Fédérale 1 ?

Je suis très content de jouer à La Seyne avec des potes, c’est plus facile d’être en Fédérale 1 si on veut construire sa vie professionnelle à côté. C’est un club qui progresse chaque année, on rencontre des équipes très différentes comme Aix ou Tyrosse qui ont plus d’expérience et qui nous font avancer. Il y a un vrai projet de jeu, on avance. L’idée est aussi de se faire plaisir. L’équipe a du potentiel.

Le club a beaucoup évolué depuis votre départ ? 

Je n’ai plus la vision de l’intérieur. L’ambiance au stade est différente d’il y a dix ans. C’est plus populaire avec des spectateurs qui ne sont pas forcément connaisseurs mais ce n’est pas négatif. Toute la région est aujourd’hui derrière le RCT, c’est un des points qu’a su développer le président Boudjellal. On n’a jamais autant entendu parler du RCT. Mais c’est vrai que si on veut voir des jeunes de la région, il faut plutôt aller voir les matches de Fédérale.

Il y a beaucoup de joueur à Toulon ?

Oui, et c’est un luxe d’aller voir Botha ou Giteau au Stade Mayol. Mais il faut aussi donner leur chance aux jeunes comme Bruni ou d’autres.

On voit des jeunes joueurs partir dans d’autres clubs, est-ce la solution ?

C’est difficile de faire comprendre cela à un jeune. On devrait aller voir d’autres clubs, Agen, Castres ou je ne sais pas. C’est difficile de partir de notre région. On le voit bien avec l’effectif de la Seyne, beaucoup de joueurs sont issus du RCT. C’est pour cela que l’on a une belle équipe. Mais je crois qu’il faudrait que les jeunes bougent et qu’on les laisse faire. Si un jeune ne joue pas régulièrement et qu’on lui propose un meilleur contrat ailleurs, pourquoi ne pas le laisser tenter l’aventure. Parfois, il faut que certains partent et montrent ailleurs de quoi ils sont capables pour qu’après on se rende compte qu’ils sont de bons joueurs. C’est difficile ici car Toulon est le seul grand club du Sud-Est de la France. Dans le Sud-Ouest, il y a une multitude de clubs et certains joueurs se font repérer en Fédérale ou en Pro D2 avant d’intégrer de grandes équipes. En Angleterre, en Nouvelle-Zélande ou en Australie, quand les joueurs ne sont pas en équipe première, ils jouent en deuxième division comme ça ils ont du temps de jeu. En France, certains joueurs ne sont parfois pas sélectionnés pendant plusieurs semaines. Il n’y a pas d’entre deux. Il faudrait peut-être créer une passerelle entre la Seyne et Toulon. Le RCT est un moteur pour le rugby de notre région.

Le Top 14 touche à sa fin avec des matches plus importants les uns que les autres. Qu’en pensez-vous ?

En Top 14 il n’y a pas de week-end de repos mais je ne pense pas qu’on puisse demander à des joueurs d’êtres bons du mois d’août au mois de mai. Toulon a un très bon effectif aujourd’hui, en plus ils sont champions d’Europe. S’ils font comme Toulouse sait le faire, ils vont défoncer tout le monde. Je ne vois pas quelle équipe pourrait les empêcher de gagner un match couperet.

Mais le niveau est très serré…

Oui, mais regardez l’effectif du RCT. Il y a quasiment 35 internationaux qui jouent tout le temps. Il y a peu d’équipes, seulement trois ou quatre en France qui ont un tel effectif. C’est vrai qu’il y a toujours les plus petits clubs qui veulent battre ce genre d’équipe car c’est un véritable challenge pour eux. Je me rappelle quand nous étions en Pro D2, l’année où l’on remonte en Top 14, nous avions joué avec Gregan à Limoges. Pour ces joueurs, c’était le match de l’année. Car les mecs se donnent à fond dans l’espoir de faire un résultat.

Un titre pour le RCT cette saison ?

Personnellement, j’attend de le voir en Top 14. Je ne suis pas pressé. Beaucoup de gens attendent un bouclier.

Rappelons tout de même que de nombreux jeunes ont pris des gallons cette saison, à l’image de Xavier Chiocci, Virgile Bruni, Florian Fresia, Konstantin Mikautadze ou encore le premier match de Théo Belan avec les professionnels, contre Clermont…