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« Une chose est sûre : je ne veux pas entraîner. Je n’ai plus envie et je crois qu’elle ne sera plus jamais là. » Bernard Laporte était catégorique il y a un an jour pour jour. Le terrain était derrière lui. Et on ne l’y reverrait plus jamais. Après son très éphémère passage à Bayonne en tant qu’administrateur, l’ancien secrétaire d’Etat aux Sports (2007-2009) revenait alors au Stade Français par la grande porte. Avant de la prendre en pleine face quelques jours plus tard une fois la mascarade FACEM terminée. On le disait presque perdu. Grillé. Et Laporte a su rebondir là où ne l’attendait pas forcément. Au RCT de Mourad Boudjellal, qui l’avait pourtant allumé dans la presse trois mois plus tôt, pour succéder à Philippe Saint-André, nommé à la tête des Bleus. C’était le 12 septembre dernier. « Je ne viens pas à Toulon pour faire une révolution, mais une évolution, disait-il alors. Je ne suis pas un pompier, je suis un maçon. » Qui avait déjà fait ses preuves à Paris. Aux côtés de Max Guazzini, il avait fait remonter le Stade Français dans l’élite en 1997, onze mois avant d’être sacré contre Perpignan. Un coup de maître. Quatorze ans plus, l’ancien sélectionneur retrouvera la pelouse du Stade de France comme entraîneur de Toulon, samedi, face à Toulouse. Avec toujours la même motivation. Le même discours aussi rapide. Et ses bruyantes gueulantes qui lui ont valu le surnom de « Bernie le dingue ».
Dimanche dernier contre Clermont, le manager varois a savouré son plaisir après avoir beaucoup stressé. A cinq minutes de la fin du match, il a quitté les tribunes du Stadium. « Je discutais avec les stadiers en bas. Le mec m’a dit que c’était fini. » Lui apprenant aussi que Morgan Parra avait raté la pénalité synonyme d’égalisation. Il a alors exulté avec Pierre Mignoni avant de se rejoindre ses joueurs. Pour les féliciter cette fois. « Ce qui m’excitait quand je suis arrivé à Toulon, c’est que j’allais entraîner et gueuler après Bakkies Botha ou Jonny Wilkinson. Des mecs que tu ne connais pas et que tu haïssais quand tu les jouais. C’est un pur bonheur de voir leur humilité et leur respect. C’est d’abord ça le rugby. On aime les autres, les gens autour de vous. Evidemment que ces moments, ces émotions, ces entraînements et ces huis clos te manquent. Ce n’est jamais facile d’arrêter et je n’ai pas vécu cette petite mort car j’ai entraîné tout de suite après avoir été joueur. Quand tu arrêtes, tu ne connais plus ça. Tu ne tapes plus le cul des mecs, tu ne regardes plus dans les yeux, tu ne pleures plus. On pleure aussi quand on perd en rugby. Quand pleure-t-on dans la vie ? Quand tu t’engueules avec ta femme ? Mais ce ne sont pas les mêmes pleurs… »
Boudjellal : « C’est un peu l’exorciste »
L’envie d’entraîner, qu’il pensait avoir perdue il n’y a pas si longtemps, est bien là aujourd’hui. Car l’ancien sélectionneur (1999-2007) est avant tout un passionné. Capable d’allumer ses joueurs, comme Mathieu Bastareaud et Alexis Palisson en début de saison, mais aussi de les (ré)conforter malgré les critiques extérieures, à l’image de Joe Van Niekerk et Jonny Wilkinson ces dernières semaines. « Il ne fait pas semblant, ça c’est clair, dit de lui son président. Quand le match commence, on part complètement tous les deux. Mais lui, il part dans une espèce d’énervement hallucinant. A chaque match, je pense qu’il pourrait changer les 25 joueurs. Il n’y a pas un seul joueur du club qui, à un moment donné, n’a pas été comparé à un joueur de Fédérale 3. Pendant le match, il peut même dire d’un joueur champion du monde qu’il n’a pas le niveau. » Il peut aussi changer de visage. Gesticuler dans tous les sens. Crier sa colère en tribunes. Dans les vestiaires. Ou devant la presse comme son président, pour dire ce qu’il pense de l’arbitrage ou de certaines pratiques dans le rugby français. Cela lui vaudra 60 jours de suspension le 21 mars dernier. Sans pour autant le calmer ou le changer comme le confirment ses récentes déclarations sur la commission de discipline de la LNR.
« Tout le monde m’avait dit : « Tu verras, dans les phases finales, Bernard Laporte transcende les joueurs ». C’est un peu l’exorciste, paraît-il. On a l’impression qu’il est possédé, que ce n’est plus le même. Il me rappelle la jeune fille qui a le démon en elle dans l’Exorciste, lorsque le démon qui est en elle la fait changer. Bernard, c’est pareil. Il est complètement dans son match, on a l’impression qu’il est possédé, mais en même temps il donne une envie et une énergie exceptionnelle. Je n’ai jamais vu quelqu’un donner autant d’énergie à ses joueurs. Si vous voulez mon avis, je pense que c’est un grand malade (rires). » Un gagneur aussi qui déteste perdre. Pour beaucoup, son arrivée à insuffler un nouveau élan au RCT vingt ans après sa dernière finale. Laporte, lui, met en avant ses joueurs. « Je fais partie des entraîneurs qui disent que la vérité est sur le terrain. On rêve tous d’idéal et d’avoir les ballons en touche. Mais malheureusement, le lancer est parfois trop court ou la passe n’est pas bonne. Des trucs ne tournent pas rond. Mais les entraîneurs qui pensent que ce sont eux qui gagnent, je leur laisse le soin de penser ça. Sans prétention, j’ai souvent gagné mais je n’ai jamais pensé que c’était grâce à moi. » Au RCT, on n’est pourtant pas loin d’y croire.
Rugby 365
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dis moi ST BERNARD, de ton tonneau, sort nous un peu des nouvelles combinaisons en touche, je pense qu'on risque d'en avoir besoin pour samedi soir. C'est pour plaisanter parce que je sais qu'il ne m'a pas attendu pour rectifier le tir, en bon dictateur au grand coeur le ST BERNARD il a du leur faire une séance dans les vestiaire juste après la demi finale et depuis tout les jours ils doivent en manger et je sais que l'on sera prêt dans ce secteur et ailleurs, alors putain…….ALLEZ TOULOOOOOON