Ça y est. C’est fait. Toulon a perdu. Enfin. Après six journées de succès. Toulouse, son adversaire le plus sérieux a mis fin à la tyrannie qu’exerçaient les Varois sur le Top 14. Stop, ça suffit. Merci. Au revoir. Pour l’hégémonie, vous repasserez plus tard.

Petit rappel des faits : la semaine dernière, Laporte nous faisait le coup du : « J’ai parié avec mes joueurs que s’ils gagnaient les six premières journées du championnat, j’en mettrais une grande partie en vacances. Ça alors, je me suis fait avoir ! » Pourquoi 6 journées ? Va savoir. Et puis, la seule fois où l’ancien ministre s’est fait avoir, c’est par la “saveur exceptionnelle” (avé l’accent) du jambon Madrange.

Toujours est-il que, sur les 14 joueurs que l’entraîneur avait annoncé au repos, la moitié se trouvait hier soir sur la feuille de match. Nul besoin donc de préciser que cette histoire de pari n’était qu’une jolie intox (technique très appréciée de Guy Novès), monnaie courante des grands rendez-vous.

Mais, Toulouse, pas déstabilisé pour un sou, n’a pas eu besoin de beaucoup se démener pour s’imposer face à un adversaire brouillon et sans envie (selon moi). À l’image du premier essai de McAlister, qui profitait logiquement de la journée portes ouvertes de la défense toulonnaise.

Ça se termine sur un score de 32 à 9, et une jolie conclusion : le RCT n’est pas tout seul. Il a certes battu Perpignan, le Racing, Mont-de-Marsan, Bordeaux, Montpellier et Castres. Il a certes la 3e meilleure attaque (derrière Toulouse et… Grenoble !), un effectif puissant et des ambitions assumées. Mais il a aussi des rivaux. Deux plus précisément. Toulouse et Clermont.

Question d’habitude, on cherche toujours un opposant au Stade Toulousain. La saison dernière, c’était Clermont. Cette année, Toulon obtient le rôle. Alors logiquement, l’ASM fait moins parler. Pourtant, l’équipe de Parra n’a perdu qu’un seul match depuis le début du Top 14, à Montpellier lors de la 2e journée. Sinon, c’est un sans faute : 4e meilleure attaque, 2e meilleure défense et un match winner du nom de Brock James qui donne aux Auvergnats une confiance sans faille. Même en ne jouant pas terriblement bien (à Mont-de-Marsan par exemple), Clermont s’en sort toujours.

Vendredi soir, Clermont reçoit le Stade Français et semble sur le point de ne pas l’emporter à domicile pour la première fois depuis 46 matchs. À la dernière seconde, James se propose dans l’axe, tente le drop et offre sur le fil la victoire à son équipe (28-25). Cette capacité d’y croire jusqu’au bout (à un moment, les Parisiens menaient même 22 à 7) fait de cette équipe une des plus nobles du championnat. Et finalement, tant mieux si Clermont est médiatiquement moins visible que Toulon, la discrétion a toujours eu du bon (n’est-ce pas, le Castres Olympique ?).

Dans trois semaines environ démarre la Coupe d’Europe. C’est à ce moment là que la saison va prendre une autre tournure. Qui sera capable d’assumer les deux compétitions sans y laisser trop de plumes ? Quels sont les joueurs capables d’être aussi performants en Top 14 qu’en H-Cup ? Qui aura le mental suffisant pour conserver l’envie et la pugnacité ?

Source: leplus.nouvelobs.com