Le délicieux Tarbais, 46 ans, demi-de-mêlée passé par Bagnères, Lourdes et Agen, international (23 sélections de 1990 à 2000) est désormais bien installé dans le Var. Et il s’y sent bien. Il s’occupe de jeunes en difficulté, est intervenu un certain temps dans les prisons, et a trouvé là-bas son club de cœur. Il sera à Paris samedi, au micro de TV5 Monde, car il est aussi consultant, de Canal+ mais pas seulement…

Un Bigourdan plus Toulonnais que Toulonnais, ça interpelle…

«Quand je suis arrivé à Toulon, en 92, j’ai été très marqué par la passion autour de ce club atypique, l’OM du rugby… ça m’a beaucoup plu et je n’en suis plus reparti, ou très peu… Je me souviens quand j’entraînais (2008-2011), lorsque Wilkison est sorti sur la pelouse de Mayol pour son premier entraînement il y avait 5 à 6 000 personnes dans les tribunes. Il n’en revenait pas : «Plus qu’à Newcastle pour un match» ! J’ai vécu de très grands moments avec le RCT (champion de France en 92 ; entraîneur de 2003 à 2006 avec un titre en D2) et c’est mon club désormais».

Cette pression populaire peut-elle avoir un effet néfaste, émollient, avant la finale, sur une équipe qui a déjà de quoi être satisfaite de son parcours ?

«La ferveur est là bien sûr mais outre que ce groupe est suffisamment expérimenté pour ne pas se laisser déborder, il y ce réel désir de réaliser le doublé historique H-Cup/Top 14 et on peut faire confiance à Bernard Laporte pour éviter trop de dispersion, appeler ses troupes à prendre Castres en considération. D’ailleurs aujourd’hui (hier), il y avait un entraînement ouvert au public et il a été annulé ; il y aurait eu 10 ou 15 000 personnes dans le stade !»

Et vous, que pensez-vous de cette équipe tarnaise ?

«Belle conquête, bonne touche, bonne mêlée, le 2e meilleur réalisateur du championnat (Kockott)… Elle n’est surtout pas là par hasard. C’est un groupe de qualité qui a une belle histoire à achever… Et c’est l’anniversaire des 20 ans du dernier titre du club… Alors, comme on dit par ici : Méfi (1) !»

Vous qui avez participé au début de cette nouvelle aventure toulonnaise, y-avez vous cru immédiatement ?

«Il y a d’abord eu la remontée en Top 14 avec beaucoup de vedettes qui n’avaient pas forcément le bon profil mais ensuite Mourad Boudjellal a su s’entourer avec notamment la venue de Saint-André. Personnellement, à mon retour en 2008, je me suis attelé à mettre l’équipe dans la réalité d’une compétition qui n’a rien à voir avec le Super 15, à la «refranchouiller»… Il a fallut fortifier le club et ses infrastructures… Ensuite, il y a eu une montée en régime rythmée par le volontarisme du président décidé à choisir des joueurs de grande dimension. C’est quatre-cinq ans de travail et tous ceux qui sont passés au poste d’entraîneur ont amener leur pierre à l’édifice. À Laporte, Mignoni et Azam de terminer le travail et ils le font très bien (trois finales consécutives et un titre européen)»

Source: ladepeche.fr