Mermoz à Toulon : un transfert très marketing
Mermoz à Toulon : un transfert très marketing
Le vendredi 20 avril 2012 à 10:03 par David Demri
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« Je ne peux pas parler. » Maxime Mermoz n’a pas le verbe prolixe ces temps-ci, pas plus que depuis des mois d’ailleurs, où il explique inlassablement qu’il ne peut communiquer sur son avenir, contraint par des impératifs qui le dépassent sûrement un peu. Le transfert du trois-quarts centre de l’USAP à Toulon n’est pourtant qu’un secret de polichinelle, que seule une communication calibrée au millimètre empêche pour l’instant d’officialiser.
Contractuellement réduite au silence par le RCT, la ‘star’ des « sang et or » annoncera elle-même son départ, lundi, en exclusivité sur rugbynews.fr, un site parrainé par la marque Dim et dont Mermoz est l’une des icônes, à voir actuellement sur tous les spots télévisés. Ou quand communication et information baignent dans une même casserole, donnant à son transfert une tonalité foot, peu commune encore dans le rugby.
Le marketing est roi
Maxime Mermoz, joueur fantastiquement doué, est aujourd’hui un sportif qui ne s’appartient plus totalement en coulisses. Conseillé par le team Lagardère, qui gère l’image de plusieurs champions tricolores (Gasquet, Leveaux…), le trois-quarts centre des Bleus se veut désormais l’incarnation d’une nouvelle génération de rugbymen : médiatisée à l’extrême, placée en tête de gondole pour le grand public. Une aubaine pour le RCT et son président Mourad Boudjellal, trop heureux d’offrir à leur public une nouvelle étoile dans le ciel varois. Car là-bas, le marketing est roi.
De la catalanité à la ‘toulonnitude’, de l’eau a coulé sous les ponts avant que Mermoz ne s’engage à corps perdu dans un challenge aussi séduisant que risqué. Après avoir hésité, au gré des négociations, entre la piste étrangère (hémisphère sud), Montpellier, le Stade Français, Toulouse et son maintien à USAP, le joueur a finalement décidé de se frotter à ce qui se faisait de mieux question concurrence, en la personne de Matt Giteau. Sur son potentiel, l’international australien est considéré comme la crème de la crème en premier centre, le poste de prédilection de Mermoz. Et même si Giteau peut aussi naviguer à l’ouverture avec le même talent, c’est bien au centre qu’il devrait évoluer l’an prochain, sachant que le N.10 est occupé par le capitaine de l’équipe, le Champion du monde anglais Jonny Wilkinson.
Les convictions de Laporte
Pour autant, ‘Max’ se dit prêt, en privé, à relever le défi. Il y a surtout la volonté pugnace de Toulon de le recruter. On sait maintenant que l’USAP n’avait pas franchement les moyens de conserver le joueur, ce qui explique l’indifférence courtoise des dirigeants catalans à son égard. De son côté, le manager des Varois, Bernard Laporte, n’a pas hésité à pencher de tout poids dans la balance, en appelant trois fois Mermoz au téléphone pour lui dire toute la confiance qu’il avait en son potentiel et son avenir à Toulon. Un discours qu’attendait ardemment le joueur, lui qui avoue fonctionner à l’affectif.
C’est certainement pour les mêmes raisons qu’il quitte sans regret l’USAP, où il s’est révélé à la face du rugby en décrochant, dès sa première saison en 2009, le Bouclier de Brennus au terme d’une saison époustouflante. Parce que son grand pote Chouly s’en va lui aussi (à Clermont), parce que l’USAP a fait le choix de renouveler en profondeur son effectif et parce qu’il n’a certainement pas senti un désir fou d’être retenu en Catalogne, Mermoz ira donc voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Et sur la forme qu’il affiche ces dernières semaines, on peut être sûr qu’il partira en beauté. A commencer demain par le voyage au Stade Français, l’un de ses adversaires préférés. Mermoz, c’est sur le terrain qu’on le préfère.
L’indépendant
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Comments are closed.
Encor un qui va tourner sa veste
ahh les méchants toulonnais plein d'argent débordant de leurs poches, quel article de haut vol.
"Car là-bas, le marketing est roi" j'aimerais plutôt dire, le RCT a réussi à créer un modèle économique viable, c'est tout. Stoppons les blagues et allusions, c'est de notre faute si personne ne va au stade dans les autres clubs..