La demi-finale de Coupe d’Europe que Toulon s’apprête à disputer face aux Saracens (dimanche, 16 heures) n’est pas un but en soi pour les Toulonnais. Bien sûr les joueurs débordent d’enthousiasme à l’image de Rudi Wulf : « C’est un rendez-vous magnifique. Quoi qu’il arrive, nous le garderons en mémoire. Il va nous marquer. C’est très excitant de savoir qu’on va jouer un tel match ». Chris Masoe rappelle également que « l’on joue au rugby pour disputer ce genre de rencontres ». Mais du côté de l’encadrement et de la présidence, cette rencontre doit permettre au RCT de franchir un palier dans son existence.

Mourad Boudjellal ne cache pas que « pour être une grande équipe, il faut déjà se donner le droit de disputer ces matches-là et essayer d’en devenir une encore plus grande en les gagnant. Nous sommes parmi les quatre premières équipes d’Europe et les quatre premières de France. C’est déjà pas mal». Qualifié dans le dernier carré dans deux compétitions majeures, les Toulonnais ont déjà fait un grand pas vers cette reconnaissance après laquelle ils courent tant. « Maintenant, nous devons installer Toulon dans l’élite. On ne nous regarde pas comme il y a deux ans. Désormais on compte et c’est important », lâche Bernard Laporte.

Mais le manager toulonnais sait également que son équipe reste novice à ce stade de la compétition. D’où un sentiment de ne pas tout maîtriser comme il le voudrait. « Ce n’est pas un saut dans l’inconnu, mais on découvre. Nous sommes fiers d’être dans les quatre meilleurs d’Europe, mais on ne maîtrise pas tout. On n’est pas Toulouse ou Clermont qui y sont tous les ans. Dans quatre ou cinq ans, on maîtrisera plus. Pour l’instant nous sommes un peu les puceaux de l’affaire». Mais les novices se débrouillent pourtant plutôt bien, il faut le reconnaître. Là, Laporte a une explication toute trouvée. « Je voudrais remercier tous les spécialistes du rugby de nous avoir prévenu que cette année serait très dure. Que ce serait compliqué de gérer deux compétitions. On a pu se préparer en conséquence ». Toulon sera toujours Toulon.

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