Dans un long entretien accordé à La Provence, le trois-quarts centre Toulonnais Mathieu Bastareaud a accepté de revenir sur l’épisode noir qu’il a vécu en Nouvelle-Zélande en 2009. Extrait:

– Jusqu’à présent, Mathieu Bastareaud et l’équipe de France, c’est essentiellement une histoire de contretemps, le plus marquant d’entre eux étant évidemment la fameuse affaire de Wellington, en 2009. Avez-vous oublié cet épisode, aujourd’hui ?
M.B. : Pour ma part, je l’ai évacué. Ça fait partie de mon histoire. C’est quelque chose que je dois assumer. Maintenant, c’est vrai, je me fais encore chambrer à ce propos sur divers blogs de supporters, par exemple. Mais ça me touche et ça me blesse moins qu’avant.

– Au moment des faits, en revanche, vous en aviez véritablement souffert…
M.B. : Oui, car à partir du moment où cela a commencé à toucher ma famille, cette affaire m’a profondément blessé. Que l’on s’attaque à moi, que l’on puisse dire des choses dures – vraies ou fausses – à mon encontre, il n’y a pas de problème. Mais quand ça implique mes proches, c’est vraiment différent.

– À cette époque, on a dit que vous étiez prêt à vous suicider…
M.B. : (Il respire un grand coup). Je n’étais pas bien, c’est certain. Je me trouvais, alors, dans une période extrêmement compliquée. J’avais effectivement des idées noires, car je recevais plein de courriers de haine. Ça marque.

– Des courriers venant de qui ?
M.B. : Oh, vous savez, ces personnes-là sont toujours très courageuses et elles ne signent pas leurs actes ni leurs lettres. Ces gens préfèrent se cacher derrière l’anonymat le plus complet. Mais j’ai conservé ces courriers.

À l’époque, j’avais à peine 19 ans et quand tu reçois ça, à cet âge-là, tu te demandes à quoi ça rime ? ! Bon, OK, ce que j’ai fait fut très con de ma part. Je le répète, j’assume cette connerie. Mais de là à ce qu’on m’envoie des lettres pareilles, c’est trop.

– De toute manière, cette « affaire » n’a jamais été élucidée. Du moins publiquement. Justement, est-ce que la vérité a vraiment été dite ?
M.B. : Oui. Mais mon plus gros tort a été de ne pas parler plus tôt. Je me suis tu et cette attitude m’a desservi, car elle a laissé la place à des tas de rumeurs. Après, lorsque celles-ci se propagent, tu as beau dire tout ce que tu veux, personne ne te croit. Mais désormais, cette affaire est derrière moi. Les gens peuvent penser ce qu’ils veulent, je m’en fous, maintenant. Moi, je fais ma vie. Si les gens sont encore concentrés sur une histoire qui s’est passée il y a plus de trois ans, tant pis pour eux.