De l’impasse assumée pour le choc à Toulouse au début de saison tonitruant du RCT, Mourad Boudjellal n’élude aucun sujet dans Midi Olympique. Pêle-mêle, se côtoient dans ses propos Matrix, Karl Marx, Youri Djorkaeff, le Costa Concordia, le rap ou Michael Youn. Mais au fond, un seul sujet: Toulon.

LE DEPART EN FANFARE DU RCT:  » Cela semble irréel »

« C’est de la science-fiction. Vingt-sept points sur trente possibles, le tout avec quatre matches à l’extérieur sur six. Quatre bonus offensifs de suite. Il n’y a qu’un auteur de science-fiction qui aurait osé écrire un tel scénario. Cela semble irréel. C’est très bien payé. Je n’ai pas eu l’impression que nous avons écrasé le début de championnat et pourtant on caracole en tête. Nous avons eu beaucoup de chance. Est-ce que la chance, c’est un peu plus de maturité qui fait que, cette année, dans les moments importants, on marque? Peut-être. (…) L’équipe me surprend aussi par sa capacité défensive. Parfois, tu as presque l’impression de jouer sur une console. La défense est vraiment le ciment de ce groupe. »

L’IMPASSE A TOULOUSE: « Nous nous préservons pour la lutte finale »

« Canal + m’en a parlé. Toulon donne sa quote-part à Canal, avec un grand nombre de diffusions. Et puis, nous n’en serons qu’à la septième journée. Ce n’est pas le moment d’affronter Toulouse. Il viendra. Nous savons très bien que si nous voulons réussir ce que nous voulons faire, l’obstacle Toulouse se présentera à nous. Mais le plus tard possible. Nous nous préservons pour la lutte finale, comme aurait dit Karl Marx. Plus tard. Ne vous inquiétez pas, le grand affrontement aura lieu. Plus tard. »

LE RETOUR DE MICHALAK: « Comme Djorkaeff »

« Quand on voit le niveau de Frédéric Michalak, on ne peut que s’incliner. Est-ce l’air de la rade qui est générateur? Après le come-back de Jonny (Wilkinson), celui de Botha, voilà celui de Michalak. Je ne suis pas le plus grand spécialiste du rugby, mais force est de constater que nous avons retrouvé le grand Fred. Cet artiste capable d’inventer un geste à tout moment du match, quel que soit son poste. Il est une sorte de Matrix du rugby. Il passe la tête, puis le corps et les jambes dans les intervalles, le tout avec une humilité rare. (…) Il est neuf et demi. Bernard a inventé un poste pour lui. Comme Djorkaeff en son temps dans le football. Parfois ouvreur, parfois demi de mêlée. L’important, surtout pour le RCT, c’est de ne pas se passer de son talent. »

YOUSSOUPHA ET SA COLERE DE SAMEDI: « Tant pis pour les crétins »

« J’essaie d’amener à Toulon un nouveau public. Tant pis pour les quelques sifflets et les quelques crétins de mon public. Je suis heureux de pouvoir rééditer l’opération. Car samedi, après avoir sifflé, beaucoup se sont rendus compte que la culture rap, ce n’est pas forcément que de la haine et de la violence. Youssoupha, il ne chante que l’amour. Quand on permet aux communautés de se rapprocher, cela se passe bien. Oui, le rugby doit s’ouvrir. Oui aussi à un Yannick Noah ou un Michael Youn pour chanter le pilou-pilou. Je pense que je suis dans le vrai et dans le bien pour mon club, pour ma cité. »

SON AVENIR AU RCT: « Je rêve de titres pour le RCT »

« Je suis propriétaire du club. Je ne peux pas m’en aller comme ça. Je rêve de titres pour le RCT. Si on y parvient, je ne sais pas si j’aurai envie de me lever ou de me rendormir. Je suis dans cette situation. Ce que je vis, c’est dur. Président de Toulon, c’est beaucoup de pression. C’est un boulot qui use. Je ne serai pas le commandant du Costa Concordia. Ce n’est pas mon genre. »

Source: rugbyrama.fr