L’ouvreur de Toulon s’est affirmé comme l’ouvreur qui manquait à l’équipe de France.

Comment vivez-vous l’emballement médiatique qui vous rattrape, dix ans après ?
Frédéric Michalak. Bien parce que comme vous le dites j’ai déjà vécu ça il y a dix ans. Je me souviens que tout va très vite. Quand on est sportif de haut niveau, on sait que si on flanche un peu, vous serez là pour nous le rappeler. J’ai la chance de revenir en équipe de France mais je sais que je ne vais pas pouvoir faire tout le temps des performances de haut niveau. Surtout que pour moi c’est la fin de saison.

Votre sérénité au poste d’ouvreur, c’est le signe de la maturité…
C’est sûr que je suis un peu plus vieux. Il y a des postes qui demandent d’être un peu âgé. Il me semble qu’avec le temps, les choses viennent naturellement, et puis je suis en confiance, bien physiquement, dans la continuité de ma saison avec les Sharks, et donc tout s’enchaîne. Je ne me pose pas dix mille questions.

On s’en posait sur votre meilleur poste. Neuf ou dix ? La question vous dérange encore ?
Non. Bernard Laporte a raison de dire qu’avec mon expérience ce n’est plus un problème de passer de l’un à l’autre poste. Ma polyvalence m’a fait évoluer. Et puis, il faut vivre avec son temps. Regardez le rugby d’aujourd’hui : c’est un pilier Census Johnston qui fait une passe au pied sur le premier essai samoan.

À Toulon, Jonny Wilkinson assume le rôle de buteur. Durant cette tournée d’automne, cela n’a-t-il pas nui à votre réussite ?
Non. Parce que je continue à m’entraîner chaque semaine. Je fais mes exercices. Le travail paie.

Vous avez changé votre approche de l’entraînement ?
Oui. Depuis que je suis parti en Afrique du Sud, je bosse beaucoup plus qu’avant. Je m’impose des séances qui sont plus longues, plus intenses, plus répétées. C’est un truc que je ne faisais pas il y a quelques années. J’ai appris.

Jouer à Toulon, dans un environnement exigeant, vous aide-t-il ?
Ce n’est pas anodin. Le club est ambitieux, le staff est ambitieux, je suis au milieu d’internationaux, tout cela contribue à ce que je sois bien.

Source: sudouest.fr