Le pilier Biarrot, Alexandre Menini ne terminera pas la saison au Biarritz Olympique. En effet, ce-dernier a été recruté par le Rugby Club Toulonnais en tant que joker médical de l’Anglais Andrew Sheridan.

Alors qu’il arrivera à Toulon ce week-end et débutera l’entraînement dès ce lundi 10 mars à Berg, Alexandre Menini a accordé une interview à L’équipe concernant cette situation assez exceptionnelle.

Ainsi, le pilier gauche évoque le sentiment de « trahison » qui plane autour de ce transfert en cours de saison. Il explique ne pas avoir hésité à rejoindre le Var lorsque les dirigeants Toulonnais ont voulu le recruter. Enfin, il évoque brièvement le Stade Mayol, l’un des plus beaux stades selon lui. Extrait:

N’avez-vous pas le sentiment d’abandonner le Biarritz Olympique qui file vers la Pro D2 ?

« Beaucoup de gens vont croire que je quitte le navire quand il coule. J’en ai conscience et je peux comprendre que certaines personnes soient fâchées ou se sentent trahies. Mais je n’ai pas envie de me parasiter l’esprit avec ça car je dois être dans les meilleures dispositions pour être performant très rapidement avec Toulon. J’arrive sur la pointe des pieds. Sheridan est une référence à son poste, je vais tenter de pallier son absence. Et je n’oublie pas que Felsina et Chiocci sont de très bons piliers gauches. Je ne suis pas le sauveur ! »

Moralement, ce sentiment de trahison n’est-il pas difficile à appréhender ?

« C’est paradoxal. Depuis deux ans, je vis deux saisons très difficiles d’un point de vue sportif et donc moral. Ce nouveau départ va m’aider dans mon parcours de rugbyman. Certains sont contents pour moi. Mais je ne pourrais pas empêcher les autres de m’en vouloir, de considérer mon départ comme une trahison. Je les comprends même. Mais les joueurs qui partiront en fin de saison seront également considérés comme des traîtres. Le contexte est pesant. »

Vous n’avez donc pas hésité ?

« Non. J’avais envie de poursuivre ma carrière en Top 14. Je n’ai pas prémédité mon départ. C’est un concours de circonstances. Je n’étais d’ailleurs pas maître de mon destin. Il fallait régler les problèmes contractuels (il était sous contrat avec le BO jusqu’en juin 2015). »

En passant de relégable au leader du Top 14, vous réalisez le grand écart…

« C’est un défi pour moi. J’ai beaucoup travaillé pour en arriver là. Je me suis forgé en Pro D2. Mais je reste humble. Je ne vais pas arriver et dire que je vais être énorme et défoncer tout le monde. Mais tout est réuni pour que cette nouvelle expérience se passe bien. C’est à l’image de ma carrière. Je vais grimper une nouvelle marche. »

Vous avez joué deux fois à Mayol -avec Béziers et Mont-de-Marsan en Pro D2), quels souvenirs en gardez-vous ?

« C’est un des plus beaux stades dans lesquels j’ai joué. L’ambiance est magique. J’ai hâte de la découvrir avec le maillot Rouge et Noir. »