Dans un long entretien accordé au Figaro, le deuxième ligne international Toulonnais, Jocelino Suta évoque le match à venir de l’équipe de France contre l’Angleterre, ce week-end, match comptant pour la 3ème journée du Tournoi des Six-Nations. Extrait:

Quelle est l’ambiance à Marcoussis après deux défaites et avant ce match périlleux à Twickenham ?
Jocelino Suta : Malgré la frustration des résultats, l’ambiance reste bonne. On veut aller de l’avant, réussir un bon match. Je ne pense pas que nous doutions. Au contraire, on s’attache à positiver. On va en Angleterre sans pression. On n’a rien à perdre. A nous de tout lâcher, de tout donner.

Pour gagner ?
Pour faire un gros match d’abord. C’est vraiment notre objectif. On ne va pas à Twickenham en vacances. Après, si on peut s’imposer, ce serait sympa. Ça remettrait la machine en marche. On sait qu’un très gros combat nous attend. Mais on va tout faire pour contrarier ces Anglais. On va là-bas avec un esprit très revanchard.

Quel est le ton du discours des entraîneurs ?
Leurs mots ont été durs après la défaite contre le pays de Galles. Ils nous ont pris individuellement pour nous dire ce qui ne leur plaisait pas. Moi, ils m’ont dit que je devais être plus méchant sur les rucks, les déblayages. Je dois améliorer des attitudes, faire le petit geste en plus qui perturbe, ralentit les sorties de balles adverses.

Et collectivement, quels ont été les reproches ?
Sur la vidéo, on a constaté qu’on paniquait un peu à chaque fois qu’on arrivait à proximité de l’en-but gallois. On ne faisait pas les bons gestes, les bons choix. On manquait de maîtrise. On a voulu trop jouer. Et trop vite. C’est sans doute dû à un manque de cohésion car on ne joue pas souvent ensemble.

Le manque de fraîcheur physique a été avancé pour expliquer ces deux défaites. Est-ce toujours le cas ?
Non, ça va mieux. On a eu une semaine de coupure après le pays de Galles. J’ai eu le temps de me reposer. Je me sens bien. En plus, cette fois on bénéficie de plus de temps pour se préparer. On peut être plus précis à l’entraînement, travailler les détails, les placements.

Pascal Papé blessé, vous avez été désigné capitaine de touche contre les Gallois. Comment vivez-vous cette grande responsabilité ?
J’apprécie d’avoir cette responsabilité. Les sélectionneurs me font confiance. C’est très encourageant pour la suite de ma carrière internationale. Et je suis satisfait d’avoir réussi un 100% sur nos lancers contre les Gallois. C’est dans l’utilisation de ces ballons qu’on pèche après. Il faut être plus rapides, plus directs. Les surprendre en variant plus nos lancers. Notre système de jeu est basé sur les lancements après touches. Quand on ne les gagne pas proprement, il faut batailler. Aux leaders de touche, moi mais aussi le demi de mêlée et le talonneur, de trouver les solutions pour cueillir de bons ballons pour nos trois-quarts.

Propos recueillis par David Reyrat