Blessé aux cervicales depuis le début de la saison, Sébastien Bruno n’a plus rejoué au rugby et ne devrait pas faire son retour sur les terrains. En effet, le RCT a recruté le Springbok Craig Burden en tant que joker médical, et si Sébastien Bruno devait faire son retour, alors Toulon serait obligé de mettre un terme au contrat du talonneur Sud-Africain.

Lors d’un entretien accordé à Rugby Infos Toulon, Sébastien Bruno nous donne de ses nouvelles et affirme aller bien. Il explique ses nouvelles fonctions au sein du RCT et évoque sa fin de carrière à Toulon. Extrait:

Sébastien Bruno, avant tout, comment allez-vous ?

La santé ça va. J’ai fini la rééducation. Mais je pense que ça va être difficile de revenir. Craig Burden fait des gros matches. Et vu qu’il est joker, c’est lui ou moi. Donc on ne va pas se précipiter. De toute façon, quand j’ai prolongé d’une saison, je savais que c’était pour dépanner. Après, on dirait que c’est fini, mais on ne sait jamais. S’il y a un blessé, je peux revenir. On ne sait jamais.

Vous arrêtez en fin de saison ?

En tant que joueur j’arrête, mais je pense que je vais rester pour encadrer des jeunes et faire du spécifique au poste.

Comment vivez-vous cette fin de carrière ?

Je savais que je n’allais pas beaucoup jouer. Je devais déjà arrêter l’an dernier. Il y a eu des problèmes avec les talonneurs. Smit devait venir et finalement, il n’est pas venu. Sans oublier que Toulon a de gros problèmes de joueurs JIFF, ça leur rend bien service que j’ai resigné.

N’est-ce pas trop dur d’arrêter ?

Ça fait cinq ou six ans que je dois arrêter et que finalement je continue une année de plus. J’y suis donc préparé. Mais je ne cache pas que c’est difficile de voir les autres jouer. J’ai des fourmis dans les jambes. J’ai besoin de contact, ça manque. Mais j’ai quand même bien profité durant ma carrière. Je pense être allé au maximum ! Mais c’est vrai que de ne plus prendre son sac le week-end pour jouer, ça fait bizarre.

Vous auriez pu sortir en apothéose sur un titre. Vous y pensez ?

L’an dernier, cette défaite ne finale du Top 14 fait râler, surtout que je n’ai jamais soulevé le Bouclier. J’espère qu’on va le remporter cette année car j’ai joué quelques matches en début de saison et j’aurais l’impression d’avoir fait partie de l’aventure. Je veux le toucher ! Si je ne l’ai pas, je ne serais pas le seul.

Vous avez néanmoins remporté la H-Cup…

Oui, c’était énorme même si on a perdu la finale de Top 14 juste après. Le soufflet était un peu retombé. Mais c’est quand même exceptionnel de gagner la Coupe d’Europe.

Racontez-nous votre nouveau rôle.

Jacques est venu me voir pour me demander si je voulais lui donner un coup de main car on avait des soucis en mêlée. Il avait besoin de mon oeil de joueur. De mon côté, ça me mettait le pied à l’étrier car je veux devenir entraîneur. Après, je sais que c’est un métier avec de la pression et plutôt précaire. Mais ça me plaît. Je fais aussi du spécifique au poste avec Eric Dasalmartini avec les jeunes. Je me régale. C’est enrichissant. Je vois les jeunes progresser. Je vais d’ailleurs passer le DE avec Benjamin Noirot et Jocelino Suta.

Comment gérez-vous la relation avec les joueurs qui vous considèrent sûrement comme un joueur encore ? Comment ça se passe ?

C’est naturel, je ne veux pas être autoritaire car je n’oublie pas que j’étais joueur il y a quelques mois. J’essaye de faire passer un message. J’ai un oeil extérieur. Je peux voir les problèmes qu’ils ont. J’ai aussi une légitimité car je connais la mêlée et ils ont joué avec moi. J’ai 39 ans aussi. Les mecs connaissent mon CV et mon expérience. Je pense que je suis écouté. Et je peux faire une sorte de transition entre les entraîneurs et les joueurs. Je peux aller plus facilement vers eux et vice-versa, ils peuvent se confier plus facilement à moi. J’ai aussi plus de temps que Jacques car j’ai que la mêlée à m’occuper. C’est plus facile pour pointer des détails. Mais après, c’est Jacques le patron. Il décide des séances. Moi je suis là pour amener un plus.

Comment préparez-vous vos exercices ?

C’est beaucoup de vidéos. Je regarde ce qui n’a pas marché. On fait un briefing avec Jacques, mais c’est vraiment lui qui fait les séances. Mais je pense que sur les conseils, je peux apporter.

Mourad avait eu des déclarations très cinglantes sur la mêlée du RCT. Comment avez-vous senti le pack ?

Dans une saison, il y a toujours des moments où tu te fais prendre en mêlée. A d’autres moments, c’est en touche. Tu ne peux pas être à 100% tout le temps. Il y a des équipes meilleures que toi, il faut l’accepter. On a eu des difficultés contre le Stade-Français, mais on a par exemple Andrew Sheridan qui était blessé. Depuis son retour ça va mieux. Le pack a également été modifié avec mon départ au talon et l’arrivée de Burden mais aussi celle d’Ali Williams en deuxième ligne. Il faut trouver des repères, des automatismes. Ça ne se fait pas du jour au lendemain. Mais on a les qualités, je ne suis pas inquiet. Le but c’est d’être au meilleur niveau au moment des matches importants. Il faut trouver de la régularité.

Comment va se passer la suite ?

Pour le moment, c’est informel. Je vais déjà faire ma formation. Et cette expérience me permet de bien basculer dans ce nouveau métier qui me plait.