Jonny Wilkinson: « Pour l’instant, je reste dans l’idée de jouer »

Jonny Wilkinson: « Pour l’instant, je reste dans l’idée de jouer »

Le jeudi 30 janvier 2014 à 11:17 par David Demri

32 Commentaires

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TOULON_WILKINSON_151111Dans les colonnes de Var-matin, l’ouvreur Toulonnais, Jonny Wilkinson a évoqué son avenir. Il affirme que cela reste une situation délicate, qu’il n’a pas encore pris sa décision, mais que pour le moment, il reste dans l’idée de jouer. Extrait:

« Je joue pour m’améliorer. Je vais voir comment ça se passe et quelle contribution je peux apporter au groupe. Pour l’instant, je reste dans l’idée de jouer, c’est plus facile pour moi. C’est une situation délicate mais le rugby est un sport d’équipe. Je veux rester tranquille et mettre cette situation à part. »

Par ailleurs, Jonny Wilkinson redoute un peu l’après-rugby. Vivre sans challenge et sans équipe semble être un moment qu’il appréhende. Extrait:

« Lorsque j’étais blessé, je sais comment je vivais sans rugby. C’est le plus difficile, le problème va revenir. Il faut y être préparé. Mais cette fois, ce sera ma décision. Reste à savoir comment je vais vivre mentalement, sans pression, sans challenge, sans équipe. A mon avis, Matt Giteau et Frédéric Michalak sont capables de faire un boulot magnifique. On l’a déjà bien vu. »

Pour l’heure, le joueur Anglais affirme prendre encore beaucoup de plaisir lors des entraînements. Selon lui, la question n’est pas de gagner mais de partager des moments et d’avoir un but commun. Extrait:

« Aujourd’hui, plus que jamais j’éprouve du plaisir à l’entraînement. Je découvre toujours plus sur moi-même, sur le rugby, sur la compréhension de ce sport. C’est un vrai plaisir que je ressens par rapport aux joueurs, à l’équipe, au groupe, aux entraîneurs. Comment on travaille ensemble, comment on échoue et on réussi ensemble, ça c’est toujours le plaisir dans la vie. La question n’est pas de gagner. Le vrai plaisir c’est d’avoir un but commun, un groupe qui pense ensemble, qui veut faire quelque chose ensemble, qui grandit ensemble. Ça j’adore. »

Enfin, Jonny Wilkinson évoque les supporters du RCT. Il les qualifie de magnifiques, d’uniques ou encore d’extravagants. Il n’aurait jamais pensé vivre de tels moments avant de signer à Toulon. Extrait:

« Ici, les supporters sont magnifiques, uniques, extravagants. Ils dégagent une passion positive. Je ne l’ai jamais ressentie ailleurs. Ce que je vis au RCT est une expérience magique. Il y a six ou sept ans, si on m’avait dit que je vivrais de tels moments, j’aurai dit ‘non, c’est pas possible’. Cette passion-là, je l’adore, même si cela ajoute de la pression. Mais nous avons une responsabilité envers nos supporters. »

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32 Commentaires

  1. misterlolo 30 janvier 2014 at 11h- Répondre

    Pas besoin de se demander pourquoi il a été elevé au rang de « SIR » par nos amis rosbeef…….
    Merci Sir Wilkinson d’être ici et why not one more year?

  2. Vico 30 janvier 2014 at 11h- Répondre

    God save our gracious Jonny Wilkinson,
    Long live our noble Jonny Wilkinson,
    God save Jonny Wilkinson !
    Send him victorious,
    Happy and glorious,
    Long to reign over us ;
    God save Jonny Wilkinson !

    • Ongbak83 30 janvier 2014 at 11h- Répondre

      En français mon ami ! Lol. ! C vrai que wilko est unique et magique !

      • Vico 30 janvier 2014 at 12h- Répondre

        Que Dieu protège notre gracieux Jonny Wilkinson,
        Longue vie à notre noble Jonny Wilkinson,
        Que Dieu protège Jonny Wilkinson !
        Rends-le victorieux,
        Heureux et glorieux ;
        Que soit long son règne sur nous,
        Que Dieu protège Jonny Wilkinson !

        C’est le premier couplet de l’hymne Anglais remixé à la toulonnaise et qui a fait son petit effet chanté un soir de finale de H CUP dans un pub Lyonnais bourré de Clermontois. Oui Oui c’était nous les casses couilles 🙂

        • Ongbak83 30 janvier 2014 at 14h- Répondre

          Merci vico ! Et alleeeeeeez toulooooooon !

    • Valéria 30 janvier 2014 at 11h- Répondre

      drink: Et Vive nos amis Corses;au moins savent apprécier tout ce qui est beau et assurément notre JONNY il l’est,tant en science d’Ovalie que de physique; Nous les filles on apprécie..même en Anglais !!

  3. jacky le corse 30 janvier 2014 at 11h- Répondre

    Ce mec est magique , d’ailleurs , je pense qu’il vient d’une autre planète ?:-) ?:-) :yes: :yes: :yes: :yes:

    • SonnyPoireWilliams 30 janvier 2014 at 14h- Répondre

      Sûr qu il vient d une autre planète: l Angleterre 😉

  4. Valescure220 30 janvier 2014 at 12h- Répondre

    après ces 3 articles, ce n’est pas la peine d’épiloguer, Jonny est tout simplement UNIQUE et n’en déplaise aux purs et durs Toulonnais (que je respecte par ailleurs) il aura marquer le club autant que MAYOL et beaucoup plus que certains joueurs Toulonnais de souche

  5. oeildepétugue 30 janvier 2014 at 12h- Répondre

    Je trouve que quand il va arrêter le Rugby en tant que joueur en 2016 , cela serait bien de créer un poste de Conseiller Général pour qu’il supervise les joueurs , le jeu , le staff , voire conseiller le Président . Je sais , je rêve mais j’aime bien les beaux rêves . :worship: :worship: :worship:

    • lolo83 30 janvier 2014 at 12h- Répondre

      le conseiller du president j approuve

  6. bibou83 30 janvier 2014 at 12h- Répondre

    Jonny Wilkinson pour remplacer Bernard Laporte

    • Valescure220 30 janvier 2014 at 14h- Répondre

      Pourquoi remplacer LAPORTE , n’a t il pas fait un bon boulot depuis son arrivée, on ne sa rappelle plus comment était le RCT au départ de SAINT ANDRE …..A moins que votre commentaire soit pour le remplacer en 2015…sinon ce serait manquer de reconnaissance à un entraineur qui a eu des résultats en 3 ans. Et tous les meilleurs joueurs du monde ne sont pas obligatoirement les meilleurs entraineurs, regardez UMAGA par exemple . Mais je souhaite bien entendu que Jonny reste dans le rugby et soit aussi bon comme entraineur. Mais il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs , pour l’instant il n’a ni les qualités, ni l’expérience pour remplacer LAPORTE, ce serait la seule décision à prendre pour qu’il se brule les ailes. Alors Jonny au RCT OUI , comme joueur encore OUI et comme entraineur toujours OUI mais à petits pas

  7. bibou83 30 janvier 2014 at 14h- Répondre

    oui 2015

  8. T-max 30 janvier 2014 at 14h- Répondre

    🙂 Extravagants c’est exact nous le sommes, méditerranéen et latin j’en suis fier. Mais magnifique et unique, c’est toi Jonny qui l’est, et bordel j’suis un mec et pourtant je t’aime :-*
    Un jour, bien sûr tu raccrocheras tes crampons, et ce jour là je serais triste comme des milliers (millions) d’amoureux(ses) de notre beau sport.
    Jonny on T’AIME :inlove: :inlove: :inlove: :-* :-* :-*

  9. Besagne 30 janvier 2014 at 14h- Répondre

    Un grand Monsieur

  10. BuldoXV 30 janvier 2014 at 14h- Répondre

    SVP Laissez lui le temps de finir sa saison . Qu il nous regale un peu plus longtemps . Pas d anticipation sur sa fin de carriere . C est un garcon suffisamment intelligent et reflechi et qui ne prendra aucune decision a la legere . soyons en certain . Et la decision , la solution qu il aura cyble et trouve pour la suite de sa carriere , croyez moi qu il va y exceller et nous etre tres precieux . ON peu en tout cas lui faire confiance . Car dans tout ce qu il a fait jusqu a present , il a toujours su rester entier , car bosseur et surtout tres determine . C est un veritable enchantement pour cette equipe . Et ce n est pas a nous de lui imposer un poste auquel peut etre , il ne manifesterait pas de plaisir . Car pour lui , PLAISIR ; est le mot qui prime , avant tout. Et s il ne l obtiens pas , a mon avis , il doit tres vite s ennuyer . C est un passionne , comme y a pas !! Dans tout les cas , quoique qu il arrive , je respecterait son choix . Car ce sera le meilleur pour lui . J en suis convaincu !!

  11. INCREDIBLEBOY 30 janvier 2014 at 15h- Répondre

    Ils vont recommencer avec « partira-partira pas »!Finissez la saison en beauté et ne nous pompez pas toujours l’air avec la saison d’après!

  12. Remy 30 janvier 2014 at 15h- Répondre

    Quel monsieur, j’ai un peu honte de l’avoir « détesté » lorsqu’il jouait en équipe nationale et qu’il apportait la victoire contre les bleus…

    S’il y a bien une personne, un recrutement à retenir depuis le renouveau du RCT, c’est lui. Et j’espère que lorsqu’il arrêtera, il trouvera un nouvel objectif de carrière en tant que formateur chez les jeunes ou dans le staff, car son état d’esprit et son perfectionnisme peuvent apporter beaucoup

  13. Capelado 30 janvier 2014 at 15h- Répondre

    Comment, avec dans ses rangs un joueur d’une telle densité professionnelle et humaine, le RCT peut-il être mal-aimé ? C’est tout bonnement incompréhensible.

    • Georges 30 janvier 2014 at 15h- Répondre

      :reallypissed: …parce que @ Capelado…. » la bêtise insiste toujours ! « ..Camus..difficile à l’empêcher…épicétou…Allez TOULON..

      • Capelado 30 janvier 2014 at 16h- Répondre

        @ Georges, pour pasticher Francis Blanche, je dirai qu’on est toujours l’imbécile de quelqu’un, mais que ce sont nos imbéciles à nous, qui abhorrent le RCT, qui m’énervent souvent le plus…

        • Georges 30 janvier 2014 at 16h- Répondre

          :-* :yes: :beer: @Capelado..abondons pleinement dans ton sens..le plus insupportable..l’imbécillité qui vient des nôtres…les autres on s’en cague…tout le monde nous bafoue ..pour cela qu’il faille que nous restions UNIS derrière notre Club..épicétou..ALLEZ TOULON.

  14. nikoko 30 janvier 2014 at 15h- Répondre

    Bonjour,

    Je vous invite a lire son livre perso
    il ma aidé a réaliser un marathon…

    • Georges 30 janvier 2014 at 16h- Répondre

      :-* :yes: …C’est fait @ nikoko..et il finit son ouvrage  » le perfectionniste  » par cette phrase , à l’attention de ses supporters.. » Dans les moments les plus sombres de ma carrière,ils m’ont aidé à me relever,ils m’ont donné la force de continuer à me battre.Vous avez été extraordinaires.merci  » cet adepte de l’Univers Quantique a assurément rejoint le firmament de la constellation étoilée d’Ovalie…..

  15. Maxxou83 30 janvier 2014 at 16h- Répondre

    Je comfime son livre…c est la bible!

  16. jph 30 janvier 2014 at 16h- Répondre

    oublions un instant son age,et qui peut dire, lorsque l’on regarde la defense de ce joueur,l’improvisation,et l’energie depensée aux quatre coins du terrain,que ce joueur,devrait prendre sa retraite. pour avoir visionné et revisionné,pleins de matches ,je peux vous assurer qu’il n’y a pas beaucoup de joueurs, capables,de realiser à chaque rencontre de telles prestations physiques .combien de fois je me suis posé la question devant la rapidité de ses replacements : mais comment il a fait? .alors OK jonny ,pour que ta seule idée reste, celle de jouer! mais le plus longtemps possible.

  17. provence83 30 janvier 2014 at 16h- Répondre

    c’est con ce temps qui passe, il vieillit même les dieux. Le genre de joueur que l’on ne pourra jamais culpabiliser d’être responsable d’une défaite tellement son investissement est énorme

  18. CanardWC 30 janvier 2014 at 16h- Répondre

    Lis donc ce que pensent les intellos de la Boucherie Ovalie du livre de Jonny…

    http://boucherie-ovalie.org/2013/04/03/memoires-dun-perfectionniste-la-critique/

  19. CanardWC 30 janvier 2014 at 16h- Répondre

    Mémoires d’un perfectionniste, la critique
    April 03, 2013 Fourre Tout

    Par Damien Try (La Boucherie Ovalie)

    Il y a presque un an, sortait le livre autobiographique de Jonny Wilkinson intitulé « Mémoires d’un perfectionniste ». Aujourd’hui sort sa critique sur la Boucherie Ovalie. Pourquoi donc ? On peut déjà trouver une première explication dans la légendaire réactivité des chroniqueurs bouchers, capables de se mettre à écrire vendredi à 14h du matin le compte-rendu du match du week-end, parce que ça sera bien de le sortir avant le prochain match, dans quelques heures donc. Mais la véritable raison n’est pas là, elle réside dans le bouquin en lui-même. Mais je m’avance un peu, feuilletons-le ensemble.

    Le prologue se déroule en 2010, alors que Jonny dispute un match avec Toulon. S’il est déjà assez déstabilisant de voir une autobiographie de sportif débuter aux 31 ans de l’auteur, on apprend de surcroît que Paul Sackey a marqué un essai en H-Cup. Je ne pense pas qu’on soit proche de revoir ça, pour pas mal de raisons. Le match est gagné, mais on s’en fout, la raison pour laquelle on en parle est la présence dans les tribunes de Martin Johnson, qui vient demander à l’ouvreur toulonnais de rejouer pour l’Angleterre, alors que ce dernier hésite. Pendant la première séance d’entraînement de jeu au pied du livre (et vous vous en doutez, il y en aura d’autres) qui suit, Jonny décide que c’est bon, il participera à sa quatrième Coupe du Monde si on a besoin de lui. Dans un procédé narratif tout à fait inédit et trépidant, on revient dans le temps, retrouvant Jonny enfant dans le premier chapitre.

    C’est alors qu’on pénètre dans un cerveau dément. Vous en connaissez beaucoup, vous, des enfants de 7 ans qui s’entrainent à buter dans le jardin de leurs parents, quotidiennement, pendant des heures, pied gauche ET pied droit ? Qui, chaque week-end à l’approche du match, vomissent de peur avant de rentrer sur le terrain ? Qui écrivent des dizaines de lettres, « la plupart d’entre elles à Dieu », parce qu’un petit oiseau est mort ? Le petit Jonny se met tellement la pression que 30 ans après, il se rappelle de la faute d’orthographe qui lui a fait obtenir un infâmant 19/20 à une dictée. Nous ne sommes qu’à la page 19 et le fil rouge du livre saute aux yeux avec les simples phrases « Je sens que le remède à mes souffrances est de devenir un être parfait. L’inconvénient avec le rugby est qu’il est impossible d’être parfait ». A la page 32 survient le drame, l’évènement qui va le traumatiser à jamais, l’horreur qui guette chaque joueur de 10 ans. Non bande de pervers, il ne s’est pas fait toucher sous les douches par un éducateur, il a raté une pénalité, ce qui le fait se morfondre pendant des semaines. Je ne vais pas vous citer toutes les crises d’angoisse du bouquin, elles le suivront toute sa vie, et vous avez saisi l’ambiance, ça ne sera pas un livre sur le bonheur de courir sur le pré. Avançons un peu dans le livre.

    Vous vous en doutez, le jeune Jonny grandit, obtient quelques sélections régionales, marque le premier drop de sa carrière (contre une équipe française en plus, il avait vraiment décidé de nous faire chier). Il fait la rencontre de Dave Aldred, personnage qu’on recroisera souvent au fil des pages, et qui va s’occuper de son entraînement au pied. La première partie du livre va beaucoup parler d’entraînement au pied. Dans le sens beaucoup beaucoup d’entraînement au pied. J’insiste sur l’entraînement au pied. L’entraînement au pied. Au pied. Voyez-vous, Jonny s’entraîne évidemment tous les jours, y compris dans les créneaux pendant lesquels il n’en a pas le droit. Et une séance ne s’arrête qu’après un nombre fixe de coups de pied, ou une durée choisie à l’avance. Nous, on s’arrête uniquement quand on est satisfait. Et quand on vise la perfection, on est difficilement satisfait.

    Jonny continue de grandir et est sélectionné chez les moins de 18 ans pour jouer le Tournoi (des V Nations à l’époque). Mais il n’est que numéro 2, derrière un certain James Lofthouse. Coup de chance, celui-ci se blesse, et c’est Jonny qui jouera donc, remportant un Grand Chelem. C’est difficile à juger en lisant le bouquin, mais il paraît clair qu’il a été excellent, offrant même la dernière victoire par un drop de 40 mètres. Pour l’anecdote, ce fameux Lofthouse, qui apparaît comme celui qui a barré les sélections U18 de Jonny (limite le chouchou des coachs), alors qu’il jouait dans l’équivalent de la ProD2 anglaise, s’est blessé à l’entraînement et a arrêté sa carrière à 20 ans. Aujourd’hui il est banquier.

    Jonny devient ensuite professionnel à Newcastle, faisant la connaissance de nouveaux joueurs. Comme dans tout le reste du livre, c’est l’occasion pour Jonny de s’émerveiller des qualités des autres, on a un peu l’impression que chaque personne qu’il croise est le meilleur joueur du monde (même Pierre Mignoni, mais bon il a dû se sentir obligé d’écrire ça puisque c’est son coach maintenant). On a droit à un classique pour l’annonce de sa première sélection dans le groupe de l’Angleterre, il était chez un ami, il ne s’y attendait pas du tout, etc… Les pages s’égrènent, ce n’est pas très intéressant, on apprend quelques anecdotes au passage. A l’image de son amie Martine (Johnson), Jonny n’a pas le permis donc Jonny prend le taxi, Jonny se met une cuite, Jonny passe un contrôle anti-dopage, Jonny part en tournée dans l’hémisphère sud, Jonny habite dans un quartier un peu chaud où des jeunes viennent chez lui lui demander des « battes de golf » (Jonny est un peu naïf et leur prête, s’étonnant un peu de ne jamais les retrouver), Jonny fait une pub avec David Beckham. Je vais m’arrêter là dans mon compte-rendu factuel. Vous savez déjà ce qui va se passer : Wilkinson va s’entraîner très dur, il va gagner une coupe du monde, et puis il va se blesser, puis se re-blesser, se re-re-blesser, puis, décidément le sort s’acharne et Jonny va aller à Toulon. Tout ça n’est pas n’est pas très intéressant.

    Si vous avez lu « Du Côté de chez Swann » (pauvre de vous), vous retrouverez le côté « j’enchaîne des petites histoires, les enfilant comme des perles sur un collier, mais sans que le lecteur n’ait la moindre idée d’où je l’emmène, puisqu’en fait je fais du volume et je ne l’emmène nulle part » du début du livre. Il s’agit d’un petit pavé, 440 pages sans images ou presque, écrit en caractères assez gros pour que même M. Péchambert puisse les voir. Ce n’est pas si gros que ça, me direz-vous, ça devrait pouvoir se lire assez vite. Le style est de plus assez simple (j’y reviendrai), il n’y a pas d’intrigue complexe qui demande de revenir 50 pages en arrière pour vérifier si on a bien compris un passage, aucune réflexion particulière n’est demandée, bref, ça devrait vraiment pouvoir se lire vite. Mais

    non, et pour une simple raison : c’est putain de chiant. Ce livre va vous tomber des mains. J’ai eu l’impression de retourner en classe de 3ème lorsqu’on m’avait imposé la lecture des « Chouans » de Balzac. Pourtant, j’ai l’habitude de lire des trucs chiants, je suis un fidèle de la chronique rugbyrama de Pierre Villepreux. Le premier tiers du bouquin, Jonny s’entraîne d’arrache-pied (haha), ce qui n’est pas vraiment captivant. Et pourtant c’est le plus intéressant du bouquin, puisqu’on découvre l’esprit torturé du garçon, et qu’on le voit gravir à toute vitesse les échelons l’amenant au titre de meilleur joueur du monde. Parce qu’ensuite, le deuxième tiers ne parle que de ses blessures, et bien sûr du travail pour revenir au niveau qui suit. Je vais vous donner un putain de scoop : lire des pages et des pages sur le processus d’une rééducation, c’est d’un ennui sans nom. Surtout quand 10 pages plus tôt c’était une autre rééducation, et que si tu connais un peu la carrière de Jonny, tu sais qu’il va à nouveau se blesser rapidement, et donc que tu vas te retaper des histoires de rééducation. Le dernier tiers du bouquin est encore plus décousu, c’est son retour en équipe d’Angleterre alors que tout son pays semble le détester, combien Toulon c’est chouette, sa dernière coupe du monde… Au passage si on en croit le livre, la Coupe du Monde s’est résumée à des ballons qui partent pas droit. Dix pages sur la difficulté de botter avec ces ballons, un paragraphe sur les « débordements » de l’équipe d’Angleterre. J’aurais préféré l’inverse, parce qu’honnêtement, que le ballon n°2 ait tendance à aller vers la gauche et que le n°5 fasse n’importe quoi, je m’en fous pas mal. Quoique, peut-être que si Trinh-Duc l’avait su, il aurait peut-être passé la pénalité en finale. Mais je me fais du mal là.
    19€, c’est aussi le prix d’une bouteille de whisky correct…

    19€, c’est aussi le prix d’une bouteille de whisky correct…

    Bref, la lecture de ce livre est un calvaire. Si quelqu’un vous dit qu’il a aimé ce livre, il ment et ne l’a pas lu jusqu’au bout. Demandez-lui de quel animal était la merde dans laquelle Jonny a marché à Barcelone. C’est vers la fin du bouquin, je doute que plus de 15 personnes soient allées jusque là. J’ai été passablement énervé en lisant dans les remerciements qu’un type l’a aidé à écrire (et vu le curriculum du mec, c’était probablement un nègre). Il n’a pas dû non plus beaucoup l’aider, parce que la simplicité du personnage de Wilkinson transpire dans le style d’écriture. Sujet, verbe, complément. « Nous avons marqué un essai intéressant ». « Je pense qu’il s’agissait d’un renard » (c’est vraiment dans le livre, et comme ça vous avez la réponse à votre question). On peut toujours arguer que je n’ai lu qu’une traduction, c’est vrai. Mais le traducteur, c’est Olivier Villepreux (oui, le fils), quelqu’un dont je partage rarement l’opinion mais dont on ne peut nier qu’il sait très bien écrire…
    Si vous vous retrouvez avec ce livre dans les mains et du temps à perdre, vous pouvez toujours vous amuser à lire en diagonale la première moitié, pour faire connaissance avec le personnage Jonny Wilkinson. Jonny, c’est un petit enfant autiste, un labrador, ou quelque chose comme ça. Le souci de la perfection est omniprésent dans le livre, certes, mais aussi le sens du Devoir. Envers ses parents, envers les spectateurs, envers l’Angleterre. Jonny se fait des listes de ses objectifs. C’est genre :

    – Gagner avec Newcastle

    – Gagner avec l’Angleterre

    – Gagner avec les Lions

    – Devenir le meilleur joueur du monde

    Mais qui fait des listes comme ça, sérieux ? Quand il arrive en équipe d’Angleterre, il ne se sent tellement pas à sa place qu’il fait exprès d’arriver à la bourre aux repas pour pouvoir manger tout seul. Y a un passage pas mal dans lequel il explique combien il est affreux d’avoir gagné la Coupe du Monde, car une fois tout en haut, forcément vous ne pouvez qu’aller vers le bas. Enfoiré, laisse-nous ce fardeau dans ce cas. En France on est assez fort pour baisser de niveau. N’offrez pas non plus ce livre à un enfant qui aime le rugby, c’est à le dégoûter de l’entraînement. Jonny c’est le mec qui dit « Ah, ce mois de vacances m’a fait le plus grand bien. J’ai fait de la préparation physique tous les jours, j’ai travaillé plus dur que jamais. » Il passe son temps à se dire qu’il est cuit, qu’après ce match il prend deux semaines de coupure. Et puis au final il ne coupe jamais. Il admire certains joueurs qui sont « plus pros que lui sur la récupération ». Comprenez : des joueurs qui prennent des vraies vacances, au lieu de soulever de la fonte comme des cons. Jonny a un besoin éperdu de reconnaissance. Il se prépare spécifiquement aux tests physiques, pour avoir les meilleurs scores. Et du coup il est tout chafouin de voir afficher dans la cafétéria ses résultats à la lutte. C’est vrai qu’il est honteux de perdre à la lutte contre Manu Tuilagi et James Haskell.

    Bref, ne lisez pas ce bouquin. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi un éditeur a voulu le publier en français : Wilkinson doit être le joueur le plus détesté en France, sauf à Toulon où il est adulé. Mais à Toulon, ils ne savent pas lire…

    Qu’en pensez-vous? Moi je n’ai pas accroché à cet humour , mais ce n’est que mon avis.

    • Georges 30 janvier 2014 at 17h- Répondre

      :-* :yes: ..hi..hi..hi..Bonsoir mon copain pilar d’antan..@vilain petit Canard WC…te relisons toujours avec plaisir..A la France Louchébem reconnaissante.!!!…ce papier d’infamie d’une boucherie à l’endroit de JONNY…sans doute fallait-il le prendre alors avec HUMOUR..même si NOIR…tout le monde en un instant donné ne pouvait aimer notre JONNY d’Amour fou..que veux-tu..dommage !! Allez

  20. Capelado 30 janvier 2014 at 16h- Répondre

    À Toulon il ne savent peut-être pas lire, mais ils savent faire pâlir tous ceux qui leur envient un joueur de la trempe de Sir Jonny…