Frédéric Michalak s’exprime pour Actu Sports

Frédéric Michalak s’exprime pour Actu Sports

Le jeudi 20 septembre 2012 à 9:12 par David Demri

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Le sport, un moyen de vous canaliser au départ est devenu au fil des années un moyen de vous exprimer de vous épanouir ?

Oui, je pense, ça m’a surtout permis de faire de bonnes rencontres. J’ai des amis que j’ai rencontré lorsque j’étais à l’école de Rugby du Stade Toulousain que j’ai toujours aujourd’hui. Ça m’a surtout permis de sortir de chez moi, de rencontrer du monde de me faire énormément de copains et puis c’est vrai que le sport m’a permis de lâcher le trop d’énergie que j’avais en moi.

Enfant, Vous avez pratiqué de nombreux autres sports, qu’est ce qui vous a fait finalement opter pour le Rugby et délaisser notamment le Squash ?

La seule raison qui m’a fait délaisser le Squash c’est lors d’un championnat au Havre, j’avais je crois 11 ou 12 ans et je suis arrivé jusqu’aux quarts de finale et puis une décision de l’arbitre après la fin du match nous a fait refaire un point et finalement j’ai perdu ce quart de finale, ça m’avait complètement dégoûté. J’étais loin dans le Nord, loin de ma famille, loin des amis, j’étais tout seul… C’est pour ça que je suis revenu au rugby. C’est pareil pour le foot mais les entrainements étaient le mardi soir et je ne pouvais pas y aller et comme les entrainements de rugby étaient le mercredi et que je pouvais y aller à pied car j’habitais pas loin du stade Toulousain. J’ai choisi le rugby pour tout cela. Mais J’ai commencé le Rugby à 4 ans et demi à Ramonville puis j’ai intégré les poussins au stade toulouain vers l’âge de sept ans, j’ai franchi toutes les étapes, j’ai fait toutes mes classes, j’ai rencontré beaucoup d’amis là bas. Chaque année c’était une bataille, car 200 à 300 gamins tentaient de rentrer au Stade Toulousain donc il fallait essayer de garder sa place et après on a tout gagné dans toutes les catégories et je pense que c’était les plus belles années que j’ai vécu.

 Le Stade Toulousain, plus qu’une équipe une famille où vous avez grandi ?

Le Stade Toulousain, c’était surtout un grand club avant tout. Moi j’étais supporter, mon père supporter, mon frère, la famille, on était tous supporters du Stade Toulousain. On allait voir tous les matchs. J’ai fait toutes mes classes là bas, forcément arriver en équipe 1 professionnelle, pour moi c’était une chance. J’étais très heureux de pouvoir jouer avec des joueurs que je regardais comme Califano. Avec mes grands yeux, j’étais à la fois comme un petit enfant et à la fois il fallait être assez fort dans sa tête parce que c’était des matchs professionnels.

Vous avez passé 6 ans au stade Toulousain remportant un titre de Champion de France et 2 titres de Championnat d’Europe, sans oublier l’équipe de France, quel a été le match ou le fait le plus marquant lors de ces années toulousaines ?

Je pense ce qui a été le plus marquant c’est la première année où je suis passé pro’ où l’on a été Champion de France, celle-ci a été particulière parce qu’arriver dans un effectif et être champion derrière à 18 ans c’était assez fabuleux, c’était comme dans un rêve. J’étais très très heureux pour ma famille, mon père, ma mère et tous les gens qui sont derrière moi au quotidien. Donc j’ai partagé cette victoire avec tous mes proches, après il y en a eu d’autres…mais c’est celle-ci qui a été la plus marquante !

Être un sportif de haut niveau, une vie à part ?

C’est accepter ne pas vivre comme tout le monde. C’est très tôt ne plus sortir, faire attention de ne pas boire tous les weekends, de faire attention à ce que l’on mange, avoir une vie rigoureuse. Après on prend aussi beaucoup de coups sur la tête, c’est le haut niveau. Maintenant c’est un sport très populaire, beaucoup de médias… il faut aussi accepter la critique s’en servir comme une motivation. C’est le haut niveau, ça peut être tout beau un jour et tout moche le lendemain mais faut savoir l’accepter dès le début, puis après on fait avec !

Après Toulouse, direction l’Afrique du Sud aux Sharks de Durban, où vous avez gagné la Currie Cup, une aventure à part, pourquoi avoir relevé un tel défi ?

J’ai relevé ce défi car peu de joueurs l’ont relevé un jour. C’était un de mes rêves de faire le Super 15, pour moi le championnat le plus difficile et le meilleur avec les meilleurs joueurs au monde. J’avais envie de faire ce défi pour moi, pour me remettre en question. Christian Califano l’avait fait en nouvelle Zélande ça m’avait pas mal inspiré !

Après cette année loin de la France, vous êtes revenu à Toulouse mais une blessure a perturbé votre retour, une période de doutes ?

Le Rugby est un sport de haut niveau, un sport de contacts, faut s’attendre à te blesser. Malheureusement ça a été les croisés du genou donc c’est six mois minimum bon c’était une période à la fois très difficile mais à la fois qui t’apprend à relativiser sur beaucoup de choses et ce sont des moments où tu es souvent tout seul, donc il faut se battre en permanence contre soit même pour revenir à son meilleur niveau mais ce n’est pas pour cela que je suis reparti dans l’hémisphère Sud.. Je pense qu’il faut un an pour revenir à son meilleur niveau quand on a une blessure comme ça mais aussi un an pour retrouver toutes ses sensations, pour que le genou se plie à fond, que l’on n’ait pas des petits problèmes à côté du genou, car tout est lié.

Puis après un deuxième séjour en Afrique du Sud, vous vous êtes engagé en faveur du RCT où vous retrouvez Bernard Laporte votre ancien coach en équipe de France, qu’est ce qui vous a motivé pour signer dans ce club ?

Le Président Mourad Boudjellal et Bernard m’ont appelé très tôt quand je suis reparti en Afrique du sud, pour me proposer de revenir à Toulon. J’ai trouvé ça sympa de leur part parce que ce n’était pas un moment où j’étais très performant aussi. J’ai tout de suite dit oui. Ce qui m’a plu de venir à Toulon, c’est une nouvelle expérience, un nouveau club, une nouvelle ville après il y a beaucoup de joueurs avec qui j’avais envie de jouer aussi comme « Matt » Giteau … J’avais vraiment envie de jouer avec ces joueurs là. C’est pour moi un vrai défi de venir ici.

Quelles sont les valeurs du rugby ?

Le Rugby c’est la combativité, faut sans arrêt s’aider c’est un sport collectif, sans l’autre on n’est rien. Après Il y a beaucoup de respect pour l’arbitre. Je pense que c’est beaucoup de valeurs que l’on retrouve dans la vie comme se respecter.

Pour terminer quels sont vos loisirs en dehors des terrains ?

J’en ai pas beaucoup parce que on est beaucoup pris avec les entrainements et le terrain. Retrouver ma famille et passer du temps avec mes proches, c’est pour moi la plus belle des choses. (petit cri de son fils lors de l’interview) Voilà mon loisir !

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