Toulon est-il l’antithèse du Stade Toulousain?

Oui et non. Nous partageons beaucoup de choses, c’est un club dont nous sommes proches et avec lequel il y a une relation assez exceptionnelle. Elle remonte, et ce n’est que symbolique, au fait que Toulon porte ces couleurs rouge et noir sur un jeu de maillots offerts par le Stade Toulousain à l’origine. Depuis, il y a toujours eu, toutes générations confondues, des affrontements d’hommes avec la virilité qui sied au rugby. Après, on a suivi un chemin plus linéaire que Toulon, qui renaît de ses cendres grâce à des hommes qui ont investi dans ce club. Cet investissement n’aurait pas été suffisant sans cette culture du rugby à Toulon. Nous n’avons pas les mêmes origines mais le même ancrage dans la ville, la même passion.

Toulon, c’est aussi son président, Mourad Boudjellal. Comment le voyez-vous?

Je suis aussi bouillant que lui mais je me maîtrise un peu mieux, par tempérament, par profession, par éducation peut-être. Au lendemain du barrage entre Toulon et le Racing il m’a rappelé pour me dire qu’il était content de m’avoir mieux connu et que j’étais un président atypique. Au fond de moi j’ai les mêmes sentiments, le même bouillonnement, le même amour de mon club.

Yoann Maestri représente-t-il ce qui sépare les deux clubs?

S’il représente ce qui différencie les deux clubs, il est aussi un trait d’union. Yoann est quelqu’un qui a la passion de sa ville, de son club, de ses couleurs. Il a retrouvé ici les mêmes vertus, la même passion, le même amour. Je pense qu’il va encore se bonifier car il aura les qualités de l’un et va prendre progressivement celles de l’autre. Il est né Toulonnais mais il se construit Toulousain.