Pour la première demi-finale de H Cup de son histoire, Toulon retrouvera les Saracens dans l’enceinte mythique de Twickenham (dimanche 28 avril, 17 heures). Un match symbolique pour la colonie anglaise du RCT emmenée par l’ancien dieu des lieux : Jonny Wilkinson.

Le « Swing Low, Sweet Chariot » ne s’est pas encore invité dans les avant-matchs de Toulon pour éclipser la ritournelle du Pilou Pilou. Mais le RCT est bien obligé de reconnaître son empathie pour les Anglais. Dimanche 28 avril (17 heures), les Varois retrouveront les Saracens pour la première demi-finale de H Cup de leur histoire. Un événement dont la symbolique sera sublimée par la présence de six internationaux anglais dans les rangs toulonnais : Andrew Sheridan (33 ans, 40 sélections), Nick Kennedy (31 ans, 7 sélections), Simon Shaw (39 ans, 71 sélections), Steffon Armitage (27 ans, 5 sélections), Delon Armitage (29 ans, 26 sélections) et l’emblème du XV de la Rose sacré lors de la Coupe du monde 2003, Jonny Wilkinson (33 ans, 91 sélections). « On est fier de notre colonie anglaise, avoue le Président Mourad Boudjellal. Il y a même des Anglais qui ont la nationalité toulonnaise, Jonny Wilkinson en premier. Ils mettent tout le monde au diapason en imposant leur rigueur. Les Anglais sont de grands professionnels, aussi bien au niveau de l’attitude sportive qu’en dehors des matchs. »

Adoptée par le public de Mayol, l’armada britannique du RCT retrouvera face aux Sarries sa terre natale, et pas n’importe laquelle : Twickenham ! « Ils sont encore plus motivés, avoue le trois-quarts centre Maxime Mermoz. Ça apporte un supplément d’âme. On ressent leur influence. Ils nous transmettent leur sérénité. » Pour le Président varois, au chevet du club depuis 2006, alors en Pro D2, cette demi-finale est un rêve éveillé. « C’est impensable, s’enthousiasme-t-il. Qui aurait pensé il y a quelques années que le RCT jouerait à Twickenham ? Et ce qui est beau, c’est qu’on va jouer dans le plus grand temple du rugby avec le dieu anglais du rugby : Jonny Wilkinson ! Notre rêve était de l’y ramener. » Twickenham et Wilko, une complicité née le 4 avril 1998 contre l’Irlande, dans le Tournoi des V Nations (victoire de l’Angleterre, 35-17), et légendée pendant treize ans par les plus beaux exploits de l’ouvreur de Frimley. « L’histoire dit que les assassins reviennent toujours sur le lieu de leur crime et je crois que Jonny Wilkinson en a commis beaucoup à Twickenham, plaisante Boudjellal. Et le hasard du tirage au sort veut qu’il sera vêtu de blanc comme à la grande époque du XV de la Rose. »

Si les symboles enluminent cette demi-finale, pas question de céder à l’euphorie. « Ce n’est pas une consécration ou un aboutissement, martèle le manager Bernard Laporte C’est très bien pour le club et tout ce public qui nous soutient. On joue aussi pour eux. Maintenant, il faudra aller à Twickenham.» Et rivaliser avec les Sarries, leader de la Premiership et renversés à une seule reprise cette saison en H Cup (défaite en phase de poules sur la pelouse du Munster, 15-9). Le souvenir heureux de ce 15 octobre 2009, où les Toulonnais étaient venus à bout des Saracens (31-23) en match de poules de l’Amlin Challenge Cup, bercera peut-être les espoirs de toute la Rade. « Le groupe ne se prend pas la tête, insiste Boudjellal. On n’a pas de pression. On a envie de croquer ce qui nous arrive à pleines dents en se disant : « y’a encore mieux à vivre ! » A aucun moment, on n’a envie de commettre nos erreurs passées où on s’est laissé terrasser par l’événement. » God save Toulon !

Source: ercrugby.com