:-/ 😉 Oh là, tout doux, gentes dames et nobles damoiseaux. Brisons-là ! Je vous vois venir… Ne tombez pas dans ce panneau bloguéen ! Que Jabba le Hutt ne voit pas d’inconvénient à la candidature de BL, on s’en bat les joyeuses… Son avis glissera sur Bernie comme un pet sur une toile cirée ! Mais en politique avisé, il saura s’en servir en temps voulu… Focalisons-nous plutôt sur l’objectif et consacrons-nous à notre très belle, très irrationnelle et très appréciable mission. Proclamer haut et fort l’amour de nos couleurs afin d’illuminer l’Allianz Riviera puis etc, etc… Cependant vous avez un avis sur les envies d’ailleurs d’un coach qui lorgne sur la présidence de la FFR ? Soit. Vous avez aussi un avis sur la gestion du club et son avenir? Re soit… L’omniprésence du Président et son éventuelle implication pour la campagne féfèrienne de Nanard ? Ok. Très bien, c’est normal voire même salutaire… On changera les gros pardoks en laine pour des gabardines plus légères…. Gainsbarre lui-même ne disait-il pas qu’il avait retourné sa veste lorsqu’il s’était aperçu qu’elle était doublée de vison ? Dakodak… Mais avant tout embrasement inopiné, parlons-en tranquillement et permettez que je vous livre ici – même partiellement – mon opinion…
« Times They Are-A-Changing » chantait Bob Dylan. Après des années de conservatisme hésitant dans un monde en crise et en ces temps de pseudo-changement, un certain courant aux affaires appelle à résister à l’Europe libérale et la mondialisation au nom du peuple français. Belle idée !… Mais y a-t-il plus spectaculaire représentation de l’Europe libérale et de la mondialisation que le RCT ? Je ne crois pas… Idem pour le discours du F.N, qui ne jure que par la patrie. Va-t-il dire à ses électeurs sudistes, peuplant les travées de Mayol, de cesser de supporter un RCT qui a, dans le Rugby français, la représentation la plus parfaite du cosmopolitisme que ce parti dénonce. J’en doute… Et prenez ce ministre matamore qui, il y a peu, clamait haut qu’il fallait produire français, penser français (coucher français ?). Celui-là récusera-t-il le RCT le jour où le club sera – encore – Champion de France ou d’Europe ? Non et non. Il posera même avec Mourad Boudjellal afin de souligner l’excellence de son modèle économique !… Il faut se rendre compte que nous ne sommes pas aidés, coincés entre les contradictions politiques et l’immobilisme fédéral. D’autant plus que le sport – principalement foot et rugby, version pro en particulier – semble régulièrement frappé d’ostracisme et couvert d’opprobre. Il n’est visiblement pas la priorité de ce gouvernement – à moins qu’il ne serve de pompe à fric destinée à boucher quelques trous budgétaires ? – vu qu’il a été intégré à un ministère fourre-tout, incluant le Droit des Femmes, la Ville et la Jeunesse ! Avec Fourneyron, ça ne tournait pas rond. Avec Vallaud-Belkacem, ça va être le « mayhem »*…
En fait, ces dirigeants vivent avec une représentation mentale et théorique du monde qui ne correspond pas à notre réalité. Celle à laquelle nous sommes confrontés au quotidien et que nous aimons vraiment. Comme notre région, notre club, notre communauté et identité. Notre pays et la classe politique qui va avec, vire à la schizophrénie, à la souffrance et l’autodestruction. Rien de nouveau sous le soleil, me direz-vous… Mais le problème est que cette « élite » – et les institutions sportives aux ordres, collées à elle comme des berniques sur le dos d’un rorqual – surfent sur le prétexte démocratique pour s’arracher les derniers bijoux de la couronne « France » et nous tirent vers le fond. La solution viendra donc en premier lieu d’un sursaut populaire, initié par des représentants de la société civile motivés, des entrepreneurs non formatés, élevés si possible aux mamelles d’universités ou de viviers économiques – on peut toujours rêver – un tantinet libertaires. J’aurai aimé ajouter à l’inventaire des compétences, de jeunes politiques novateurs de tous bords mais nombre se brûlent les ailes par impatience ou par naïveté, sont parfois dézingués par plus madré ou se corrompent dès qu’ils approchent les ors de la République. Je ne désespère toutefois pas de l’intelligence et des bonnes volontés.
Alors posez-vous un instant et respirez, les amis… Puis considérez le combat de Mourad Boudjellal et de Bernard Laporte sous un autre angle. Avec un regard différent. Il peut avoir valeur d’exemple dans un contexte régional et national difficile. Il est toujours bénéfique d’avoir du sang neuf, extérieur au sérail. Afin d’amener une réelle énergie et ainsi écarter les problèmes de consanguinité ou de collusion clanique. Mais j’entends déjà vos interrogations. Oui, on peut ne pas être d’accord sur les termes ou la forme… Mais si on n’emploie pas cette méthode, dans une société française où les dogmes économiques et les blocages culturels sont légions, on ne retient pas ce qui est dit.
C’est pour cette raison qu’il faut soutenir puissamment le club et relayer son message de modernité, où qu’il se produise. Afin que cette même modernité devienne à son tour une tradition. Au temple de Mayol, à Marseille, à Nice, à Cardiff ou au Stade de France. C’est un magnifique produit régional, à forte valeur ajoutée et exportable en masse, dans le monde entier. Prenez-en bien conscience, le RCT, avec son pouvoir de séduction et de conviction, est désormais partout chez lui. Il est d’ailleurs le club européen le plus connu et cité de Londres à Wellington !… N’en déplaise aux gérontocrates fédéraux et détracteurs congénitaux. Que je conchie par ailleurs d’une force qui leur donnerait, s’ils avaient un soupçon d’âme ou de profondeur d’esprit, une idée de l’infini. Tout en prêtant l’oreille, tendant la main ou distillant quelques discours passionnés aux observateurs honnêtes et intrigués, cherchant réponses ou émotions intenses du côté de notre turbulent monde « Rouge et Noir »… Et si Bernard était appelé à d’autres fonctions en 2016, un Fabien Galthié ou un Jacques Brunel ne déparerait en rien le Panthéon des coaches Toulonnais… Mais ça n’est que mon avis.

Allez Toulon

*en français, le chaos pour être poli !

« Il vient une heure où protester ne suffit plus : après la philosophie, il faut l’action. » – Victor Hugo