Du côté du RCT, se présentaient Mourad Boudjellal, Patrick Bouquet (directeur administratif) et Laurent Requin (responsable billetterie).
Pour les clubs de supporters étaient présents : Les Fils de Besagne, Les Dragons du RCT, Les Bulls, Le Mayol’s Club, Les Fadas, les Z’acrau et les Mordus.

Mourad Boudjellal ouvre la séance en annonçant l’objet de la réunion, à savoir la polémique naissante mais déjà avancée sur le PILOU-PILOU.
Il se dit ouvert au dialogue en se montrant également surpris de la tournure qu’ont pris les évènements, en particulier d’avoir noté dans les commentaires des derniers jours, la supposée terreur qu’il ferait régner sur les clubs de supporters qui n’auraient d’autre choix que d’accepter ses décisions. Le Président du RCT souhaite entendre l’avis et les arguments des uns et des autres en n’étant fermé à rien, et propose pour cela, un tour de table.

Au regard du nombre présent, une majorité (4 sur 7) des clubs de supporters va ainsi affirmer qu’elle n’est pas choquée par cette décision ou ne comprend pas la polémique actuelle. 
Les arguments avancés sont entre autres que :
– ce qui est important est le terrain.
– le résultat sportif prime sur cette polémique.
– la nécessité d’avoir une ouverture d’esprit.
– l’absence de problème quant à la personne de Youssoupha ou un tout autre lanceur vedette.
– le fait que le PILOU-PILOU ne soit apparemment pas déformé.

Les Fils de Besagne, Les Dragons du Pradet et Les Fadas feront, eux, valoir et entendre leurs points de désaccord ou leurs réserves.

Les Fils de Besagne, fidèles à leur communiqué du 13/09, présentent leur argumentaire en trois points :

– il est dommageable que le PILOU-PILOU sortent du giron des supporters. Il est rappelé que celui-ci était auparavant un domaine réservé des supporters, et pour cause, ce fut l’association Les Fadas qui amena ce chant à Mayol puis désignait le lanceur lui-même. Lancé à l’origine des tribunes par mégaphone, la réglementation imposa de l’intégrer, sous la présidence d’ E.Champ, au protocole du match avec un lancement au micro, à partir de la tribune Bonnus dans un premier temps. Des problèmes techniques (interférences des fréquences TV) couplés au désir de le mettre plus en lumière firent ensuite que ce dernier fut lancé à partir de la pelouse. Jusque là, le club avait un apport logistique mais n’avait pas de pouvoir décisionnaire.

-Le PILOU-PILOU n’est pas un « chant ridicule » et pour cause c’est un « CRI » identitaire qui a du sens au même titre qu’un HAKA, qu’une causerie d’avant match ou que l’arrivée en bus des joueurs qui fut instaurée par Mourad Boudjellal. 
C’est un moment de communion entre les supporters et leurs joueurs. Les Fils de Besagne souhaiteraient éviter toute tentative hasardeuse. il y a un impératif de 100 % à ce moment là qui pourrait être loin d’être atteint, si par la nouvelle façon de le lancer, il n’est réussi qu’un fois sur deux. Il est ajouté qu’il ne faut pas confondre la médiatisation du PILOU-PILOU et sa « marketisation ». Les FDB admettent la médiatisation, de la même façon que le HAHA néo-zélandais l’est, mais souhaiterait garder intact ce symbole du coup d’envoi.

– C’est un sujet, un de plus, qui divise les supporters au même titre que d’autres débats dans le passé.

Le Président du RCT entend nos arguments. Il précise que le PILOU-PILOU sera lancé simultanément par le lanceur habituel et l’invité du jour, qu’il n’a jamais été question en l’occurrence dans son esprit d’une version rap.

Pour Mourad Boudjellal le lancement du PILOU-PILOU par une personnalité permettrait à terme que ce chant ne disparaisse, ne s’affaiblisse.

Cette décision devrait permettre selon lui :
– de surfer sur la dimension sociétale des invités.
– une communication interne à destination de ses propres joueurs qui sont ravis pour certains, par exemple, de voir Youssoupha venir soutenir Toulon.
– une communication externe en véhiculant des codes identitaires et des images fédératrices de différentes cultures qui serviront la cause du RCT.
– de passer le message d’un club ouvert.
– d’offrir au club une perspective de grand périmètre. 
– de faire passer le RCT, d’un club de ville à un club fédérateur, à un club prenant ainsi une dimension nationale.
– de donner au club une assise très forte en se servant de cet atout pour créer le buzz, le rendre visible aux yeux des décideurs économiques, cela quand tout va bien afin de gérer les bas quand ils se présenteront.
– de différencier le RCT au sein de la France du rugby, en jouant sur cette spécificité.

Le Président prend en compte l’argument de « la tentative hasardeuse » que nous avançons. Il n’exclue pas de se « viander » et dans ce cas, le club ne poursuivra pas l’expérience. Selon lui, chacun se bat avec ses armes et Le PILOU-PILOU ainsi lancé en est une pour le club. Il fait, nous dit-il, du « Max Guazzini » mais à sa façon pour véhiculer l’image du RCT.
Le Président du RCT n’a pas de crainte au niveau de l’image des invités qui sera associée à celle du RCT. 

Mourad Boudjellal dit partager avec nous la notion « identitaire ». Il n’a pas l’impression de la transgresser, bien au contraire, plutôt d’aller dans notre sens. De fait, il dit renforcer notre culture à travers le temps de jeu des jeunes issus de la formation ou à travers les résultats sportifs qui la mettent en avant.
Il nous dit avoir largement contribué à la mise en lumière du PILOU-PILOU dans la continuité de ce qui avait été déjà fait.
Il précise par rapport à notre comparaison que le PILOU-PILOU n’a pas, selon lui, les fondements ou les origines identitaires fortes d’un HAKA. Le PILOU-PILOU utilise le côté « ridicule » que manie la culture provençale au même titre qu’un RAIMU. Le terme « stupide » utilisé dans la presse se voulait aller dans ce sens, n’avait pas un aspect péjoratif, se voulait être un constat par rapport à notre esprit du sud qui joue beaucoup de cet artifice.

A notre question de savoir si le PILOU-PILOU du coup d’envoi est désormais entré dans le giron du club, Mourad Boudjellal nous répond qu’il est en effet géré entièrement par le club.

Les Fils de Besagne prennent acte de ce qui leur apparait comme une nouvelle donne. 
Nos arguments bien qu’entendus n’ont pas trouvé d’écho majoritaire au cours de la réunion. Le dialogue a bien eu lieu. L’association Les Fils de Besagne respecte toutes les opinons, même celles contraires ou différentes de son expression, et se soumet aux règles du débat d’idées. 
Elle invite les supporters du RCT à rejoindre les associations de supporters qui correspondent à leur vision personnelle du supportariat et de la vie autour du club : adhérer c’est aussi s’exprimer. »

Le Bureau des Fils de Besagne.