S’il se refuse à faire des comparaisons entre le RCT de son époque et celui d’aujourd’hui, l’ancien troisième ligne Eric Champ reste toujours admiratif du public passionné de Mayol.

Le fait d’avoir été champions d’Europe l’an dernier fait-il grandir l’attente qui entoure les Rouge et Noir ?

Eric CHAMP: Toujours, car l’appétit vient en mangeant ! Je ne cherche pas à faire l’ancien combattant en parlant de ça, mais c’est vrai qu’il y a longtemps de ça, on avait fait quelque finales, et quand tu fais la première, on te dit que c’est exceptionnel. Et l’année d’après, tu ne penses qu’à y retourner. Il y a une telle émotion, un tel échange… L’appétit revient ensuite quand le ciel est bleu et quand le muguet fleuri.

Trouvez-vous justifiées les critiques que Toulon a reçues cette saison ?

E.C.: Non, parce qu’on ne peut pas être une grande équipe ou être un grand joueur et redevenir un sous-marquis en l’espace de quelques semaines ou quelques mois. Mais la pression est normale, on est sur une équipe avec des joueurs matures. Je n’avais pas beaucoup d’inquiétude. Ce qui m’a paru le plus sain à ce moment-là, c’est qu’il n’y ait pas eu de grosse crise. Et ça, c’est bien.

Parvenez-vous à tracer un parallèle avec le Toulon de votre époque et celui d’aujourd’hui ?

E.C. : Il ne faut pas ! Il ne faut pas ! Nous sommes d’abord sur un jeu qui a beaucoup évolué, qui est différent. On est sur un environnement différent également puisque le rugby est devenu un sport professionnel. Le seul parallèle qui m’intéresse beaucoup, c’est que cette génération montre aussi que le rugby doit être fort à Toulon. On l’avait proclamé aussi. Mais il ne faut pas chercher à faire l’ancien combattant et faire des comparaisons. La magie et l’osmose entre les joueurs et le public restent les mêmes.

C’est une constante ça en revanche…

E.C.: Ah oui ! Ça, c’est énorme. Je crois que c’est d’abord un sport qui va bien à Toulon. On est quand même dans le Sud-est de la France, on sait qu’historiquement le rugby est présent. On a toujours aimé ce qui est rude, je pense aux Dockers de Toulon, à l’arsenal. Le rugby est un sport rude et c’est quelque chose qui nous ressemble.

Source: rugbyrama.fr