Depuis 2010, Toulon et l’ASM Clermont sont devenus d’intimes rivaux. Le 18 mai à Dublin (18 heures), le RCT et l’ASM se retrouveront en finale de la H Cup pour une nouvelle confrontation qui s’annonce épique.

Ils ne se quittent plus. Depuis trois saisons, leur rivalité est devenue un feuilleton haletant. Un « Barça-Real du rugby », comme se plait à le décrire la manager du Stade Toulousain Guy Novès. Adversaires en finale de la H Cup, le 18 mai à l’Aviva Stadium de Dublin, le Rugby Club Toulonnais et Clermont cristallisent une rivalité sportive née au soir d’une prolongation de demi finale du Top 14, le 15 mai 2010 (35-29), où un essai litigieux du pilier de l’ASM Davit Zirakashvili a définitivement scellé l’antagonisme entre les deux clubs. « On a toute une histoire arbitrale avec Clermont ces dernières années où, souvent, cela n’a pas été en notre faveur, s’amuse à rappeler le président du RCT Mourad Boudjellal. Peut-être qu’un jour, il y aura une belle erreur d’arbitrage qui nous fera gagner un match (sourire). »

A chacune de leurs oppositions, les joueurs de la Rade et d’Auvergne provoquent un duel indécis où l’intensité dramatique légende les terrains. Mais pour Toulon, cette accession en finale reste précoce. « Ce n’était pas programmé en début de la saison, souligne Mourad Boudjellal. Pour Clermont, la symbolique de la Coupe d’Europe est très forte car ils sont parvenus à devenir champion de France en 2010. Nous, on n’a pas encore touché au Bouclier de Brennus. C’est notre premier objectif. On se prépare aux mauvaises nouvelles. On sera les petits de la finale. Il ne faut pas rêver. On a gagné une grande joie mais pas de titre. »

Après seulement deux campagnes européennes de H Cup, le RCT est pourtant au sommet de la hiérarchie continentale. Une ascension fulgurante qui n’aveugle toutefois pas les ambitions varoises. « C’est une satisfaction mais ce n’est pas une fin en soi, insiste le manager du club Bernard Laporte. Tous les joueurs veulent jouer cette finale. Même les blessés ne le sont plus (sourire). La joie est importante mais il y a une finale à livrer. Il faut savourer cette qualification mais sans négliger le reste. Mais on ne va rien faire d’extraordinaire dans notre préparation. »

Exempté de match de barrages du Top 14 tout comme Clermont (les deux clubs sont directement qualifiés pour les demi-finales, ndlr), Toulon révise d’ores et déjà sa finale avec la plus grande précision. « On peut travailler sur les détails, réfléchir sur la façon de bien aborder cette rencontre super importante, explique le troisième-ligne argentin Juan Martin Fernandez Lobbe. On doit rester tranquille, avoir confiance en nos forces. On va bien bosser pour tout donner. C’est la tête et le mental qui vont faire la différence. » Et, peut-être, le demi de mêlée Frédéric Michalak, de retour à la compétition lors de la 26e journée du Top 14 après une luxation à l’épaule gauche contractée le 16 mars avec l’équipe de France.

Tombeur des Saracens en demi-finale dans le temple de Twickenham (24-12), le RCT sait malgré tout qu’il lui faudra déployer une énergie dantesque pour disposer des Jaunards, premiers du Top 14 après avoir détrôné les Toulonnais lors de la 25e journée. « Clermont est invaincu cette saison en H Cup (Toulon a, pour sa part, concédé une défaite à Montpellier, 23-3, lors de la dernière journée de phase de poules, ndlr) et installé dans l’élite depuis dix ans, note Bernard Laporte. C’est une référence. Ils sont très bons mais je ne pense pas qu’on soit très nuls. » Et comme le glisse Mourad Boudjellal avec malice : « Sur un malentendu, on ne sait jamais… »

Source: ercrugby.com