L’hôtel s’appelle le « Roof ». Un établissement quatre étoiles, moderne et sans charme perdu au milieu d’une vaste zone commerciale, bordé d’une nationale. Il suffit de traverser les quatre voies pour rejoindre les installations du Rugby Club Bassin d’Arcachon (Fédérale 2), à La Teste-de-Buch, où Toulon s’est installé cette semaine. La pelouse est impeccable et la salle de musculation abondamment équipée. Drôle de cadre pour une équipe qui s’apprête à défier le géant toulousain samedi au Stade de France. « On essaie d’organiser un truc, raconte Bernard Laporte, régional de l’étape et grand ordonnateur de cette retraite. Il faut que les joueurs prennent la lumière. La lumière du bassin, qui plus est. J’ai envie qu’ils soient bronzés, comme une équipe du sud. Si on arrive et qu’on est pâle, ils ne vont pas comprendre. »

Signe de l’engouement très relatif provoqué par l’installation du RCT dans la région, la première séance d’entrainement qui s’est déroulée mardi devant une cinquantaine de curieux. Une heure trente d’efforts, conclue par une opposition sur grand terrain entre les avants et les trois-quarts. Les joueurs ont ensuite regagné l’hôtel. Tous, sauf… Jonny Wilkinson. L’ouvreur anglais s’est accordé une bonne heure de rab, seulement accompagné par Pierre Mignoni, sous l’œil d’une quinzaine de chasseurs d’autographes sagement installés derrière l’en-but. Une scène inimaginable à Toulon.

Laporte : « J’ai envie que les joueurs soient bronzés »

« On aurait aimé profiter de la fête, de la famille et des amis. Mais on a quelque chose de très important à préparer. On connait l’ambiance du sud. Ça nous aurait peut-être fait monter un peu la tête, reconnait le talonneur Sébastien Bruno. On se consacre à 100% à la finale. » A quelques kilomètres de là, la plage attendra. « On n’est pas là pour se faire plaisir, martèle Laporte. On n’est pas en vacances, même si on est au bord de l’eau. »

Après une journée de repos mercredi, les Toulonnais se remettront au travail ce jeudi lors d’une séance d’entrainement « fermée », avant un départ prévu pour Paris dans la matinée de vendredi. Le temps d’appréhender le rendez-vous de samedi en douceur. « Le staff volontairement a voulu nous enlever un peu de pression, confie le pilier Laurent Emmanuelli. Bien sûr, de la pression, il y en aura. C’est une bonne chose qu’on ait pu se recentrer sur l’évènement et vivre en vase clos des choses comme ça. » Il faudra attendre samedi, aux alentours de 20h, pour savoir si cette méthode était bien la bonne.

RMC