En échec dans ses tirs aux buts (1/5) samedi soir en barrages, Jonny Wilkinson traverse actuellement une période délicate. Remplacé par Matt Giteau dans cet exercice, le demi d’ouverture du RC Toulon doit retrouver la précision qui a construit sa légende.

Cinquante-et-unième minute de jeu samedi dernier, Jonny Wilkinson balance sa tête de dépit dans le ciel de Mayol… limite nervous breakdown. Pour la quatrième fois de la soirée, le demi d’ouverture du RC Toulon vient d’échouer dans sa tentative de tirs aux buts (1/5), renforçant «cette guerre mentale» permanente contre lui-même. « Il connaît un petit trou, reconnaît Pierre Mignoni, l’entraîneur des arrières toulonnais. En temps normal, il travaille dix fois plus que les autres. Là, ce sera vingt fois plus. » Neuf minutes après son dernier échec, Wilko provoque un aparté avec Matt Giteau et cède son rôle de buteur jadis décisif. « Jonny est venu me voir pour me dire : « Si tu es en confiance, vas-y. Tape » », raconte l’Australien. « Je trouve très professionnel de sa part d’avoir pris l’initiative de ne plus taper, souligne Bernard Laporte. C’est difficile pour ces grands champions. C’est la marque des grands. » Depuis plusieurs semaines, le pied de Wilkinson n’a plus la précision du titre de champion du monde 2003. Mais la confiance du staff varois est indéfectible.

« Avec Bernard (Laporte), on ne va pas lui apprendre à taper dans un ballon. Si tous les joueurs étaient comme lui, ce serait plus facile. Il est tellement déçu, passionné. Je suis convaincu qu’il va nous faire gagner. » Pierre Mignoni.

La présence de Matt Giteau, beaucoup plus inspiré dans la conduite du jeu et dont la réussite aux pieds à envoyer le RCT en demi-finale, ne devrait-elle pas inviter Laporte à imposer l’international des Wallabies ? A provoquer une concurrence pour titiller le deuxième meilleur marqueur de l’histoire du rugby (1179 points) ? « Non ! Non ! Non !, s’emporte Pierre Mignoni. Laissez-le tranquille ! Ça ne marche pas comme avec certains. Avec Bernard (Laporte), on ne va pas lui apprendre à taper dans un ballon. On en discute. Ce n’est pas un joueur compliqué à gérer. Il est très réservé aussi bien dans la victoire que lors des échecs. Si tous les joueurs étaient comme lui, ce serait plus facile. » La légende « Jonny » est fragilisée. Pour l’instant. «Il est tellement déçu, passionné, explique Mignoni. Je ne suis absolument pas inquiet. Même s’il est dans un mauvais jour, il va nous faire gagner !»

Source: lequipe.fr