Pour la première fois de leur histoire, Clermont et Toulon disputeront le 18 mai prochain (18 heures) une finale de H Cup à l’Aviva Stadium de Dublin. Vern Cotter, l’entraîneur de l’ASM, sait à quel point l’opposition face au RCT sera disputée.

Dans quel état d’esprit se trouve votre groupe avant cette finale tant attendue par Clermont ?
Vern Cotter : « C’est tellement dur d’en arriver là ! On voulait cette finale ! Mais on veut faire mieux. Chaque match est un match de préparation pour gommer nos petites erreurs. Face à Bordeaux-Bègles en Top 14 (victoire 67-3, 26e journée), on a été contraint de faire pas mal de changements en raison de nos blessés suite à la demi-finale contre le Munster (16-10). Il nous reste deux très gros matchs (la finale de H Cup et la demi-finale de Top 14) et si ça se passe bien, peut-être un troisième (la finale de Top 14). On a besoin de tout notre effectif ! »

Justement êtes vous optimiste pour aborder cette finale dans les meilleures dispositions ?
« On est dans l’analyse de notre demi-finale, de notre adversaire, Toulon, et de l’équilibre du travail qu’il nous faut avec la récupération individuelle des joueurs. C’est un moment de réflexion (il souffle). Tout le monde fait confiance à tout le monde. Franchement, mon premier souci, c’est de pouvoir récupérer autant de joueurs possibles. On a des IRM à faire passer à Aurélien Rougerie, Vincent Debaty, Gerhard Vosloo, Jamie Cudmore… Il y a plein de choses à faire. On ne travaille pas trop en intensité mais davantage sur des séances groupées où l’on prépare la finale sur le plan stratégique. »

Quels enseignements tirez-vous de vos deux confrontations de Top 14 face au Rugby Club Toulonnais ?
« Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’on se prépare pour jouer une prolongation (rire). Il y a deux ans à Saint-Etienne, on joue une prolongation (victoire en demi-finale de Top 14, 35-29). A la maison cette année, on a la chance de passer une pénalité à la dernière seconde (victoire 24-21, 11e journée) et à Marseille, on fait match nul (26-26, 24e journée). L’an passé, on perd notre demi-finale de Championnat de trois points (15-12). Il n’y a rien entre les deux équipes. La seule certitude, c’est que ça va être très dur. Mais on est proche de quelque chose de très grand. »

Quel regard portez-vous sur le parcours européen du RCT ?
« Toulon est une équipe redoutable, une des meilleures d’Europe. Quel que soit l’adversaire, l’obstacle est considérable. Ce sera un sacré défi physique. Toulon a gagné logiquement sa demi-finale (24-12 face aux Saracens) en étant un peu supérieur dans le jeu au sol. Et la réussite de Wilkinson a permis de creuser l’écart. On connaît bien cette très belle équipe de Toulon et c’est intéressant de jouer cette finale à Dublin. »

Votre équipe dégage une sérénité impressionnante. Comment l’expliquez-vous ?
« C’est un groupe avec beaucoup d’expérience qui a un objectif un tête. Cette finale valide un travail énorme. Les joueurs sont très professionnels. Comme je le dis, tout le groupe, les trente cinq joueurs professionnels, et même les quelques espoirs qui travaillent avec nous, partagent le même objectif pour être dans les meilleures conditions possibles. Une finale, ça se joue pour se gagner ! »

Vous êtes reconnu pour votre exigence mais vous arrive-t-il d’être impressionné par le jeu de votre équipe ?
« Je suis comme les joueurs : je ne veux pas être satisfait pour regarder les façons d’avancer vers un meilleur rugby. C’est le fruit d’une remise en question permanente. Les matchs ne sont jamais parfaits. Il y a toujours quelque chose à rectifier pour grandir. C’est essentiel pour demeurer vigilant. Surtout dans ces moments. On va jouer contre une grosse équipe. On verra à la fin de la finale si on peut se réjouir autour d’une bière… »

Source: ercrugby.com